Six Carro : Plaisirs d'automne...en été aussi !

Il s'agit d'une magnifique escalade de 15 longueurs sur un sommet perdu au fond du Val d'Arpette, tout au soleil, sur le rocher superbe du Massif du Mont Blanc...mais sans la foule de Chamonix ! Bon il faut aussi aimer marcher - et avoir un peu de marge en tête (six longueurs en 6a ou 6a+, parfois à protéger soi-même).

Topo détaillé ici

J'avoue avoir ressenti un peu de lassitude le matin à 6h, au lendemain d'une longue journée avec Agnès et Raoul sur les Dents de Veisivi. Avec l'age j'enchaine de moins en moins les longues journées - d'ailleurs j'étais enchanté de mettre les pieds sous la table au bureau le lendemain ! Mais difficile de me plaindre alors que Raoul, sitôt rentré du Val d'Hérens, était encore remonté au dessus de chez lui finir d'équiper une nouvelle voie la veille au soir...

Tout cela était vite oublié devant la beauté de l'escalade : pratiquement chacune des 15 longueurs présente au moins un passage intéressant, avec quelques moments d'anthologie comme la Dulfer à feuillets de L4, le tout dans un le cadre de haute montagne qu'on ne soupçonnerait pas à 2800m. C'est clairement la limite supérieure de mes possibilités si je ne veux pas trop tricher, mais là j'avoue que j'ai adoré. Bref les Plaisirs d'automne font aussi plaisir l'été ! Agnès a sagement profité de la journée en combinant balade et baignade autour du Lac de Champex.

Itinéraire et conditions :

La trace GPX est à prendre avec des pincettes, Raoul a voulu couper au plus rapide, résultat 300m de montée droit dans les blocs, les genévriers et les rhododendrons avec une quantité incalculable de toiles d'araignées déchirées. J'ai rien osé dire de peur d'avoir une corde moins tendue dans la voie . En fait la sente d'approche (qu'on retrouve aussi à la descente) est tout à fait agréable et bien cairnée. Sinon rocher évidemment 100% sec et souvent magnifique excepté quelques passages licheneux sur le haut (mais jamais trop terrible). Rien compris au 6a+ dans L3, même en tirant la 1ère dégaine j'ai trouvé ça bien dur (mais on peut shunter la petite tour)...Par contre le 6a+ morpho de L8 passe pas trop mal si on fait 1m70 comme moi, faut juste aimer bourriner un bon coup.

La 2ème partie est un peu moins soutenue mais ça grimpe quand-même tout du long, avec de petites désescalades de gendarmes que j'ai pas toujours apprécié...Raoul m'ayant vu bien hésitant dans les 2 premières il a ensuite gentiment proposé par la suite de me mouliner à chaque fois dans la brèche suivante. Comme quoi j'avais bien fait de fermer ma gueule devant son approche alternative. Comme dit par la plupart des répétiteurs l'équipement est plutôt rapproché (j'ai pas dit trop, hein !) dans les 6 a et 6a+, plus espacé ailleurs ou il est indispensable de compléter.

Seuls dans la voie ce jour là (normal, c'était l'été), mais beaucoup de monde sur le sentier d'Arpette, y compris un gros contingent de TMBistes chargés comme pour une expé himalayenne et montant en plein cagnard sur les coups de 13h...

Météo : grand beau très chaud (31° en plaine, 0° à 4500m), mais température idéale pour grimper à cette altitude le matin.

Accès : Champex - Val d'Arpette, on s'est garés vers 1650m sur de petits emplacements, 30m sous les derniers chalets d'Arpette.

Hébergement : dormi la veille au soir au Bon Abri de Champex d'en haut. Le cadre et les alentours sont magnifiques, les chambres bien douillettes, par contre je jeune couple hongrois ayant repris la gérance a une conception un peu spéciale de la restauration pou randonneurs : fondue pour tout le monde la veille au soir malgré la canicule, et impossible d'avoir un petit-déjeuner (même laissé sur la table avec thermos) avant 7h alors que plus d'un randonneur souhaitait partir à l'aube à la fraîche...Pour boire un coup après la course, belle carte de tartes et glaces au Relai d'Arpette.

Horaire : départ 6h, attaque 7h45, sommet 11h45/12h, retour 14h10 (attention, allure Raoul C...)

Participants : Raoul C (guide et ouvreur célèbre du Val Ferret) et moi