Arvigrat et Gräfimattstand


Publiziert von stephen , 12. November 2015 um 19:27.

Region: Welt » Schweiz » Nidwalden
Tour Datum: 8 November 2015
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Stanserhornkette   CH-NW   CH-OW 
Zeitbedarf: 6:00
Aufstieg: 1065 m
Abstieg: 1065 m
Strecke:Wirzweli – Arvigrat – Gräfimattstand – Egg - Wirzweli
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Wirzweli
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Wirzweli

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Pour la seconde partie de ce beau week-end estival du mois de novembre,  après la randonnée assez soutenue de la veille, mon intention initiale était de faire une petite balade tranquille. Mais en même temps, j'ai envie d'aller chercher la barre des 2,000 mètres, simplement parce que les conditions météo rendent possible ce qui serait habituellement irréaliste à cette saison. Je me plonge dans mes guides et dans Swiss Map Online, et l’idée de l’Arvigrat me vient presque tout de suite : rando déjà planifiée l’année dernière, mais remplacée par une alternative plus simple en raison de conditions trop humides et glissantes.

Je ne me lève que vers 8 heures, ayant tout préparé la veille au soir. Un court trajet en train m’emmène à Dallenwil, puis une navette gratuite m’évite les 20 minutes de marche de la gare jusqu’à la station du téléphérique de Wirzweli.

C’est la première fois que je vois Wirzweli dans des conditions “estivales”. La dernière fois que j’y suis monté, il y a trois ans à la même époque de l’année, tout était recouvert d’une épaisse couche de neige et j’avais besoin de raquettes pour avancer. Tout est différent aujourd’hui : même si le bleu du ciel est légèrement moins parfait qu’hier, le soleil brille et il fait doux. Les restaurants de montagne jouent les prolongations et le téléphérique est bien rempli de familles qui montent prendre l’air en altitude.

Il me faut une demi-heure de marche sur des routes et des sentiers d’alpage pour atteindre le véritable point de départ de la randonnée à Dürrenboden, 1362 m. La crête de l'Arvigrat surplombe la vallée ; sombre, verticale et quelque peu intimidante : comment vais-je arriver là-haut ? Un sentier terreux monte vers la base de la crête, juste à l'intérieur de la lisière de la forêt. De temps en temps, la vue s'ouvre vers le nord-est et le lac des Quatre Cantons. Juste en dessous se trouvent les quelques chalets de Loch ; la dernière fois que je suis passé par ici, on avait l'impression que ces chalets étaient sur le point d'être engloutis sous des vagues  de neige. Le sentier devient plus raide et plus étroit, montant en lacets entre les arbres pour déboucher sur la crête dans une clairière au point 1567. Le sentier venant du col d'Ächerli rejoint le mien ici. L'itinéraire semble être très parcouru; même en novembre, il y a du monde sur le sentier et je double (ou me fais doubler par) d'autres randonneurs à intervalles réguliers.
 
Le sentier se dirige vers le sud à présent et je commence les 450 mètres de montée qui m'emmèneront au sommet de l'Arvigrat. Dans sa partie inférieure, la montée est plutôt raide. Le sentier est humide et glissant par endroits ; sous mes pieds, un mélange de terre, de racines et de rocher me fait penser que l'itinéraire doit être plus confortable dans ce sens que dans le sens de la descente. Il y a pas mal de "grandes marches" à franchir qui, même avec mes longues jambes, rendent la montée fatigante. Mon sac à dos est lourd ; non seulement j'ai pris deux litres d'eau en raison du temps exceptionnellement doux, mais j'ai dû amener mon gros appareil photo, le compact ayant rendu l'âme au milieu de ma randonnée d'hier. La crête n'en finit pas de rétrécir puis de s'élargir à nouveau, mais ne donne à aucun moment l'impression d'être exposée… en tout cas pas encore, ça viendra plus tard !

