Vacances pyrénéennes : Quatrième partie, du Pont d'Espagne au cirque de Troumouse


Publiziert von stephen , 22. August 2016 um 19:37.

Region: Welt » Frankreich » Pyrénées » Hautes-Pyrénées
Tour Datum:10 August 2016
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: F 
Zeitbedarf: 14 Tage
Strecke:Lescun - Arlet - Candanchu - Ayous - Arrémoulit - Migouélou - Val d'Azun - Respomuso - Pont d'Espagne - Bayssellence - Gavarnie - Héas
Kartennummer:IGN Top 25 : feuilles 1547 OT "Ossau", 1647 OT "Vignemale", 1748 OT "Gavarnie"

Troisième partie

Jour 11 : du refuge du Clot au refuge de Bayssellance, avec ascension du Petit Vignemale (3032 m).  1575 m de montée, 500 m de descente, T3

Il pleut toute la nuit. Quand je vais aux toilettes vers cinq heures, il pleut toujours. Mais comme par miracle, lorsque nous nous levons deux heures plus tard, la pluie s'est arrêtée et le ciel a commencé à se dégager. Tant mieux, car cette journée qui nous amènera à proximité du Vignemale et de ses glaciers promet de figurer parmi les plus belles de la quinzaine. Il ne nous reste que quatre journées de marche : ça commence à sentir sérieusement la fin, je ne vais même plus avoir besoin de faire de lessive !

La montée à la Hourquette d'Ossoue par la vallée de Gaube ne commence pas sous les meilleures auspices : une vilaine saignée dans la forêt qui, de toute évidence, sert de piste de ski en hiver. Peu après la station supérieure du télésiège, une femme seule nous double, marchant très vite. Elle fonce, nous bouscule malgré le fait que la piste fait cinq mètres de large, ne dit ni bonjour ni pardon, puis me traite de "ridicule" quand je râle un peu.  Dix minutes plus tard nous la revoyons, marchant dans l'autre sens, toujours très vite, une expression sérieusement énervée sur le visage. La montagne ne réussit pas à tout le monde…

Heureusement, après le joli lac de Gaube (1725 m), les choses s'améliorent. Il y a toujours du monde, mais la piste fait place à un beau sentier qui traverse tout d'abord sous des pentes qui doivent être très avalancheuses en hiver puis, au-delà du bout du lac, se met à monter le long d'un beau torrent. Il y a des rochers, des cascades et, devant nous vers le sud, les parois du Vignemale (3298 m) qui émergent enfin des nuages. Cette première montée se termine par un beau replat où la vallée s'élargit et des petits bras du torrent serpentent au milieu des pâturages. Devant nous, de plus en plus proche et de plus en plus haut, c'est un paysage merveilleux de falaises et de glaciers qui se dévoile, vraiment magnifique. Une nouvelle montée nous fait passer le verrou qui nous sépare d'un second replat, cette fois-ci juste au pied des parois rocheuses. Nous nous trouvons devant le refuge des Oulettes de Gaube (2151 m), qui doit bénéficier de l'un des plus beaux panoramas des Pyrénées. Nous profitons pour remplir nos gourdes, avant de casser la croûte et de faire la sieste à proximité du refuge.

La montée devient alors nettement plus raide et rocheuse, sans jamais être difficile. Par endroits, le glacier semble si près qu'on pourrait presque le toucher de la main. Petit à petit nous montons, jusqu'à arriver au col, la Hourquette d'Ossau (2734 m). Ici il faut faire un choix : monter au sommet du Petit Vignemale, ou alors descendre au refuge de Bayssellance et faire le sommet demain matin. Nous avons déjà mille mètres de montée dans les jambes, mais faire le sommet tout de suite depuis le col nous économisera une bonne centaine de mètres de dénivelée par rapport à si on partait du refuge. C'est décidé : on y va tout de suite.

