Tour du lac de Zurich : Première étape, de Zurich à Esslingen, par le Pfannenstiel


Publiziert von stephen , 19. Januar 2022 um 18:56.

Region: Welt » Schweiz » Zürich
Tour Datum:16 Januar 2022
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-ZH 
Zeitbedarf: 4:00
Aufstieg: 490 m
Abstieg: 510 m
Strecke:Zürich Rehalp – Pfannenstiel - Esslingen
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Zürich, Rehalp, tram 11 depuis Zürich HB
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Esslingen, terminus de la ligne S18

English version

L’idée est venue en regardant le lac de Zurich qui s’étendait à nos pieds, en montant vers le Stöcklichrüz le 1er janvier. L’amie qui m’accompagnait m’a demandé s’il existait un chemin de randonnée tout autour du lac.  Il y en a un, en effet : le Zürichsee-Rundweg, itinéraire régional No. 84 sur le site Suisse Mobile. Mais cet itinéraire reste près du bord du lac la plupart du temps, ce qui veut dire qu’il traverse souvent des zones urbanisées. Pas très tentant en soi, mais ça m’a donné une idée : faire le tour du lac de Zurich tout en essayant d’éviter au maximum les villes, les autoroutes et les sentiers que je connais déjà. Cela devrait être facile du côté nord du lac, plutôt rural et que je ne connais pas du tout, sans doute plus compliqué au sud. Et comme le tour peut se faire sans jamais monter au-dessus de 1,000 mètres, ça pourrait être un projet sympathique pour la saison hivernale.

Éviter les villes des côtes dorée et argentée de Zurich implique évidemment que je m’écarte un peu des rives du lac. Aujourd’hui d’ailleurs, je ne le vois pas du tout, si ce n’est qu’au bout de la Bahnhofstrasse, depuis l’intérieur du tram numéro 11 qui m’emmène du Hauptbahnhof jusqu’à son terminus. Le brouillard qui m’a accompagné tout le long du trajet depuis Lucerne commence à se dissiper et c’est sous un ciel bleu que je descends du tram à Rehalp (523 m). L’endroit est moins bucolique que son nom laisserait entendre : il n’y a ni alpage ni chevreuils, juste une banlieue agréable située au bout de la ligne du tram qui m’a évité une heure de marche en pleine ville. 

Je suis surpris de voir qu’il y a de la neige à Rehalp. Je ne m’y attendais pas : dans la région lucernoise il n’y en a pas du tout à cette altitude. Le Pfannenstiel, point culminant de l’étape, se situe encore 300 mètres plus haut et je me demande si je pourrai suivre l’itinéraire prévu jusqu’au bout, étant donné que je n’ai que des chaussures basses et pas de bâtons. Il faut dire que je suis mal préparé ce matin : la décision de partir en randonnée s’est faite très spontanément et je suis parti de chez moi un peu en catastrophe, en laissant derrière moi les restes d’un petit déjeuner avalé à la hâte sur la table de la cuisine et sans même avoir eu le temps d’imprimer la bonne carte. Heureusement j’ai au moins l’app Swiss Map sur mon téléphone !

Depuis l’arrêt du tram, un large chemin monte en pente douce parallèle à la route jusqu’à Waldburg, puis la traverse et continue à la lisière de la forêt, avec une zone résidentielle sur la gauche. Ce ne sont peut-être pas encore les résidences de millionnaires de la côte dorée qui s’étend vers le sud, mais ça ne doit quand même pas être désagréable de sortir de son appartement, traverser la pelouse et se retrouver tout de suite en forêt. Un peu plus loin, la forêt fait place à un paysage plus découvert, où deux buts de football plantés au milieu de nulle part offrent une image incongrue, surtout sous la neige qui recouvre le terrain. Cela devient brièvement plus urbanisé alors que j’arrive à la périphérie de Zumikon, mais pour la plupart, cette étape demeure assez rurale et réussit à éviter presque entièrement les surfaces goudronnées, ce qui est assez remarquable vu la présence de Zurich et de ses villes dortoirs.

Je traverse une route à côté d’un complexe sportif, puis continue sur un sentier qui descend en forêt pour contourner le ravin encaissé du Küsnachtertobel. Au niveau d’une fourche (pas de balisage jaune, mais un panneau en bois indiquant Mülitobelweg, je bifurque à droite et poursuis mon chemin le long du flanc d’un vallon latéral, passant devant de grands tas de troncs d’arbres sciés et couverts de neige, qui attendent patiemment qu’on les transforme en bois de chauffage. Je retrouve le balisage jaune un peu avant le petit hameau de Tobelmüli (598 m).

Au-delà de Tobelmüli, le vallon devient plus encaissé et la piste se transforme en sentier plus étroit. Ce n’est pas tout à fait une gorge, mais ça n’en est pas loin. Aucun rayon de soleil n’a réussi à se faufiler jusqu’au fond du vallon pour le réchauffer un peu : le petit ruisseau qui coule à côté du sentier est partiellement gelé, et le sentier lui-même est verglacé par endroits, où la neige a été damée par le passage des pieds des randonneurs. Je passe sous une route dans un court tunnel, puis continue jusqu’au point où le sentier sort enfin du vallon par un escalier qui mène au bord d’une autre route, qu’il faut traverser.

