Heads or Tails: un petit biscuit à la Tête du Géant

Le début du printemps mi-figue mi-raisin est plus propice à la cueillette des champignons ou à la chasse aux escargots, qu'aux longues sorties, comme celles que nous avaient gratifiées celui de l'année passée.
Ce week-end, le caprice du ciel reprend de plus belle, avec une météo qui fait la soupe à la grimace, à tel point que je pensais dans un premier temps, entreprendre l'ascension du Mont Farniente.
L'évolution des prévisions, mon optimisme croissant et mon besoin d'air pur me dissuadent finalement de rester à la maison. Rien de tel qu'un bike & hike audacieux pour contrecarrer l'humeur des cieux.
Le bus bleu, blanc, rouge des transports publics du Chablais (l'importance des couleurs du bus est aussi haute que celles du Rivela) me donne du coeur à l'ouvrage. Et pourtant, le ciel fait désespérément grise mine à Morgins. Tant pis, je me réfugie au café des si bien nommées Portes du soleil où je me fais servir un cappuccino pour débuter la journée comme il se doit. Force est de constater que la pluie n'en finit pas de tomber. Pourtant, presque une heure et un chocolat chaud plus tard, l'espoir revient avec une première éclaircie. Ni une ni deux, je chevauche mon fidèle destrier à l'assaut du chalet de Sassex. Que l'aventure commence! Peu après En Tey, la neige contrecarre ma progression en selle. Qu'à cela ne tienne, je dépose mon VTT pour rester un peu au-dessus de la route et rejoindre le chalet mentionné les pieds au sec. Nouvelle averse, cette fois-ci de courte durée, puisque des trouées de plus en plus généreuses font leur apparition. C'est alors que je m'élève dans les gazons raides orientés plein sud en direction d'un couloir qui débouche au pas du Blattin(T6). La neige m'obligera à tailler quelques marches pour en traverser un. Tandis que le soleil se montre de plus en plus, la pente s'incline progressivement. Arrivé sur l'arête SE de la Tête du Géant, je dois contourner un premier ressaut versant Sud. Le deuxième qui se présente a un point faible situé dans le versant français. Avec les conditions du jour, ce pas de II nécessitait la plus grande prudence. Dès lors le fil atteint de nouveau, malgré le saupoudrage en voie de disparition, il n'y plus de difficultés dans la portion finale.
Tandis que je m'engage dans une descente directe dans le versant Sud, les Dents du midi pointent le bout de leur nez. L'humidité du gazon et surtout des rochers rendent la progression assez délicate par endroits (PD). Cependant, avec un tant soit peu de concentration, on parvient à trouver sa voie entre les petits blocs de ce versant, avec en point de repère le lac sans nom situé à 1453m.
Voici une journée où l'audace a fini par payer.

Ici, la sortie de Steve Zufferey partiellement identique.