Il y a un peu moins de 300 mètres de montée depuis le col jusqu'au sommet. Vu du col, cela ressemble un peu à la Haute Cime des Dents du Midi : un gros tas de caillasse roulante, pas forcément difficile mais certainement fatigant. En réalité, c'est nettement plus facile que la Haute Cime : bien que non balisé, il y a un bon sentier jusqu'en haut : d'ailleurs, la principale difficulté consiste à identifier le "vrai" sentier parmi la multitude de traces qui zigzaguent à travers les pentes caillouteuses sous le sommet. Tout en haut, juste à la limite des nuages, nous arrivons sur l'arête et il faut faire un peu attention : il y a un ou deux pas où la chute est interdite, mais ce n'est jamais vraiment étroit. Au sommet (3032 m), ça plonge verticalement vers les glaciers sur trois côtés. Je suis content, c'est mon premier "3000" depuis le Piz Boè il y a quatre ans.

Nous redescendons au col puis continuons jusqu'au refuge de Bayssellance (2651 m), qui paraît tout prêt mais qu'il faut quand même une demi-heure pour atteindre. C'est un beau refuge avec une toiture arrondie qui lui donne un air original ; à l'intérieur, je retrouve un peu l'ambiance chaude et boisée de beaucoup de cabanes suisses. Il fait froid dehors, alors nous ne nous installons tout de suite dans la salle commune du refuge. Malgré l'altitude, le refuge est confortable avec des sanitaires à l'intérieur et un excellent choix de bières, avec lesquelles que nous ne tardons pas à nous familiariser.  Une soupe copieuse est suivie d'un chili con carne très appétissant et des tartelettes au chocolat dont nous avons déjà vu les sœurs jumelles à Ayous. Notre dortoir de sept places est très cosy, il y a la place pour les sept couchages et rien d'autre, mais nous y sommes habitués à présent et passons tous une excellente nuit en altitude, à la fin de la plus belle étape de la quinzaine.

Jour 12 : du refuge de Bayssellance à Gavarnie.  300 m de montée, 1600 m de descente, T2

Après cette journée en apothéose, les deux jours et demi de marche qu'il nous reste seront un peu en demi-teinte. Nous verrons de belles choses, mais le highlight de la randonnée se trouve derrière nous.

Après la grosse montée de la veille, cette douzième journée s'annonce toute en descente ; la seule dénivelée positive sera une petite montée d'une centaine de mètres à mi-parcours. A sept heures du matin et à 2651 mètres il fait froid et je suis content de ne pas avoir oublié de prendre des gants. Quelques petits nuages roses flottent au-dessus du Vignemale alors qu'à l'est, nous voyons pour la première fois la Brèche de Roland et les sommets du cirque de Gavarnie.

La plus grosse partie de la descente se fait au cours de la première heure et demie de marche : 800 mètres de dénivelée négative du refuge aux Oulettes d'Ossoue. Nous descendons en lacets raides sous le glacier d'Ossoue, sur lequel nous pouvons voir des cordées qui avancent lentement vers le sommet du Vignemale. Toute cette première descente se fait à l'ombre, ce n'est qu'en arrivant sur le plat que nous retrouvons le soleil. Il y a du vent aujourd'hui et l'air est un peu moins chaud qu'hier. Peu avant le barrage d'Ossoue, une grosse marmotte nous permet de l'observer de tout près.

Après le barrage, il faut remonter d'une centaine de mètres jusqu'à la petite cabane de Lourdes (1947 m). Nous déjeunons sur l'herbe, puis nous allongeons pour une sieste que certains trouvent un peu froide à cause du vent. La suite de l'étape se fait en balcon au-dessus de la vallée d'Ossoue, en passant devant plusieurs jolis vallées latérales et en franchissant de nombreux ruisseaux. Puis vient la descente sur Gavarnie, en coupant les lacets de la route et en la suivant sur quelques mètres : c'est la première fois depuis le début de notre tour que nous devons marcher sur une surface goudronnée.