L’ambiance devient maintenant de plus en plus hivernale, au fur et à mesure que je monte doucement vers le Pfannenstiel. Jusqu’ici, le sentier proprement dit est resté libre de neige, sauf aux endroits les plus à l’abri du soleil. Maintenant la couverture neigeuse devient continue, sans jamais être problématique (pas assez profonde pour chausser mes raquettes qui, de toute façon, sont à la maison !) J’arrive à la grande clairière de Chüelenmorgen (737 m) qui, malgré son nom, est en plein soleil et probablement l’endroit le moins froid de toute la randonnée. Il y a un petit abri équipé de bancs à côté du chemin : ça tombe bien, il est presque 13 heures 30 et je cherchais un endroit ensoleillé pour manger le pique-nique minimaliste que je me suis acheté à la gare. Une dame passe, assise sur un cheval qu’elle gronde d’une voix autoritaire : je me demande comment les chevaux tiennent sur cette surface neigeuse et partiellement verglacée. Mes semelles Vibram glissent ; les chevaux ont-ils un revêtement antidérapant magique sous leurs sabots ?

A partir d’ici il y a nettement plus de monde, essentiellement des groupes d’amis et des familles qui font leur petite promenade dominicale. L’endroit est très international : j’entends toutes les langues de l’Europe en dépassant ou en croisant d’autres marcheurs… les autres continents sont sous-représentés, tout comme le suisse-allemand d’ailleurs. Beaucoup de conversations se déroulent en anglais et portent sur le travail. Ce n’est pas la première fois que je me fais cette réflexion : les expats anglophones n’ont-ils rien de mieux à faire le dimanche que de parler de présentations Powerpoint ou de feuilles Excel ?

Le sentier devient plus raide alors que je m’approche du point culminant du Pfannenstiel, avec une forêt dense à ma droite et des prés qui descendent sur la gauche. Au fond, au-delà d’un paysage de fermes et de bosquets, les collines enneigées de l’Oberland zurichois dépassent de la brume qui recouvre encore le plateau. Un petit téléski a été installé dans un pré à côté du chemin, où des enfants très jeunes mais déjà adroits sur leurs lattes s’initient à la descente olympique. Je suis surpris de la présence de cyclistes en assez grand nombre sur ce sentier bien verglacé : les chevaux ont peut-être un système magique, mais je suis assez certain que les pneus de vélo n’adhèrent pas sur la glace ! 

Le "sommet" du Pfannenstiel (853 m), qui se cache dans les bois à droite du chemin, n’est qu’une zone plate qui fait sans doute quelques centimètres de plus que l’autre zone plate qui l’entoure. Beaucoup plus marquée, quoique située en dessous du point culminant, est la haute tour d’observation qui se dresse un peu plus au sud. On trouve ces tours sur plusieurs sommets suisses, généralement des collines boisées qui seraient complètement dépourvues de vue sans elles. Ce n’est pas tout à fait le cas du Pfannenstiel : le pré pentu juste avant d’arriver à la tour offre une belle vue vers l’est. J’aurais peut-être dû monter jusqu’en haut, ça m’aurait probablement permis d’apercevoir le lac de Zurich. Le pré fait office de piste de luge pour enfants, qui descendent la pente douce sous l’œil de leurs parents restés en haut. Il y a du monde ici, mais rien de comparable à la foule qui se trouve un peu plus bas, autour du restaurant Hochwacht. De toute évidence, il s’agit d’un véritable hotspot pour les activités hivernales de la population de la côte dorée zurichoise. La terrasse du restaurant est bondée et les parkings ont débordé dans les pâturages. On construit des bonshommes de neige sur le pré horizontal en face du restaurant, alors que chaque surface un peu pentue a été investie par des lugeurs de toutes les tailles et de tous les âges.

La montée au Pfannenstiel depuis le nord a été longue et tout en douceur : la descente vers l’est jusqu’à Esslingen est nettement plus courte et raide. Les foules persistent jusqu’au restaurant de Vorder Pfannenstiel (728 m), puis le calme revient et je me trouve tout seul sur une piste forestière qui descend en traversant le versant est de la colline. La couverture neigeuse diminue rapidement au fur et à mesure que je descends et quand j’atteins la limite inférieure de la forêt à Inner Vollikon (573 m), il ne reste plus que quelques plaques de verglas, là où la neige a fondu puis gelé à nouveau. Après le froid de la forêt, le soleil d’après-midi fait presque penser que l’hiver est sur le point de céder au printemps. A partir d’ici, je dois marcher sur une route goudronnée, mais jusqu’à ce point la randonnée s’est intégralement déroulée sur des sentiers ou des pistes forestières. A ma droite, à la lisière du bois, deux biches bondissent le long d’une haie givrée avant de replonger sous le couvert des arbres. Encore une vingtaine de minutes de marche et me voilà à la gare d’Esslingen, où le petit train rouge de la ligne S18 qui ressemble plutôt à un tram attend pour me ramener à Zurich. Une jolie petite balade pour un beau jour de janvier, à travers un environnement très rural malgré la proximité de la plus grande ville du pays. 
 

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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