Simplon : Caschinal #bisse #ivs #ruine
|
||||||||||||||
![]() |
![]() |
S'il y a bien une chose que je sais, c'est que l'on ne sait rien. On croit connaître une région et il suffit d'un détour inattendu, de s'éloigner de quelques dizaines de mètres de l'itinéraire habituel, et soudain, on tombe sur de nouvelles découvertes étonnantes. C'est ce qui s'est produit lors de cette randonnée au-dessus de Gondo.
Comme à l'accoutumé, j'abandonne mon véhicule au parking (gratuit) de Ramserna et je m'engage gaillardement sur la "mullateria" de Presa Cima, classée dans l'inventaire des voies suisses (VS 284).
Dans la région de Presa Bruciata, j'aperçois une vague sente à laquelle je n'avais guère prêté attention jusqu'à présent. Ayant un peu de temps disponible, je me décide à la prendre. Après une courte montée, j'arrive devant quelques marches d'escaliers en pierre. Ah... intéressant... et peu après, au pied d'une falaise, je découvre une étrange construction. L'architecture rappelle un peu ces habitations que l'on trouve dans les canyons américains. En plus modeste et plus moderne, évidemment.
Cette construction est en fait constituée de deux bâtiments séparés. Le bâtiment supérieur est constituée d'une seule pièces et héberge deux foyers. Une grande cuve en métal est disposée dans l'un des coins, ainsi qu'un bidon d'essence vide dont l'âge doit probablement remonté à l'entre-deux-guerres. Une forte odeur de métal et de suie se dégage de l'endroit. Les murs de la falaise ont été noircis par la fumée.
Le bâtiment inférieur est constitué de deux pièces. La première pièce ressemble à un petit vestibule dont j'ignore la fonction. On accède à la seconde pièce par une porte dont la serrure est décorée d'une étrange étiquette. Cette dernière pièce est également équipée d'un foyer ainsi que d'une fenêtre grillagée, la seule du bâtiment, obstruée par un volet en bois.
Un mur de soutènement, équipé d'un escalier, sépare les deux bâtiments. Dans ce mur se trouve une niche dans laquelle est disposée une cuve. Deux becs verseurs en bois remplissaient la cuve avec deux liquides différents afin de procéder à un mélange.
Cet étrange atelier a volontairement été construit dans un endroit isolé et à l'abri des regards. A quelles fins ? Rappelons que nous sommes à deux kilomètres de la frontière italienne et que cette région était réputée pour ses activités de contrebande. L'imagination fera le reste.
J'ai volontairement effacé les traces GPS relatives à ce lieu afin de le préserver. L'endroit doit néanmoins être connu des habitants de la région, des coupes de bois ont été récemment réalisées un peu plus bas.
Après cet épisode inédit, je poursuis mon périple et explore les alentours de Presa Bruciata, ancien quartier général des contrebandiers selon les rumeurs. Le domaine est équipé d'un imposant réservoir dont l'eau provient d'un endroit bien plus éloigné qu'on puisse l'imaginer. Mais je ne le découvrirai que plus tard.
En dessus du réservoir, au pied d'une falaise, se trouve une vaste esplanade quasi horizontale, entourée d'un muret. Il s'agit probablement d'un ancien potager où l'on devait faire pousser des plants de pomme de terre ou... d'autres choses. Pas loin, on trouve encore une balme, des restes d'un petit bâtiment, ainsi qu'à sa base, installée dans une niche, une amenée d'eau pour l'irrigation des cultures.
Je quitte Presa Bruciata pour Presa Pioda en poursuivant mon chemin sur la "mullateria". Je note qu'une rigole a été construite à la gauche du pavement. Jadis, elle devait amener de l'eau. Aujourd'hui, elle sert de réceptacle à un tuyaux flexible. Tuyaux qui ne s'arrête pas au premier ravin, celui-ci ne contient presque pas d'eau, mais continue au delà.
Après avoir franchi à gué le torrent descendant de Punta Valgrande, je me retrouve à Presa Pioda, alpage encore en bon état qui pourrait abriter du bétail s'il en existait. Je retraverse le torrent à un second gué, plus haut, ce qui me permet d'éviter un pierrier et arrive dans la zone inférieure de Caschinal, entre deux blocs monstres indiqués sur CNS. C'est de là, selon la CNS 1947, que partait le sentier montant à Corwetsch. Il n'en reste hélas rien.
Néanmoins, vers 1550m, je tombe avec surprise sur un ancien bisse. Celui-ci prend son eau au torrent et semble ensuite la déverser dans une ravine, plus à l'E, où elle pourrait être récupérée au niveau de la "mullateria"... puis finalement acheminée jusqu'à Presa Bruciata. Voilà donc d'où provenait l'eau de cet alpage... Seconde découverte de la journée.
Je poursuis ma montée dans la forêt de Caschinal et atteins un grand rocher indiqué sur CNS, vers 1610m. De là, des traces de sentes commencent à apparaître. Elles suivent la crête qui se raidit de plus en plus, accréditant ainsi le tracé de la carte. J'arrive à 1665m et décide de faire demi-tour, les détours précédents m'ont hélas fait perdre du temps. Mais ce n'est que partie remise, connaissant maintenant les lieux.
En revenant à la zone inférieure de Cascinal, je découvre encore quelques ruines qui constituent la troisième découverte de cette randonnée. Puis je reviens sur mes pas jusqu'à mon point de départ.
