Rossberg, traversée hivernale estivale


Publiziert von stephen , 7. Januar 2017 um 19:06.

Region: Welt » Schweiz » Schwyz
Tour Datum:29 Dezember 2016
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Ross- und Zugerberggebiet   CH-SZ   CH-ZG 
Zeitbedarf: 5:00
Aufstieg: 1160 m
Abstieg: 775 m
Strecke:Goldau – Gnipen – Wildspitz - Sattel
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Arth-Goldau
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Sattel-Aegeri

English version here

Fin décembre 2015, j'ai écrit ici : "Après un Noël plutôt doux et humide passé au bord de la mer en Grande-Bretagne, je rentre en Suisse avec une voiture bien remplie de cadeaux et de bière anglaise. En route, je récupère une amie belge que j’ai attirée en Suisse pour quelques jours avec des promesses de neige vierge et de cabanes chaleureuses. Mais les dieux de la météo en ont décidé autrement et il manque un ingrédient de base : pas de raquettes sans neige." Un an plus tard, rien n'a vraiment changé : la voiture est toujours remplie de bière anglaise, la même amie me rend visite… et la neige manque tout autant, voire plus. Peu importe : Lucerne boude sous sa chape de brouillard, mais il fait beau en montagne et il faut profiter de ce soleil qui, au-dessus des stratus, brille depuis des semaines. Je n'ai pas randonné depuis plus de deux mois : la préparation d'un marché de Noël où j'exposais des tableaux m'a gardé à l'écart des sentiers depuis la première semaine d'octobre. Il faut absolument utiliser ces quelques jours de vacances entre Noël et la reprise du travail en janvier pour retrouver la montagne.
 
Après avoir conduit depuis la Belgique le mercredi après Noël, nous n'avons pas envie de faire trop de route en ce dernier jeudi de l'année. Une petite traversée du Rossberg entre Goldau et Sattel semble être une bonne idée : ce n'est pas loin de la maison (donc pas besoin de se lever de bonne heure) et, même si j'ai été plusieurs fois sur le Wildspitz depuis l'Ägerital, je ne connais pas la montée depuis l'ouest, qui passe par le Gnipen.
 
Nous démarrons à la gare d'Arth-Goldau à 11:15. Il fait froid et gris, avec une bande de stratus accrochée à la montagne vers 800 mètres. Jusqu'où devrons-nous monter pour sortir de cette grisaille, je me demande... à en croire les prévisions météo, ce miracle devrait se produire aux alentours de mille mètres. C'est un jour ouvrable, mais beaucoup de gens sont encore en vacances et les rues de Goldau sont désertes. En haut de la ville, la fabrique de téléphériques est à l'arrêt pour cause de congés… beaucoup d'autres télécabines se trouvent dans le même état pour cause de manque de neige. Nous montons par des rues assez raides pendant une demi-heure avant d'entrer dans la forêt givrée vers 600 mètres. Dans une clairière, deux vieux bancs trônent devant un chalet fermé pour l'hiver : ils iraient à merveille sur mon balcon. Le sentier est bien profilé et nous gagnons rapidement de l'altitude sans nous fatiguer. Malgré mon manque de condition physique je monte sans problème, cela me fait du bien.  
 
Nous atteignons la partie la plus épaisse des stratus et le jour s'assombrit : à certains endroits il semble neiger, tellement il y a de givre qui tombe des conifères. Nous atteignons la limite supérieure de la forêt à une altitude de 900 mètres et, presque au même instant, nous quittons enfin le brouillard et nous trouvons en plein soleil, sous un ciel d'un bleu uniforme, sans la moindre trace d'un nuage. Les conditions sont identiques à celles que nous avons vécues sur le Rigi à la fin du mois d'octobre de l'année dernière : tous les sommets de la Suisse centrale et orientale sont là, au-dessus d'une mer blanche de nuages. Le sentier devient plus raide maintenant, s'attaquant à la pente de face, sans aucune concession aux lacets paresseux. Nous faisons une pause à une bifurcation de sentiers pour nous désaltérer et grignoter un peu : depuis ici, le Rigi à l'ouest rivalise avec les Mythen au sud-est pour notre attention. Encore quelques mètres et voilà qu'au premier plan apparaît la cassure dramatique de l'éboulement qui, il y a quelque 200 ans, s'est écrasé dans la vallée depuis le sommet du Gnipen, tuant plus d'une centaine de personnes. La faille reste bien visible, coupure diagonale et nette qui descend depuis le sommet. Quant aux blocs énormes qui se sont éboulés jusqu'en bas, ils constituent aujourd'hui le décor montagnard du zoo de Goldau
 
