De Saint-Moritz à Saas-Fee sur le Chemin des cols alpins : Sixième partie


Publiziert von stephen , 21. August 2022 um 21:35.

Region: Welt » Schweiz » Tessin » Bellinzonese
Tour Datum: 4 August 2022
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Gruppo Scopi   CH-TI   Gruppo Pizzo del Sole 
Strecke:Capanna Bovarina - Passo di Gana Negra - Samprou - Passo delle Columbe - Capanna Cadagno - Lago Ritom - Altanca - Airolo
Unterkunftmöglichkeiten:Capanna Cadagno Hotel Forni à Airolo

J11, de la Capanna Bovarina à la Capanna Cadagno
7 heures, +1185 m, -1060 m, T2


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Retour à la configuration "deux cols" pour cette étape avec deux montées et deux descentes plutôt équilibrées en termes de la répartition des efforts. Sauf qu’une fois de plus il fait très chaud, de sorte que la seconde montée nous a paru beaucoup plus difficile physiquement que la première. 

L’avantage des nuits en cabane est qu’on se met en route beaucoup plus tôt que lorsqu’on dort dans la vallée. Petit déjeuner à 7 heures ; à 7h 45, nous partons de la Capanna Bovarina. Le soleil se lève tout juste, éclairant le mur du vieux bâtiment annexe d’une lumière orangée, là où les rayons rencontrent les lichens qui y poussent. A l’Alpe di Bovarina, un paysan aidé de deux chiens est déjà à l’œuvre, rassemblant un grand troupeau de vaches avant de les diriger vers le pâturage désigné du jour, plus haut dans la vallée. Il fait déjà chaud, le matin est quasiment sans nuage.

Au début, la vallée est verte mais, à mesure que nous avançons vers le Passo di Gana Negra, le paysage prend des couleurs de plus en plus minérales… ou plutôt une seule couleur, car le rocher ici est noir. Cela ne se limite pas aux parois des deux côtés de la vallée : le fond même de la vallée est parsemé d’immenses blocs et de rochers plus petits, tous de ce même noir. Beaucoup de ces rochers sont recouverts d’herbe ce qui, vu de plus haut, donne l’impression d’une piste de ski à bosses, sauf que les bosses sont vertes.

Nous faisons une pause au Passo di Gana Negra (2433 m), où nous saluons pour l’ultime fois quelques personnes rencontrées aux deux dernières cabanes, et qui prennent la direction du Passo del Lucomagno et du car postal : leurs vacances sont terminées. Il est 9 heures 15 et les premiers cumulus commencent à bourgeonner sur les sommets, petit rappel d’une tendance plus marquée aux orages qui se dessine pour ce soir et surtout pour demain. Nous descendons à Samprou, 600 mètres de dénivelée en un peu plus d’un kilomètre, c’est assez brutal mais ça ne dure pas très longtemps. C’est ici que nous devons passer le deuxième des grands axes routiers transalpins : après le San Bernardino à Splügen, c’est au tour du Lucomagno : le Gotthard et le Simplon suivront. Nous arrivons sur la route au niveau d’un grand parking et d’une buvette (1809 m), où nous engloutissons des Schorle fraîches avant de continuer.

Il faut descendre encore un peu pour passer le torrent principal de la vallée, presque à sec, puis c’est à l’Alpe Gana (1820 m) que commence la montée au deuxième col de la journée, le Passo delle Columbe. La montée est divisée en trois parties distinctes : deux sections bien raides entrecoupées d’un long faux-plat montant. La première montée de 250 mètres environ s’effectue essentiellement en forêt selon la carte : pourtant, les arbres, quoique bien présents, semblent avoir été disposés de manière à laisser passer le plus de soleil possible. En arrivant sur le replat de Piano dei Canali, la suite du parcours devient visible : au centre, le Pizzo Columbe se dresse en une série de tourelles pointues, flanqué à droite et à gauche par des cols. C’est le col de droite qui nous intéresse… et que cette montée au col est dure !  Ce qui devrait être un sentier sans problème est en si mauvais état que ça devient vraiment pénible. Erodé, raviné, décomposé en une multitude de traces au point où le chemin principal est impossible à repérer, c’est une vraie galère pendant 45 minutes. Nous arrivons enfin au col (2381 m) vers 14 heures pour un pique-nique tardif, que nous mangeons au-dessus d’un petit lac dont le niveau est plutôt bas. 

La descente jusqu’à la Capanna Cadagno est facile est sans grand intérêt ; d’abord sur un sentier herbeux qui se transforme en piste, dont l’état est presque aussi mauvais que le chemin de montée au col, puis, à partir de l’Alpe Carorescio (2129 m), sur une route d’alpage. Comme la veille, nous arrivons assez tôt à notre hébergement du jour.