Au-dessus de 1700 mètres, la montée se fait un peu moins raide, la forêt devient moins dense et il y a de plus en plus de passages où je marche au soleil. Je m'arrête pour mettre de la crème solaire (en novembre !), mais ne trouve pas le tube. Je l'avais pourtant avec moi hier et n'ai pas vidé mon sac en rentrant à la maison, j'ai dû le laisser au sommet de la Beichle lors de ma pause midi. De l'autre côté de la vallée principale, la longue arête du Haldigrat qui descend du Brisen a l'air terriblement raide… ai-je vraiment réussi à descendre cette arête l'année dernière ?
 
Je traverse une clairière plus étendue, où plusieurs groupes de randonneurs mangent leur pique-nique du midi. Pour ma part, je préfère continuer au moins jusqu'au sommet, ne sachant pas trop ce qui m'attend plus haut. Mon topo-guide parle d'arête étroite et de pied sûr nécessaire, je ne suis pas vraiment rassuré. En effet, au-dessus de la clairière, les choses se corsent un peu. Le sentier recommence à monter en pente raide et il y a quelques pas assez exposés au-dessus d'un vide considérable à droite. Je dépasse un jeune couple allemand  : la femme porte un appareil photo qui a l'air bien plus lourd que le mien, alors que son compagnon porte un bébé sur son dos, ce qui ne me semble pas très recommandable vu la configuration du terrain.
 
Après ce court passage un peu délicat, la crête s'élargit à nouveau, se transformant en un labyrinthe de vallons, de creux et de bosses. Chaque bosse accueille un petit groupe de personnes : certaines mangent des sandwiches, un groupe fait griller des saucisses, d'autres profitent simplement du panorama spectaculaire, au milieu duquel le Titlis et les Gross et Chli Spannort sont bien en évidence. Devant, le sentier monte vers une bosse plus haute et plus raide que les autres : voilà le point culminant de l'Arvigrat, à une altitude de 2014 mètres.
 
A l'approche du sommet, la crête devient de plus en plus étroite, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'une arête herbeuse fine, d'une largeur d'à peine un mètre au point le plus étroit. Des deux côtés, les pentes d'herbe sont d'une raideur qui ne permettrait pas de se rattraper en cas de chute : mieux vaut ne pas trébucher. Il doit y avoir une vingtaine de personnes au sommet ; je passe lentement, essayant de ne pas m'encoubler dans les sacs à dos et les jambes qui obstruent partiellement l'étroit sentier.
 
Mëme s'il west une heure passée, je décide de continuer encore un peu avant de faire une pause : devant, pas très loin, la crête semble descendre vers un large col qui sera un endroit idéal pour casser la croûte. Mais je peux aussi voir que le chemin à parcourir entre ici et le col n'a pas l'air si facile : l'arête devient encore plus étroite, ce sera un bon test de ma résistance au vertige.
 
Je réussirai le test, mais ce ne sera pas sans pas mal d'hésitation. Aux endroits les plus exposés, le vide n'est présent qu'à droite, car le sentier passe un peu en dessous du fil de l'arête. Mais qu'est-ce que c'est étroit !  Par deux fois, sur une distance de vingt mètres peut-être, il n'y a même pas assez de place pour poser mes deux pieds à plat l'un à côté de l'autre. Je suis vraiment à la limite de ce que j'ose faire quand je suis seul. J'avance très lentement, faisant attention d'assurer chaque pas, jusqu'à ce que ces passages vraiment assez exposés sont derrière et que la crête redevient un peu plus large. Il reste encore un endroit qui me fait peur pendant un instant : j'arrive au-dessus de ce qui semble être une paroi verticale d'une vingtaine de mètres de haut … puis je vois que le sentier oblique vers la droite, descendant en biais sous cette tour rocheuse pour arriver au col que j'avais vu tout à l'heure. Je suis plus que rassuré de voir, une fois au col, qu'un sentier facile part vers l'est, vers la vallée qui redescend à Wirzweli. Je le vois sur toute sa longueur, descendant par des pentes relativement douces pour déboucher sur la piste d'alpage du fond de la vallée. J'avais initialement prévu de descendre vers Kerns, à l'ouest, mais je me demande si je ne vais pas utiliser cette option plutôt  que le sentier du flanc ouest bien plus raide.
 