Nous jetons un œil à l'intérieur de la vieille église de Gavarnie, puis traversons le village avec ses boutiques de souvenirs, où la marmotte en peluche dont le sifflement ne ressemble pas à celui d'une marmotte est omniprésente. C'est la première fois depuis deux semaines que nous voyons des magasins et j'arrive enfin à me procurer la carte au 1:25,000ème qui me manquait depuis le début de la randonnée. Notre gîte se trouve à l'autre bout du village, dans une ruelle calme : notre guide connaît bien le propriétaire, il est même autorisé à aller en cuisine et chercher lui-même nos bières dans le frigo. Le choix entre Hoegaarden, Leffe et Grimbergen n'est pas facile, il va falloir en déguster plusieurs…

Le gîte est assez luxueux, c'est une belle maison ancienne en pierre avec une vaste salle à manger rempli de meubles en bois massif. A un bout de la pièce, sur un buffet, plus d'une centaine de bouteilles de bière différentes sont exposées ; toutes pleines et venant de tous les pays imaginables. Quant au repas que le patron nous sert, c'est tout simplement le meilleur de la quinzaine. De la soupe pour commencer, puis une salade niçoise (très appréciée car c'est la première fois depuis le début de la randonnée que nous mangeons de la verdure). Et c'est loin d'être terminé : pour le plat principal, on nous sert du rôti d'agneau et des champignons avec une sauce déglacée au porto, des tagliatelles et une potée de jambonneau, petits pois et carottes. Vient enfin une tartelette aux myrtilles fraîches qui est tout bonnement sublime. Le gîte du Gypaète est une très bonne adresse.

Jour 13 : de Gavarnie au cirque de Troumouse.  1370 m de montée, 900 m de descente, T2

C'est l'avant-dernier jour de notre randonnée et la dernière journée complète de marche : ce sera d'ailleurs l'étape la plus longue avec celle du deuxième jour. Nous partons un peu après neuf heures à travers un village qui se réveille encore : les touristes du jour ne sont pas encore arrivés. Nous quittons le village vers le sud et pouvons enfin admirer le majestueux cirque de Gavarnie, qui n'était que partiellement visible depuis le chemin que nous avons pris la veille.

Il y a 1100 mètres de montée depuis Gavarnie jusqu'à la Hourquette d'Alans (2430 m), mais c'est une montée vraiment belle qui se fait sans trop de peine. Je connais déjà cette étape, l'ayant faite dans l'autre direction lors d'un séjour précédent dans la région il y a une dizaine d'années. Le début de la montée (qui est la partie la plus raide) se fait en forêt et à l'ombre, ce qui n'est pas une mauvaise chose vu la chaleur. Au fur et à mesure que nous gagnons de l'altitude, la vue vers le sud et le cirque devient de plus en plus spectaculaire : voilà le pic du Marboré, la grande cascade, la Brèche de Roland et le Taillon. De l'autre côté de la vallée, un hélicoptère fait des aller-retour au refuge de la Brèche en pleine réfection, apportant des matériaux.

Nous faisons le plein d'eau au refuge des Espuguettes (2027 m), puis poursuivons notre montée à la Hourquette d'Alans par des pentes un peu plus douces, devant un paysage de plus en plus rocheux. Arrivés au col, c'est un panorama magnifique qui s'ouvre vers l'est, avec tout le cirque d'Estaubé et, en face, le col du Port Neuf de Pinède qui incite à repasser en Espagne. Un vautour fauve tourne autour du col, nous laissant l'observer tantôt d'au-dessus, tantôt d'en dessous.

