Du brouillard au soleil sur le Linnerberg
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English version
La région lucernoise est prisonnière d’un brouillard glacial qui persiste depuis plusieurs jours et qui ne donne aucun signe de vouloir s’en aller. Nous partons en direction du Jura argovien pour la deuxième de nos randonnées des vacances de Noël, car les prévisions météorologiques semblent plus favorables qu’en Suisse centrale. Pourtant, le brouillard nous accompagne en train jusqu’à Olten puis Aarau, puis en car postal vers le col routier de Staffelegg, où il est plus épais que jamais. Dans la descente depuis le col en direction de Brugg, le bus émerge brièvement au soleil, pour replonger dans le brouillard alors que la route redescend vers le village de Zeihen (440 m), point de départ de cette randonnée.
Il y a toutefois de l’espoir. Le brouillard est nettement moins épais que la veille près de Spiez, et alors que nous marchons lentement en montée à travers la forêt, essayant d’ignorer le bruit de l’autoroute et de la ligne de chemin de fer toutes proches, nous avons l’impression très nette que tôt ou tard, nous verrons le soleil : la seule question est combien de temps il faudra attendre.
Le bruit de la route et des trains diminue rapidement après le passage sous la voie ferrée à la gare désaffectée d’Effigen (454 m). Nous suivons une piste caillouteuse qui s’enfonce dans une vallée peu encaissée, en montant doucement vers l’ouest entre des pentes boisées. Un ruisseau longe le chemin sur sa droite, alimenté par plusieurs cascades (dont la plus haute du canton d’Argovie) qui, par temps plus humide, seraient sans doute très jolies. Aujourd’hui, il y a peu d’eau : il fait froid et gris depuis plusieurs jours, sans soleil pour faire fondre la neige tombée le week-end avant Noël.
Au-delà des cascades, toujours en faux-plat montant, la vallée s’élargit et les versants boisés cèdent la place à des prairies. Au-dessus de nous, sur la droite, le soleil commence à donner signe de vie, un disque blanc dans le ciel gris derrière les silhouettes des arbres et des bâtiments de ferme, si pâle et rond qu’on dirait la pleine lune. Des maisons émergent de la brume devant nous, et bientôt nous arrivons dans le village de Linn (568 m), connu pour son grand tilleul plusieurs fois centenaire qui tient bon grâce à quelques câbles métalliques judicieusement placés. Je suis déjà passé par ici il y a pas si longtemps, en octobre 2023 : par coïncidence, il y avait aussi du brouillard ce jour-là. L’ambiance est quand même différente aujourd’hui : les branches de l’arbre sont recouvertes d’une couche de glace, blanches contre le ciel gris, ça donne une impression de grand froid.
Nous continuons notre lente montée en direction du sud-ouest sur un chemin couvert de neige durcie et glissante. Le brouillard commence à se dissiper pour de vrai maintenant, se déchirant pour laisser entrevoir le ciel bleu au-dessus. En entrant dans la forêt, la pente se raidit et le chemin se transforme en sentier qui grimpe vers la crête du Linnerberg. Juste au moment où nous débouchons sur la crête à la fin de la partie raide de la montée, le brouillard disparaît d’un seul coup, et l’ambiance de grand froid laisse sa place à un hiver féérique de carte postale, avec des arbres d’un blanc éclatant sur fond de ciel bleu.
Au point culminant du Linnerberg (706 m), il y a une place de pique-nique avec des bancs et une vue étendue vers le sud, à travers le Plateau en direction des Alpes, toujours perdues dans le brouillard. Nous nous arrêtons ici pour pique-niquer : au soleil il ne fait plus froid du tout, et pendant que nous mangeons, nous sommes aspergés d’éclats de glace fondante qui tombent des branches au-dessus de nous. Nous continuons ensuite le long de la crête boisée de la colline : cette partie de l’itinéraire pourrait être monotone, mais le soleil et la neige l’ont transformée aujourd’hui en un parcours magique, un peu irréel.
Nous descendons jusqu’à un croisement de plusieurs pistes à Möösere (666 m), où nous quittons la forêt pour un paysage plus ouvert de pâturages enneigés et de petits bosquets de conifères et d’arbustes. De l’autre côté de la vallée, sur notre gauche, la tour ruinée d’un ancien château émerge par-dessus les arbres, au sommet d’une colline boisée. Tantôt en forêt, tantôt entre des prairies, nous continuons à monter jusqu’au point culminant du jour à Mättenbüel (729 m). Depuis ce point, c’est tout en descente jusqu’à l’arrêt bus au col de Staffelegg. Le brouillard est resté tenace dans les vallées et nous finissons pour arriver à nouveau à sa limite supérieure. En y arrivant, la baisse de température est soudaine et spectaculaire : d’un moment à un autre, c’est comme si nous entrions dans une chambre froide. Le chemin hésite entre le soleil et le brouillard pendant un moment, mais le froid et l’obscurité finissent par prendre le dessus, et pendant les dix dernières minutes jusqu’à la Staffelegg (620 m), la visibilité est quasi nulle. Heureusement, le bus ne se fait pas trop attendre : nous avons eu chaud en marchant, mais dès que nous arrêtons de bouger, nous nous rendons compte à quel point il fait froid. N’empêche que cette petite virée ensoleillée au-dessus du brouillard nous a vraiment fait du bien !
