Lötschberg : Manera - Maachi - Drieschtji - Niwärch #bisse

Parfois, après une fondue bourguignonne dominicale, il est difficile de se lancer dans une randonnée au long cours et il est préférable de se limiter à un objectif plus modeste.

C'est encore le cas ce dimanche et je me contenterai donc d'une brève exploration du vallon de Maachi (Mahnkinn sur les anciennes cartes).

Je voulais d'abord parquer mon véhicule à la fin de la route menant de St-German à Sefistei mais il se trouve, comme par hasard, que celle-ci est en travaux. Je me rabats donc sur une des nombreuses places de parc de Ausserberg bénéficiant toutes, comme par hasard, de la présence d'un horodateur (CHF 1.00 la première heure, CHF 0.50 les suivantes, même "am Sonntag").

Après m'être dûment acquitté de mon écot en espèce sonnante et trébuchante, je traverse le quartier de Biegstatt, m'engageant à contre-sens sur la célèbre "Rampe Sud du Lötschberg" où je croise de nombreux randonneurs qui, eux, la pratiquent dans le bon sens, c'est à dire en descente.

Le sentier, soigneusement entretenu par la compagnie ferroviaire BLS, serpente dans un des endroits les plus arides du Valais où règne le maître de ces lieux : le génépi. Ici, on s'égratigne au génépi, on respire du génépi, on boit du génépi (qui égratigne).

J'arrive au bisse de Manera. Joie ! Il est en fonction et ses eaux glougloutantes aspergent les mollets échauffés des promeneurs. On le suit pendant quelques centaines de mètres jusqu'à Sefistei où une route caillouteuse nous conduit à la voie de chemin de fer du Lötschberg. On découvre l'ancien tunnel, désormais muré, qui fût propriété de l'armée pendant quelques décennies, ainsi que la rampe qui permettait de transvaser les munitions d'une voie à l'autre.

Mais tout ceci est de l'histoire ancienne et l'on passe par dessus le chemin de fer pour gagner le pâturage isolé de Sefistei "Est" (974m). Pâturage alimenté par son propre bisse, que nous suivons sagement jusqu'au torrent dévalant le canyon de Maachi.

L'ancienne carte de 1979 affiche encore une sente menant à Obri Milachra (Mühlachern) et on peut encore la deviner çà et là, entre la végétation qui a repris ses droits et les troncs morts découpés par les bûcherons locaux. Passage évidemment déconseillé aux personnes qui ne sont pas à l'aise dans ce type de terrain.

Vers 1160m environ (bassin), on rejoint un sentier en bien meilleur état qui nous ramène horizontalement en direction du torrent où se déverse également l'eau non utilisée du Niwärch. Encore quelques zigzags et nous voilà arrivés aux mayens semi-abandonnés (pas tous!) de Milachra.

On traverse le Niwärch pour rejoindre le Drietschi, bisse hélas fermé en 1942. En remontant vers sa prise d'eau, on peut observer un ingénieux système de vanne commandée électriquement depuis le petit bâtiment de Tennbiel... ce qui permettait au garde-bisse d'éviter la fatigue du trajet.

A la prise d'eau, on trouve parfois la présence d'une échelle qui permet de continuer, par un rude sentier mais moins difficile qu'il n'y paraît, jusqu'à Leiggern. L'itinéraire avait d'ailleurs été balisé dans le passé. Mais en ce mois d'avril, en pleine fonte des neiges, l'échelle n'est point là.

Je redescends sur Milachra et remonte tranquillement le cours du Niwärch. Un bref passage vertigineux dans les rochers nécessite un peu d'attention mais le reste se passe dans de verdoyantes et pacifiques prairies.

Après les mayens de Sädol une sente nous conduit au bucolique hameau de Niwärch. Je conseille la visite de la fontaine abritée de laquelle se dégage des ondes hydro-reposantes.

Encore un quart d'heure de trajet à travers pâturages et bosquets, ainsi se termine notre petite randonnée dominicale à Ausserberg.