Le premier sommet du Rossberg apparaît maintenant devant : le Gnipen (1566 mètres). Il nous faut encore 45 minutes pour l'atteindre, au cours desquelles nous voyons de plus en plus d'autres randonneurs : nous ne sommes pas les seuls à avoir compris le potentiel de ce décembre pour la randonnée "estivale".  Nous atteignons le sommet à 13 heures 15, après trois heures de montée ininterrompue (à la gare de Goldau, le temps indiqué est de 3h 25). Une brise fraîche souffle sur la crête sommitale, brise dont la froideur nous rappelle que nous ne sommes pas en septembre, contrairement aux apparences. Il doit y avoir vingt personnes au sommet, dont beaucoup de familles avec de jeunes enfants. Nous trouvons un coin abrité dans un repli du terrain, juste au-dessous de la crête sur le côté sud : c'est un endroit magnifique pour casser la croûte. J'ai ramené un Melton Mowbray pork pie de mes vacances anglaises (le pork pie provient toujours de Melton Mowbray, de même que l'andouillette vient obligatoirement de Troyes et l'andouille de Vire), ainsi qu'un échantillon de fromages anglais. Nous dégustons toutes ces merveilles britanniques avec une soupe faite maison, suivies de clémentines et de pièces de monnaie en  chocolat que le Père Noël m'a apportées… j'ai dû être gentil... Il fait tellement doux que nous nous accordons  un quart d'heure de sieste avant de continuer.
 
Nous entamons la suite du parcours à deux heures et demie. C'est l'un des  jours les plus courts de l'année : les ombres s'allongent déjà et le soleil ne tardera pas à se cacher derrière le Rigi à l'ouest. Parmi les nombreuses options de descente possibles, je choisis celle qui mène à Sattel : en partie parce que je ne connais pas ce sentier, mais aussi parce que c'est celle qui nous donnera la meilleure chance de terminer avant tombée de la nuit. J'ai apporté des lampes frontales, au cas où… nous avons un peu tendance à terminer nos randonnées dans le noir !
 
Nous suivons la crête vers l'est, descendons de quelques mètres puis remontons au Wildspitz, point culminant du Rossberg avec ses 1579 mètres. Une descente plus raide vient ensuite, puis la dernière montée de la journée, 50 mètres soutenues jusqu'à la Langmatt (1570 m). Le contraste entre les zones encore éclairées par les derniers rayons du soleil couchant et le vert foncé – virant au noir – des zones d'ombre est saisissant. De l'autre côté de la vallée, les pistes de ski de Hochstuckli sont vertes et abandonnées, attendant désespérément la première vraie neige de l'hiver. Du côté nord de la crête, des falaises plongent verticalement vers des combes froides et sombres qui ne voient jamais le soleil, et où la neige tombée au début de novembre n'a pas fondu. Juste au-dessus de Halsegg, le sentier passe brièvement du côté nord, nous plongeant dans un monde beaucoup plus hivernal, avec un sol dur comme du béton et un ruisseau complètement gelé.
 
Passant devant le restaurant d'alpage à Halsegg (1320 m) nous entamons la descente raide vers Sattel, caché quelque part en bas, dans le brouillard. J'ai oublié de me couper les ongles des pieds et mon gros orteil gauche me le rappelle, butant douloureusement contre l'avant de ma chaussure. L'ongle vient juste de retrouver tout son superbe après un autre incident similaire : c'est reparti pour une petite année.  Le soleil a complètement disparu maintenant et, dans la forêt de plus en plus sombre, le sol devient de plus en plus glissant. Mes lunettes ne cessent de s'embuer, voir où je mets les pieds commence à devenir un défi. Nous arrivons au village sans avoir besoin de nos frontales, mais c'est de justesse : au moment où nous arrivons enfin en bas, il est cinq heures et il fait complètement nuit.
 
Nous attendons le train pendant une demi-heure à Sattel (776 m). Heureusement, la vaste salle d'attente de la gare (il doit y avoir de la place pour au moins 50 personnes, celle de la gare Lucerne est infiniment plus petit) est bien chauffée. Les clémentines et les pièces en chocolat nous font passer le temps. Cette petite traversée estivale en plein hiver a été plus que sympathique… il faudra remettre ça demain.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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