Nous descendons jusque vers 2100 mètres pour prendre notre dernier pique-nique sur du terrain un peu plus propice à la détente. Le propriétaire du gîte du Gypaète a été plus que généreux : il y a du saucisson, les restes de la salade niçoise de la veille, du bon fromage, du melon, du pâté… un régal, une fois de plus. Je fais la sieste sous le soleil chaud pour la dernière fois, je ne me lasse pas de faire la sieste en montagne…
Nous descendons dans la vallée du gave d'Estaubé. Juste au-dessus du torrent, un tout petit veau attend tout seul que sa mère revienne ; le troupeau se trouve un kilomètre plus loin. Nous commençons à croiser beaucoup de monde, des promeneurs montés depuis le parking du barrage des Gloriettes. Par endroits, le lit calcaire du torrent est blanc comme s'il était recouvert de glace ou de neige.

Etant descendus jusqu'à une altitude de 1700 mètres, nous devons maintenant remonter de 300 mètres pour arriver à notre gîte au pied du cirque de Troumouse. L'après-midi est devenu très chaud et nous sommes déjà bien fatigués, cette montée sera mentalement l'une des plus longues du tour, d'autant plus que le sentier est vraiment raide, attaquant la pente herbeuse de front. Mais voilà enfin le toit de l'auberge du Maillet qui apparaît : une dernière petite descente et nous y sommes.

Pour l'ultime fois nous nous installons dans le dortoir (une grande pièce avec une bonne trentaine de couchages), buvons des Grimbergen en terrasse, faisons la queue pour la douche. Les deux chiens de l'auberge jouent avec des chevaux qui se promènent en liberté autour de la maison. Pour notre dernier souper, on nous sert un très bon confit de canard et un cheesecake qui mériterait sa place dans les annales des meilleurs desserts que j'ai mangés, tout comme la tartelette de la veille.  Après quelques nuits où les températures ont sérieusement baissé, celle-ci est très douce : lorsque je me lève vers 4 heures pour aller aux toilettes extérieures, je n'ai besoin que d'un T-shirt et l'air est totalement dépourvu d'humidité.

Jour 14 : tour du cirque de Troumouse et descente à la chapelle d'Héas   375 m de montée, 650 m de descente, T3

Notre traversée du Parc national des Pyrénées se termine par une demi-journée de randonnée dans le cirque de Troumouse. Pour commencer, il faut monter de l'auberge jusqu'au cirque proprement dit, soit en coupant les lacets de la route, soit en prenant ce que le guide décrit comme un "petit passage confidentiel le long de la cascade, pas difficile mais il ne faut pas tomber". C'est tout ce qu'il faut pour me mettre en confiance…
En fait, le petit passage en question n'a rien de difficile. Une trace remonte le versant herbeux raide juste en face de l'auberge, zigzague entre des gradins rocheux puis emprunte un couloir pour atteindre le terrain plus doux qui se trouve au-dessus. La présence du vide n'est jamais oppressante et nous remontons le plus souvent face à la pente, ça passe sans problème.

Nous faisons alors le tour du vaste cirque de Troumouse, dominé par le pic de la Munia (3133 m). Nous avons commencé à marcher de bonne heure, les ombres sont encore longues et la lumière est magnifique. Notre guide est surpris de trouver le lac des Aires (2099 m) complètement à sec : il n'a vraiment pas dû pleuvoir beaucoup. Nous terminons notre randonnée par une longue traversée au-dessus des pentes raides de la vallée d'Héas, descendant petit à petit pour rejoindre le fond de la vallée juste au niveau de la chapelle et de l'auberge du hameau.

Il nous reste le temps de prendre une dernière douche et de manger un dernier repas ensemble à la terrasse de l'auberge : ce sera du lapin, servi avec une sauce à l'estragon et de la polenta. Il ne reste plus qu'à attendre le minibus qui nous ramène dans la fournaise de la plaine ; longue descente qui nous fait réaliser à quel point ces vallées pyrénéennes sont longues et les villages reculés.

Avec du beau temps quasiment continu et des paysages à couper le souffle, ces deux semaines de randonnée dans les Pyrénées auront été un vrai plaisir.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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