Le Pilatus, d'Eigenthal à Alpnachstad


Publiziert von stephen , 11. September 2012 um 19:46.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum: 9 September 2012
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Pilatusgebiet   CH-LU   CH-NW   CH-OW 
Zeitbedarf: 6:30
Aufstieg: 1100 m
Abstieg: 1650 m
Strecke:Eigenthal - Oberlauelen - Klimsenkapelle - Klimsenhorn - Pilatus-Kulm - Mattalp - Ämsigen - Alpnachstad
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Eigenthal, Eigenthalerhof, car postal depuis la gare de Lucerne
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Alpnachstad

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Le Pilatus, bien entendu, fait partie des sites touristiques les plus fréquentés de la Suisse.  Avec un téléphérique qui monte depuis le nord et un train à crémaillère qui fait de même au sud-est, ce sommet attire les foules. Pourtant, malgré la popularité du lieu, il est possible d'y monter dans un calme relatif, même par un magnifique dimanche de septembre, si on part depuis la vallée d'Eigenthal située au nord-est du massif. Cet itinéraire présente aussi l'avantage de débuter à 1,000 mètres d'altitude déjà, soit presque 600 mètres plus haut que les itinéraires qui montent depuis le bord du lac des Quatre Cantons.

Le train interrégional m'emmène à Lucerne en une vingtaine de minutes. Quelques nappes de brouillard sur le Zugersee annoncent le passage imminent de l'été à l'automne ; sinon le soleil est radieux et le ciel bleu uniforme. A Lucerne, je prends un car postal bondé qui semble avoir de la peine à monter la route étroite et sinueuse, avançant lentement et sentant le chaud. Nous franchissons un pont couvert qui semble ridiculement sous-dimensionné par rapport au bus… un panneau à l'entrée du pont indique une limite de poids de 16 tonnes. Au juste, combien pèse un car postal grand format rempli au maximum ?

La première demi-heure de marche depuis l'arrêt de bus Eigenthalerhof se fait à plat, sur des sentiers ombragés en lisière de forêt puis le long d'un torrent. Comme souvent à cette saison, la lumière et les couleurs sont magnifiques. A Lauelenbrugg, je quitte le fond de la vallée pour une piste caillouteuse qui grimpe, assez raide, en forêt. Je me fais dépasser par un tracteur qui avance très lentement ; sa remorque est remplie de familles assises sur des bottes de paille, en route sans doute pour un déjeuner ou une nuit à l'alpage. Un raccourci évite une boucle de la route, après laquelle je me retrouve de nouveau devant le tracteur, tellement il avance doucement pour ne pas trop secouer ses passagers.

Je quitte la forêt un peu en dessous de l'alpage d'Ober Lauelen. Avec cette jolie lumière de fin d'été, c'est un endroit superbe. Le chalet principal est blotti au milieu d'un paysage de bosses herbeuses, l'une surmontée d'une croix, d'autres de piquets de clôture. Le soleil éclaire tout ce premier plan d'un vert vif, contre l'arrière-plan sombre de la face nord du Pilatus encore à l'ombre. Le contraste est saisissant. 

Au-dessus d'Ober Lauelen, les choses sérieuses commencent. Les falaises au-dessus de l'alpage paraissent infranchissables ; pourtant, le sentier trouve le moyen d'y monter, se faufilant entre ravins et barres rocheuses sur d'étroites vires. Cette montée est raide et parfois exposée, nécessitant l'usage des mains pour franchir quelques marches rocheuses. A l'ombre, les pierres sont glissantes et le sentier souvent boueux. Un long escalier en rondins de bois est sécurisé par une corde fixe, mais les traversées horizontales qui entrecoupent les petits passages de crapahutage ne le sont pas ; c'est surtout ici qu'il faut faire attention de bien assurer chaque pas, car une glissade pourrait entraîner une chute de plusieurs mètres. Ce passage, qui dure une grosse demi-heure, justifie à mon avis la cotation T3.

Au-dessus des barres rocheuses, le sentier redevient plus facile, émergeant de nouveau au soleil et remontant des pentes herbeuses jusqu'à la chapelle située sur la selle sous le Klimsenhorn. Le sentier venant de Kriens rejoint celui qui monte depuis Eigenthal ici et il y a beaucoup de monde autour de la chapelle. Il est une heure de l'après-midi et chacun a trouvé son coin d'herbe face à la vue pour casser la croûte. Je fais le petit effort supplémentaire pour monter au sommet herbeux et pointu du Klimsenhorn, où je peux pique-niquer en paix, tout en admirant le lac bleu étendu devant moi comme une étoile de mer géante. 

La dernière partie de la montée jusqu'à Pilatus-Kulm est facile, une série de lacets raides dans des pentes schisteuses. Le sentier franchit un dernier ressaut par une échelle métallique dans une grotte…  et puis c'est le choc, inévitable, en sortant. Voici la face touristique de la montagne : il y a des centaines de gens en baskets et en T-shirts "Miami Beach", des hôtels-restaurants, des cartes postales, un orchestre folklorique…  Je renonce à monter à l'Esel : trop de monde. J'aurais aimé prolonger jusqu'au Tomlishorn, point culminant du massif, mais il est déjà deux heures et il me reste trois heures de descente jusqu'à Alpnachstad. Le détour d'une heure et demie me ferait descendre trop tard ; je mets donc le cap vers le sud-est et vers l'Alpnachersee.

Le sentier, caillouteux et assez pénible par endroits, descend par une vallée lare et profonde, qu'il partage avec le chemin de fer à crémaillère. Des convois de petits trains rouges passent à intervalles réguliers. A vingt minutes sous le sommet, une fontaine me permet de remplir ma gourde ; cette eau fraîche est la bienvenue car il fait chaud et la descente est encore longue.  Au début, je croise beaucoup de randonneurs qui montent, chauds et essouffles. Mais après l première heure de la descente, le flot de marcheurs disparaît et je me retrouve à nouveau au calme, mis à part un couple francophone et une jeune femme seule qui descendent à peu près au même rythme que moi. Nous n'arrêterons pas de nous doubler et redoubler jusqu'en bas.

Cette descente est quand même très longue : pas moins de 1650 mètres jusqu'au lac. Après avoir dépassé la petite gare intermédiaire du Pilatus-Bahn, le sentier s'engage dans la forêt et descend en une série interminable de zigzags, le long d'un ravin profond. Mon cœur me dit que je suis presque arrivé ; ma tête et mon altimètre le contredisent, il reste encore 700 bons mètres de dénivelée. J'ai mal aux genoux, mal à une hanche, mal aux pieds… mais le sentier quitte enfin la forêt pour une petite route d'alpage juste au-dessus d'Alpnachstad. Dans la prairie au-dessus de la route, un tracteur coupe l'herbe sur une pente qui fait peur.  J'arrive à la gare une minute avant le départ du train, mais j'ai envie d'une glace et loupe le train en l'achetant. Pas grave, il y en a un autre dans 25 minutes. Malgré sa longueur et malgré les foules au sommet, cette randonnée aura été magnifique, 'une des plus belles de l'été.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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