Villages et alpages dans la vallée de la Magliasina

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La deuxième journée de notre week-end dans le Malcantone nous fait découvrir la vallée de la Magliasina, avec quelques-uns des beaux villages et alpages qui la surplombent. Notre randonnée suit partiellement le Sentiero delle meraviglie, itinéraire de découverte de la vallée balisée par l’office de tourisme local.

Après avoir acheté à manger à la boucherie-épicerie du village, qui vend aussi bien du pain et de la viande que des robes de chambre et des slips pour homme (attention, paiement en espèces uniquement, les cartes ne sont pas acceptées), nous partons directement à pied de Novaggio. Le sentier commence tout de suite à descendre en forêt, doucement dans un premier temps puis plus raide, avant d’arriver dans le fond encaissé de la vallée au niveau d’une passerelle sur le torrent (508 m). Toute cette descente initiale est ensuite à remonter sur le versant opposé, jusqu’à une bifurcation (657 m) où nous décidons de faire les 50 mètres de dénivelée supplémentaires qu’il faut pour monter au village d’Aranno, perché sur un promontoire ensoleillé au-dessus de la vallée. Ce détour vaut la peine, car le village est magnifique avec ses ruelles étroites, ses passages sous voûte et son église. La seule chose qui manque est un peu de vie humaine : les maisons du village semblent être essentiellement des résidences de vacances et les rues sont désertes.

Nous redescendons à la bifurcation en dessous d’Aranno et prenons cette fois-ci le chemin de droite, qui descend doucement vers le torrent, qu’il longe ensuite jusqu’à Maglio (614 m), où il y a un vieux moulin. Le kilomètre suivant est peut-être moins intéressant : la vallée s’élargit et le sentier devient une piste, que nous suivons jusqu’à son intersection avec la route. Un peu plus loin, le sentier qui monte jusqu’à Breno part sur la gauche, remontant le flanc sud d’un petit ravin, plutôt raide. Il fait très chaud et cette montée me met en difficulté : la chaleur alliée à un manque général de forme en début de saison m’assomme complètement. Nous n’avons pourtant fait que 250 mètres de montée à ce stade.

Nous faisons une pause à l’entrée de Breno (799 m), qui ne semble pas avoir le même charme que les autres villages de la vallée, mais nous n’avons pas vu son centre. Nous avions prévu ensuite de faire une boucle au-dessus du village jusqu’à l’Alpe di Mageno, mais cela ferait 500 mètres de montée en plus et franchement je ne me sens pas capable de les faire aujourd’hui. A la place, nous choisissons l’itinéraire qui mène à Migleglia en passant par le Piano della Pirocca, un choix qui s’avère bon car c’est un beau sentier.  Un peu au-dessus de Breno, nous mangeons notre déjeuner, assis sur l’herbe à l’ombre, puis nous nous accordons une sieste requinquante – la première de la saison - jusqu’à ce que les cloches de l’église sonnent deux heures pour nous inciter à nous remettre en marche.

Nous quittons la piste caillouteuse qui continue de monter vers l’Alpe di Mageno et prenons un sentier beaucoup plus étroit qui se faufile jusqu’au fond du vallon, en traversant son flanc escarpé. Directement au-dessus de nous, des falaises abruptes descendent depuis le sommet du Poncione di Breno : demain nous serons là-haut, en regardant la vallée d’au-dessus. Tout au bout du vallon à 940 mètres environ, une vieille maison est complètement perdue dans la nature, entourée de forêt pentue et de hautes falaises.

Nous redescendons par le versant sud du vallon jusqu’au hameau Sceresa (781 m), où un sentier bifurque à droite en direction de Miglieglia. Nous sommes presque revenus à Breno (un panneau indique 10 minutes de marche), mais nous ne regrettons pas du tout ce détour fort joli, quoique complètement inutile d’un point de vue kilométrique.

Nous continuons, horizontalement puis en légère descente, jusqu’à Tortoglio, où il y a un arrêt de bus et rien d’autre. D’ici à Miglieglia, la carte indique qu’il faut suivre la route, mais il existe un sentier tout neuf (qui est balisé rouge et blanc mais ne figure même pas sur la carte Swisstopo en ligne) qui permet d’éviter celle-ci complètement. Migleglia est un beau village tout en pente, avec deux églises et de jolies ruelles pavées. Nous notons l’emplacement de la station de télécabine que nous utiliserons demain, puis continuons pour la dernière demi-heure de marche jusqu’à Novaggio, en descente d’abord jusqu’au fond de la vallée à Vinéra (568 m), puis en montée pour terminer. Nous avons découvert la vallée de la Magliasina par le bas ; demain nous la longerons par les crêtes.