Des Paccots à Blonay en passant par les Pléiades

Après ma longue randonnée de l'avant-veille à la Berra, je ne voulais pas démarrer trop tôt. Mais, en partant de Neuchâtel à 9h 30 seulement, je tombe dans un trou profond au niveau de l'horaire des transports et, par conséquent, mets plus de deux heures et demie pour arriver aux Paccots. Le bus qui monte aux Paccots depuis Châtel-St. Denis est bondé, mais je dois être le seul passager âgé de plus de dix ans !

Depuis le terminus du bus aux Rosalys, je prends une petite route raide entre maisons et chalets de vacances jusqu'à l'auberge, puis un sentier forestier qui m'emmène en une vingtaine de minutes au grand parking des Joncs, point de départ de plusieurs téléskis et sentiers de randonnée.

J'ai déjà fait une centaine de mètres de dénivelée positive, mais je ne vais pas tarder à redescendre de deux fois plus. Un sentier boueux et glissant descend à travers des pâturages très verts, face à la Dent de Lys dont la crête sommitale est malheureusement cachée dans les nuages. Au bout de quelques minutes je regrette d'avoir mis mes vieilles chaussures qui commencent à ne plus très bien adhérer…  un pas inattentif, un vol plané en arrière et me voilà allongé par terre dans la boue, sale et trempé. Heureusement, l'herbe est grasse et mouillée, et j'arrive à me nettoyer tant bien que mal… encore plus trempé mais un peu moins sale !

Le sentier devient plus raide et plonge vers la vallée de la Veveyse de Fégire, qu'il traverse sur une passerelle avant de remonter, tout aussi raide, en face.  A une bifurcation où le sentier rejoint une petite route forestière, je me trompe de chemin. Le sentier de randonnée et le poteau indicateur sont complètement cachés derrière un gros tas de gravier et, ne les voyant pas, je prends la route sur un bon kilomètre avant de me rendre compte que ce que je vois sur le terrain ne correspond pas à ce que je vois sur la carte. Je rebrousse chemin, retrouve le bon itinéraire et, bientôt, quitte la forêt peu avant l'alpage de Fontanna David, où je mange mes sandwiches assis sur un tronc d'arbre coupé.

Maintenant il faut subir deux kilomètres de goudron; heureusement, la vue s'ouvre vers le nord-ouest où le sommet de Teysachaux domine le paysage au-dessus des forêts. Peu après la ferme des Mossettes, je prends un joli sentier qui monte doucement en forêt vers Prantin : la lumière est particulièrement belle dans cette forêt, avec des rayons de soleil qui éclairent les couleurs d'automne du sous-bois. 
A Prantin, je me trompe à nouveau de chemin… enfin, je suis bêtement la direction "Les Pléiades" indiqué par le poteau de balisage. Si j'avais pris soin de regarder la carte, j'aurais pris la direction des Conversions et de la Châ, plus longue mais qui m'aurait évité pas mal d'asphalte.

Maintenant, le sentier traverse le haut marais des Tenasses, avec la crête des Pléiades à ma droite. La traversée de la zone marécageuse se fait sur une promenade de planches, sur une distance de six ou sep cent mètres. En plein été, lorsque le marais est vert et fleuri, ce parcours doit être très beau ; malheureusement, toute la zone a été fauchée tout récemment, il n'y a plus de végétation et le sol est couvert de traces des pneus et des chenilles  des véhicules qui ont participé au fauchage.

A partir du parking de Lally, l'itinéraire suit la route goudronnée jusqu'à la gare, puis remonte le long de la voie ferrée sur un sentier bétonné très raide jusqu'à la gare se trouvant juste sous le sommet des Pléiades. Depuis le pâturage sommitale, aménagé en zone didactique sur l'astronomie, la vue est superbe dans toutes les directions, malgré une brume qui empêche de voir vraiment loin.

La descente sur Blonay est raide et sans répit. Je retourne à la gare de Lally par un sentier escarpé et glissant, puis poursuis mon chemin par une petite route qui, au bout de quelques centaines de mètres, fait place à  un autre sentier, encore plus raide, qui descend tout droit dans la ligne de la pente jusqu'à Fayaux.  A partir d'ici, le sentier forestier coupe les lacets de la route jusqu'à l'auberge du Signal ; ensuite c'est par une série de petites routes goudronnées entre des maisons cossues que je finis ma descente jusqu'à la gare de Blonay.