Sachant que j'ai une échappatoire facile, je peux maintenant me détendre, manger et peut-être même continuer le long de la crête jusqu'au sommet du Gräfimattstand. Si ça redevient trop exposé, il me suffira de faire demi-tour. Je trouve un emplacement ensoleillé un peu au-dessus du col et m'installe sur l'herbe pour manger.  Pas de soupe aujourd'hui, mais je me suis fait une salade de coquillettes, tomate, poivron et persil qui va très bien avec un peu de saucisson des Grisons. Je sens que ma nuque commence à brûler sous le soleil qui est devenu vraiment chaud et dois enfiler ma polaire pour me protéger.
 
Il est deux heures de l'après-midi et je suis maintenant confronté à un choix : rester où je suis et faire la sieste face au Titlis et ses satellites, ou continuer jusqu'au Gräfimattstand, je n'aurai pas le temps de faire les deux et de redescendre à Wirzweli avant que la nuit tombe. J'opte pour le Gräfimattstand, tout simplement parce que cela fait un sommet supplémentaire ; en plus ce sera le sommet le plus élevé de la journée.

Presque tout de suite, la crête redevient très étroite ; mais soit les pentes de part et d'autre sont moins verticales, soit j'ai gagné en confiance, car cela ne me pose plus aucun problème. Le sentier redevient plus large et descend à un petit col sous le Gräfimattnollen, sommet sur lequel je fais l'impasse. Je regrette cette décision plus tard, car j'aurais pu le faire en aller-retour en moins d'une demi-heure. Un bon sentier contourne le Gräfimattnollen par le nord puis, à ma grande surprise, débouche sur un immense plateau herbeux qui remonte tout, tout doucement vers le Gräfimattstand. Après tout ce parcours de crête effilée, le point culminant de la randonnée ne semble pas vraiment à sa place ici. Il n'y a pas de sommet clairement défini ; ni croix, ni cairn, ni poteau indicateur, alors je remonte vers ce qui semble être le point le plus haut, histoire de dire que j'y suis allé. Vers le sud, au-delà de la fin du sentier balisé, la crête reprend son vrai caractère, étroite et nettement plus difficile, bien au-dessus de mes capacités de simple randonneur. Le Gräfimattstand est un accident géologique au milieu de tout cela, mais avec ses 2050 mètres il me permet de battre un record personnel : jamais je n'étais monté aussi haut en novembre !
 
Je reviens à l'endroit où j'ai mangé, ayant opté définitivement pour le retour à Wirzweli, une heure plus courte que la descente sur Kerns. L'après-midi a avancé et la montagne s'est vidée pendant mon aller et retour au Gräfimattstand : il y a une heure, il y avait du monde un peu partout ; maintenant, vers trois heures et demie, le soleil a disparu derrière les sommets et j'ai tout ce paysage pour moi tout seul. Un panneau annonce 1 heure et 50 minutes jusqu'à Wirzweli, j'y arriverai juste avant la tombée de la nuit.
 
Le retour est facile. Après la descente initiale sur un sentier raide mais sans difficulté, tout le reste de la randonnée se déroule sur des pistes et routes d'alpage. Je suis une piste jusqu'à Eggalp, où une minuscule et antique télécabine semble attendre d'être emballée et emmenée au Musée des transports de Lucerne.  Les derniers rayons du soleil couchant illuminent le Stanserhorn au nord et le Titlis au sud-est. J'arrive Wirzweli à cinq heures et suis chez moi dans un bain chaud une heure plus tard. Si cette randonnée a marqué la fin de la saison estivale pour 2015, ce qui est fort possible, cela a été une très belle fin.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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