Une bien belle journée ce fut !
Caschinal en 1929
Comme à l'accoutumé, j'abandonne mon véhicule au parking (gratuit) de Ramserna et je m'engage gaillardement sur la "mullateria" de Presa Cima, classée dans l'inventaire des voies suisses (VS 284).
Dans la région de Presa Bruciata, j'aperçois une vague sente à laquelle je n'avais guère prêté attention jusqu'à présent. Ayant un peu de temps disponible, je me décide à la prendre. Après une courte montée, j'arrive devant quelques marches d'escaliers en pierre. Ah... intéressant... et peu après, au pied d'une falaise, je découvre une étrange construction. L'architecture rappelle un peu ces habitations que l'on trouve dans les canyons américains. En plus modeste et plus moderne, évidemment.
Cette construction est en fait constituée de deux bâtiments séparés. Le bâtiment supérieur est constituée d'une seule pièces et héberge deux foyers. Une grande cuve en métal est disposée dans l'un des coins, ainsi qu'un bidon d'essence vide dont l'âge doit probablement remonté à l'entre-deux-guerres. Une forte odeur de métal et de suie se dégage de l'endroit. Les murs de la falaise ont été noircis par la fumée.
Le bâtiment inférieur est constitué de deux pièces. La première pièce ressemble à un petit vestibule dont j'ignore la fonction. On accède à la seconde pièce par une porte dont la serrure est décorée d'une étrange étiquette. Cette dernière pièce est également équipée d'un foyer ainsi que d'une fenêtre grillagée, la seule du bâtiment, obstruée par un volet en bois.
Un mur de soutènement, équipé d'un escalier, sépare les deux bâtiments. Dans ce mur se trouve une niche dans laquelle est disposée une cuve. Deux becs verseurs en bois remplissaient la cuve avec deux liquides différents afin de procéder à un mélange.
Cet étrange atelier a volontairement été construit dans un endroit isolé et à l'abri des regards. A quelles fins ? Rappelons que nous sommes à deux kilomètres de la frontière italienne et que cette région était réputée pour ses activités de contrebande. L'imagination fera le reste.
J'ai volontairement effacé les traces GPS relatives à ce lieu afin de le préserver. L'endroit doit néanmoins être connu des habitants de la région, des coupes de bois ont été récemment réalisées un peu plus bas.
Après cet épisode inédit, je poursuis mon périple et explore les alentours de Presa Bruciata, ancien quartier général des contrebandiers selon les rumeurs. Le domaine est équipé d'un imposant réservoir dont l'eau provient d'un endroit bien plus éloigné qu'on puisse l'imaginer. Mais je ne le découvrirai que plus tard.
En dessus du réservoir, au pied d'une falaise, se trouve une vaste esplanade quasi horizontale, entourée d'un muret. Il s'agit probablement d'un ancien potager où l'on devait faire pousser des plants de pomme de terre ou... d'autres choses. Pas loin, on trouve encore une balme, des restes d'un petit bâtiment, ainsi qu'à sa base, installée dans une niche, une amenée d'eau pour l'irrigation des cultures.
Je quitte Presa Bruciata pour Presa Pioda en poursuivant mon chemin sur la "mullateria". Je note qu'une rigole a été construite à la gauche du pavement. Jadis, elle devait amener de l'eau. Aujourd'hui, elle sert de réceptacle à un tuyaux flexible. Tuyaux qui ne s'arrête pas au premier ravin, celui-ci ne contient presque pas d'eau, mais continue au delà.
Après avoir franchi à gué le torrent descendant de Punta Valgrande, je me retrouve à Presa Pioda, alpage encore en bon état qui pourrait abriter du bétail s'il en existait. Je retraverse le torrent à un second gué, plus haut, ce qui me permet d'éviter un pierrier et arrive dans la zone inférieure de Caschinal, entre deux blocs monstres indiqués sur CNS. C'est de là, selon la CNS 1947, que partait le sentier montant à Corwetsch. Il n'en reste hélas rien.
Néanmoins, vers 1550m, je tombe avec surprise sur un ancien bisse. Celui-ci prend son eau au torrent et semble ensuite la déverser dans une ravine, plus à l'E, où elle pourrait être récupérée au niveau de la "mullateria"... puis finalement acheminée jusqu'à Presa Bruciata. Voilà donc d'où provenait l'eau de cet alpage... Seconde découverte de la journée.
Je poursuis ma montée dans la forêt de Caschinal et atteins un grand rocher indiqué sur CNS, vers 1610m. De là, des traces de sentes commencent à apparaître. Elles suivent la crête qui se raidit de plus en plus, accréditant ainsi le tracé de la carte. J'arrive à 1665m et décide de faire demi-tour, les détours précédents m'ont hélas fait perdre du temps. Mais ce n'est que partie remise, connaissant maintenant les lieux.
En revenant à la zone inférieure de Cascinal, je découvre encore quelques ruines qui constituent la troisième découverte de cette randonnée. Puis je reviens sur mes pas jusqu'à mon point de départ.
Une bien belle journée ce fut !
Caschinal en 1929
Tourengänger:
ChristianR

Minimap
0Km
Klicke um zu zeichnen. Klicke auf den letzten Punkt um das Zeichnen zu beenden
Kommentare (2)