La Capanna Cadagno (1987 m) est tout le contraire de la Capanna Bovarina, d’où nous sommes partis ce matin. Ici c’est la cabane à l’échelle industrielle : professionnelle mais un peu froide. C’est un très beau bâtiment moderne, construite pour rappeler une grande étable d’alpage, de manière assez réussie. Un peu surprenant donc, dans une structure aussi neuve, de trouver encore de grands dortoirs (le nôtre comporte 24 places mais heureusement une dizaine de personnes seulement l’occupent) et des sanitaires complètement dysfonctionnels. Une seule cabine de toilette pour hommes (dans un refuge de 80 places), cabines de douche pour 3 personnes à la fois sans la moindre étagère pour poser ses luunettes ou sa trousse de toilette, trop mouillé partout pour se changer à l’intérieur, tout le monde se balade donc nu ou presque dans la zone des lavabos, qui est mixte, et tout le monde râle. Par contre, nous mangeons un très bon risotto et le dortoir, quoique grand, est spacieux. 

A table, nous discutons avec un couple d’agriculteurs de Willisau, dans le canton de Lucerne, qui ont laissé la ferme à leur fils pour faire un petit week-end de VTT. L’homme nous raconte qu’il a 27 vaches, dont le lait est utilisé pour la fabrication du Sbrinz. Ils sont partis de Willisau à 4 heures ce matin pour conduire des cochons à l’abattoir, ont ensuite déposé leur voiture à Andermatt et sont venus jusqu’à la cabane à vélo via le col du Gotthard. Demain ils iront à Olivone, ou peut-être jusqu’à Biasca, puis remonteront à Andermatt en train avant de rentrer chez eux. Son épouse dit que c’est plus facile de faire ça pendant les vacances scolaires : en plus des travaux à la ferme, elle conduit le car scolaire dans son village et si le fils peut traire les vaches, il ne peut pas la remplacer pour conduire le bus !
 

J12, de Capanna Cadagno à Airolo
4 heures 20 minutes, +210 m, -1050 m, T2


English version

C’est l’étape la plus courte et la moins intéressante des trois semaines, une petite étape de transition entre l’est et l’ouest de l’axe routier et ferroviaire du Gotthard. On est vendredi et, comme vendredi dernier, MétéoSuisse nous annonce des orages dès la mi-journée. Nous démarrons à huit heures sous un ciel encore bleu, mais dans lequel les nuages sont déjà plus présents que les jours précédents.  Nous descendons le long du Lago Cadagno puis, par un sentier raide et très raviné, jusqu’au Lago Ritom (1781 m), dont le niveau est étonnamment bas. Près de la moitié de la surface du lac s’est transformé en pelouse, on pourra bientôt y jouer au golf. Est-ce pire que d’habitude ou toujours ainsi au mois d’août, je n’en sais rien… mais ce n’est pas beau à voir et cela fait peur.

Nous contournons le lac par son côté sud, en suivant un très joli sentier didactique dont les panneaux donnent de nombreuses informations non seulement sur le lac lui-même, mais aussi sur les espèces animales et végétales que l’on peut trouver aux abords. A l’autre bout du lac nous passons sur le barrage, puis descendons par un large chemin caillouteux et très tessinois, qui passe par un ou deux hameaux à l’air un peu abandonné avant de rejoindre la Strada alta leventina au niveau d’Altanca (1400 m, bizarrement sans altitude marquée sur la carte).

Pour la première fois depuis le début de notre traversée, je me trouve en terrain connu : nous sommes ici non seulement sur le chemin national No. 6, mais aussi sur le No. 2, que j’ai parcouru du nord au sud juste avant (et un peu après) la pandémie. Je n’ai pas trop apprécié ce tronçon  en 2019, je ne l’apprécie pas davantage en 2022, même si nous marchons cette fois-ci dans l’autre direction ! D’Altanca à Airolo, on marche la plupart du temps sur la route, avec le bruit de fond de l’autoroute du Gotthard dans les oreilles. Mais bon, d’une manière ou un autre, il faut bien la passer cette Valle Leventina.

A Airolo (1142 m), notre chambre dans l’un des hôtels en face de la gare n’est disponible qu’à partir de 15 heures, nous avons donc deux heures à tuer. Ce n’est pas bien grave : nous y laissons nos sacs à dos et allons manger une salade et une glace à la terrasse de l’Hôtel des Alpes. L’orage éclate pendant que nous terminons nos glaces, mais notre table reste au sec. Le temps d’un petit tour à la Coop pour faire les courses pour les trois prochains jours et il est déjà l’heure de retourner à notre hôtel. La chambre au premier étage est grande, moderne et très confortable, je ne m’attendais pas à si bien dans cette ville de transit. Depuis la fenêtre, nous observons le ballet continu des cars postaux devant la gare. Le soir, nous dégustons un excellent souper au restaurant de l’hôtel avant de nous coucher de bonne heure, comme nous le faisons depuis le début de la randonnée.

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