Stulsergrat

Il y a bien longtemps, j'avais fait cette rando de crête, et j'en gardais un excellent souvenir. Je voulais donc recommencer l'expérience, mais non seulement le parcours ne me rappelait rien du tout, mais je fus un peu déçu et, pour tout dire, je ne me souvenais pas que la descente était si longue...

Je pars de Monstein (1619m), cette fois-ci en étant passé par Davos, donc en ayant fait attention de ne pas arriver à la gare de Monstein, 300m plus bas... Je suis seul dans le PostAuto, et je pars également bien seul dans la fraîcheur de cette magnifique journée d'automne. La lumière rasante illumine les mélèzes jaune et orange des pentes basses - on dirait vraiment que la forêt est en feu ! Mais en atteignant Inneralp (1870m), et surtout Maschenboden (1933m) quelques minutes plus tard, la limite des arbres est arrivée et surtout le soleil, bas sur l'horizon, vient se cacher derrière une crête.

Je prends alors la vallée sur la droite en direction du Büelenhorn. A mi-pente, je retrouve heureusement un peu de soleil et de chaleur. Je suis sur un excellent rythme - peut-être justement un peu trop rapide. Le dernier bout jusqu'au début de la Stulsergrat est en pleine pente, et mon énergie est complètement drainée par la montée. Avant d'emprunter la crête, je fais un rapide aller-retour avec le sommet du Büelenhorn (2808m), qui s'avère assez compliqué à la redescente à cause de neige verglacée sur le chemin.

Le vent s'est également levé sur la crête, donc je cherche un coin un peu abrité pour pique-niquer sur la Stulsergrat (2679m). J'avoue que cette crête était plus spectaculaire dans mon souvenir, surtout qu'on se retrouve souvent un peu un contrebas, en particulier au sommet de la Muchetta (2622m). Le Vorgipfel (2587m), quelques mètres plus loin, offre lui un point de vue panoramique, et en particulier sur la vallée de l'Albula. On distingue également la gare de Filisur, le but de ma randonnée.

Mais la descente est longue, principalement en kilomètres. Si les premiers 400m jusqu'aux arbres s'avalent plutôt rapidement, la seconde partie est une succession de virages sur des pistes de plus en plus carrossables, c'est-à-dire avec une pente relativement faible. C'est beau, mais c'est long... Je pense que la fois précédente, j'avais dû emporter des bâtons de marche, qui m'auraient sans doute permis d'accélerer un peu sur certains passages. Mais je me souviens également avoir testé des nouvelles chaussures à l'époque, qui m'avaient bien esquinté les pieds, et je commence à comprendre pourquoi...

L'arrivée à Filisur (1080m) me permet de récupérer tranquillement, tout en regardant la Muchetta, éperon entre la l'Albula et la Landwasser, sur laquelle je me tenais quelques heures auparavant.