Vanil Noir et Vanil de l'Ecri, de Grandvillard à Flendruz

Le massif du Vanil Noir fait un peu la transition entre les "montagnes à vaches" des Préalpes fribourgeoises et les premières "vraies" montagnes des Alpes. C'est un massif magnifique et très sauvage, englobé dans une réserve naturelle.

La gare de Grandvillard étant située hors de la localité, on commence la rando par une grosse demi-heure sur le bitume pour rejoindre le village et le traverser. Vers le sud-est, une petite route monte en direction des alpages (le premier lacet peut être coupé par un sentier), puis se transforme en chemin carrossable après le point 962 m, lorsque l'on tourne à gauche pour suivre le ruisseau des Marais jusqu'au replat des Baudes. A partir de là, il reste un dernier bout de route jusqu'à la ferme des Coudres, puis on passe sur sentier en direction de la cabane Pro Natura de Bounavaux, au pied du Vanil Noir, impressionnant depuis là (j'ai ajouté un petit crochet par le bord du lac de Coudré).

Deux options de montée sont alors possibles: la première, par la gauche (en montant), grimpe en direction du col qui permet de basculer sur les Marindes, puis suit la crête nord du Vanil en traversant une échancrure assez spectaculaire, le pas de la Borière, équipé de quelques échelons. On parcourt cette crête dans l'autre sens lorsque l'on arrive depuis le Vanil de l'Ecri et que l'on veut descendre dans le vallon des Marindes.
La seconde option, par la droite, rejoint un col situé entre les deux Vanils (Noir et de l'Ecri), par un sentier en zig-zags serrés dans une pente raide mi-herbeuse mi-rocheuse. Je suis accueilli sur ce large col (Plan des Eaux) par une grosse colonie de bouquetins.

Pour rejoindre le sommet, il reste à parcourir une vire assez aérienne, mais équipée d'un câble, qui traverse le flanc sud du Vanil Noir jusqu'à son arête Est, pratiquement au sommet. Un crochet vers le Vanil de l'Ecri, qui ne rajoute que 140m de dénivelé montant à la rando depuis Plan des Eaux, est toutefois chaudement recommandé, car ce sommet est nettement moins fréquenté que celui du Vanil Noir et procure une belle vue sur la Pointe de Paray, le Vanil Carré puis la pointe de Cray (depuis le Vanil Noir, ces sommets sont cachés par le Vanil de l'Ecri).

Au sommet du Vanil Noir (2389m), belle vue du Léman aux Alpes valaisannes, avec un magnifique coup d'oeil sur les Gastlosen, les petites Dolomites Suisses. Pour la descente, il est à priori impossible de tirer directement direction Château d'Oex, à cause d'une falaise continue à mi-hauteur du Vanil Noir sur tout le flanc sud-est. Il faut faire un grand détour par la combe des Marindes (cabane CAS/Pro natura), et de là, suivre tout le fond du vallon des Ciernes Picat jusqu'à Flendruz.

En réalité, chose que je ne savais pas à l'époque, il est possible de descendre directement vers les Ciernes Picat depuis Plan des Eaux par le Creux de Combe, puis en cherchant son chemin à travers la barre rocheuse qui surplombe l'alpage de Paray Doréna. On trouve une sente visible ici et là et quelques traces de peinture orange. Si l'on ne connait pas le tracé exact, mieux vaut y passer dans le sens de la montée, comme je l'ai fait quelques années plus tard, car l'itinéraire n'est pas évident à trouver.

Après la cabane des Marindes, peu après le point 1712m, on peut couper le parcours naturel qui mène aux Ciernes Picat via Le Sori par un sentier qui part à droite et en légère descente, vers l'est-nord-est. En l'absence de balisage, son départ est difficile à trouver. Il contourne la Dent des Bimis et longe tout le flanc sud du Vanil Noir jusqu'à Paray Doréna. Au point 1770m, on le quitte en prenant, à gauche, un sentier peu marqué qui rejoint le fond du vallon de Ciernes Picat par plusieurs jolis lacets, où l'on trouvera des fraises des bois. En rejoingant la route, il reste à descendre deux bonnes heures pour rejoindre la gare de Flendruz, halte du MOB. Le cheminement se fait en bonne partie sur une petite route carrossable, pas désagréable (en temps normal...) et au trafic presque inexistant.

Je dis en temps normal, car initialement, ma rando devait me conduire jusqu'à Château d'Oex via Paray Doréna, Sur Pra et Les Combettes. Mais j'ai abandonné ce projet aux Bimis pour cause d'erreur Majuscule: ne pas avoir essayé mes nouvelles chaussures de randonnée avant de me lancer dans une rando de 9h et 2000 m de dénivelé. Résultat: des cloques dès la première heure de marche et un calvaire pendant les huit suivantes, agrémenté d'une migraine de chien depuis le sommet du Vanil Noir, qui m'a suivie pour toute la descente... Pas de Compeed, pas d'aspirine... Et aucun anti-douleur pour moi à la cabane des Marindes (!!). Je garde un souvenir très, très peu agréable des dernières heures passées en clopinant sur la petite route des Ciernes Picat.

Détail utile à signaler (en 2004): de Grandvillard aux Ciernes Picat, j'ai noté avec stupéfaction l'abscence totale de pannaux de signalisation jaunes de randonnée pédestre! C'est la première fois que je vois ça. Les sentiers sont certes toujours balisés, mais il n'y a strictement aucune indication aux intersections. Est-ce à cause de la réserve naturelle? Vandalisme? Remplacement de tous les panneaux en même temps? Mystère.

Point météo pour finir: beau temps, mais avec voiles d'été qui gâchent la visibilité. Plus de nuages élevés en fin de journée (j'ai terminé à 20h30 quand-même :-/). Côté fréquentation, beaucoup de monde dans la réserve (une bonne vingtaine de voitures sur le parking de Bounavaux), mais étonnament, la plupart des gens ne montaient pas juqu'au sommet du Vanil Noir et se contentaient de passer le col en direction des Marindes. Deux-trois personnes au sommet seulement. La plus belle surprise est venue de la faune: c'était la fête dès cette première rando de l'année! Ai croisé une bonne trentaine de bouquetins, dont une douzaine au col entre les deux Vanils, peu farouches.