Geretal (Goms) : Schweif - Vorder Berg - Tällistafel

Ayant récemment visité le Tälligrat avec Alice, j'ai découvert une région isolée et encore, pour l'instant, sauvage: la Geretal. Un avant-sommet, le Vorder Berg, porte un nom emblématique sur les anciennes cartes: Shafberg, la montagne des moutons. Ses flancs sont recouverts de pâturages à perte de vue et semblent être parcourus par de nombreuses sentes crées par ledit bétail. Bien, allons voir cela de plus près.

Ce 30 septembre, je parque donc (gratuitement) ma voiture à Unterwassern vers les sept heures et m'engage dans la Geretal. Des travaux sont en cours pour goudronner la route de la vallée, espérons qu'ils n'aillent pas jusqu'au Tessin... Je rencontre quelques chasseurs matinaux qui me gratifient d'un "Tag!" ou d'un "Taakk !", c'est selon.

Vers Schärlichwang, je repère le départ d'un ancien sentier menant à Schön Boden (visible sur la carte de 1972), à noter pour une autre occasion.

J'arrive à Schweif. De là, l'objectif est simple: atteindre Vorder Berg en ligne droite. Soit mille mètres de gazon. Et je vais donc bouffer du gazon pendant trois heures de montée soutenue. Du gazon, du gazon, du gazon... mais aussi du rhododendron parfois. Sur la carte, cela semble simple, mais le parcours est semé d'embûches: raideur de la pente par endroit, parois rocheuses à contourner, terrain glissant... il faut donc avoir le pied sûr, une glissade ne pouvant pas toujours être enrayée. D'où le T4 attribué à cette randonnée. Inutile de dire qu'il faut éviter de la réaliser par temps humide ou brouillard.

J'atteins finalement Vorder Berg où je peux profiter d'un panorama splendide avant que le temps ne se couvre.

Je descend la crête W pour rejoindre un étrange bâtiment repéré sur la vue satellite de la carte: un container orange.

De là, je suis une vague sente à moutons qui longe les flancs aux alentours de 2500m, en direction du nord et me mène à la région de Hell. Puis, il faut remonter 50 mètres environ pour prendre une seconde sente qui amène au SE du P.2628. Elle se perd ensuite dans des pentes de plus en plus raides avant la Tälligrat et je préfère donc rejoindre un bisse abandonné, plus bas, vers 2450.

Celui-passe en dessus de Tällistafel et franchit l'arrête du Tällisegg, puis se perd également. Il faut donc emprunter une voie partiellement effondrée par endroit (prudence!) qui conduit à Galestafel.

Et c'est ensuite une longue et interminable descente sous la pluie jusqu'à Hungerberg, Gere et finalement Oberwald.

Une belle randonnée exténuante mais où vous ne rencontrerez quasiment personne, à part deux-trois chasseurs, quelques bouquetins et marmottes.