La région lucernoise est prisonnière d’un brouillard glacial qui persiste depuis plusieurs jours et qui ne donne aucun signe de vouloir s’en aller. Nous partons en direction du Jura argovien pour la deuxième de nos randonnées des vacances de Noël, car les prévisions météorologiques semblent plus favorables qu’en Suisse centrale. Pourtant, le brouillard nous accompagne en train jusqu’à Olten puis Aarau, puis en car postal vers le col routier de Staffelegg, où il est plus épais que jamais. Dans la descente depuis le col en direction de Brugg, le bus émerge brièvement au soleil, pour replonger dans le brouillard alors que la route redescend vers le village de Zeihen (440 m), point de départ de cette randonnée.
Il y a toutefois de l’espoir. Le brouillard est nettement moins épais que la veille près de Spiez, et alors que nous marchons lentement en montée à travers la forêt, essayant d’ignorer le bruit de l’autoroute et de la ligne de chemin de fer toutes proches, nous avons l’impression très nette que tôt ou tard, nous verrons le soleil : la seule question est combien de temps il faudra attendre.
Le bruit de la route et des trains diminue rapidement après le passage sous la voie ferrée à la gare désaffectée d’Effigen (454 m). Nous suivons une piste caillouteuse qui s’enfonce dans une vallée peu encaissée, en montant doucement vers l’ouest entre des pentes boisées. Un ruisseau longe le chemin sur sa droite, alimenté par plusieurs cascades (dont la plus haute du canton d’Argovie) qui, par temps plus humide, seraient sans doute très jolies. Aujourd’hui, il y a peu d’eau : il fait froid et gris depuis plusieurs jours, sans soleil pour faire fondre la neige tombée le week-end avant Noël.
Au-delà des cascades, toujours en faux-plat montant, la vallée s’élargit et les versants boisés cèdent la place à des prairies. Au-dessus de nous, sur la droite, le soleil commence à donner signe de vie, un disque blanc dans le ciel gris derrière les silhouettes des arbres et des bâtiments de ferme, si pâle et rond qu’on dirait la pleine lune. Des maisons émergent de la brume devant nous, et bientôt nous arrivons dans le village de Linn (568 m), connu pour son grand tilleul plusieurs fois centenaire qui tient bon grâce à quelques câbles métalliques judicieusement placés. Je suis déjà passé par ici il y a pas si longtemps, en octobre 2023 : par coïncidence, il y avait aussi du brouillard ce jour-là. L’ambiance est quand même différente aujourd’hui : les branches de l’arbre sont recouvertes d’une couche de glace, blanches contre le ciel gris, ça donne une impression de grand froid.
Nous continuons notre lente montée en direction du sud-ouest sur un chemin couvert de neige durcie et glissante. Le brouillard commence à se dissiper pour de vrai maintenant, se déchirant pour laisser entrevoir le ciel bleu au-dessus. En entrant dans la forêt, la pente se raidit et le chemin se transforme en sentier qui grimpe vers la crête du Linnerberg. Juste au moment où nous débouchons sur la crête à la fin de la partie raide de la montée, le brouillard disparaît d’un seul coup, et l’ambiance de grand froid laisse sa place à un hiver féérique de carte postale, avec des arbres d’un blanc éclatant sur fond de ciel bleu.
Au point culminant du Linnerberg (706 m), il y a une place de pique-nique avec des bancs et une vue étendue vers le sud, à travers le Plateau en direction des Alpes, toujours perdues dans le brouillard. Nous nous arrêtons ici pour pique-niquer : au soleil il ne fait plus froid du tout, et pendant que nous mangeons, nous sommes aspergés d’éclats de glace fondante qui tombent des branches au-dessus de nous. Nous continuons ensuite le long de la crête boisée de la colline : cette partie de l’itinéraire pourrait être monotone, mais le soleil et la neige l’ont transformée aujourd’hui en un parcours magique, un peu irréel.
Nous descendons jusqu’à un croisement de plusieurs pistes à Möösere (666 m), où nous quittons la forêt pour un paysage plus ouvert de pâturages enneigés et de petits bosquets de conifères et d’arbustes. De l’autre côté de la vallée, sur notre gauche, la tour ruinée d’un ancien château émerge par-dessus les arbres, au sommet d’une colline boisée. Tantôt en forêt, tantôt entre des prairies, nous continuons à monter jusqu’au point culminant du jour à Mättenbüel (729 m). Depuis ce point, c’est tout en descente jusqu’à l’arrêt bus au col de Staffelegg. Le brouillard est resté tenace dans les vallées et nous finissons pour arriver à nouveau à sa limite supérieure. En y arrivant, la baisse de température est soudaine et spectaculaire : d’un moment à un autre, c’est comme si nous entrions dans une chambre froide. Le chemin hésite entre le soleil et le brouillard pendant un moment, mais le froid et l’obscurité finissent par prendre le dessus, et pendant les dix dernières minutes jusqu’à la Staffelegg (620 m), la visibilité est quasi nulle. Heureusement, le bus ne se fait pas trop attendre : nous avons eu chaud en marchant, mais dès que nous arrêtons de bouger, nous nous rendons compte à quel point il fait froid. N’empêche que cette petite virée ensoleillée au-dessus du brouillard nous a vraiment fait du bien !
Tourengänger:
stephen

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