Haut-Danube de Geisingen à Ulm en mode papa + mini-randonneuse

Cela faisait un moment déjà que ce petit itinéraire de 4 jours me trottait dans la tête. Au départ prévu pour le pont de l’Ascension, les circonstances sanitaires ont reporté ce projet à des temps plus cléments.
 
Ayant en effet déjà parcouru à vélo la partie du Donauradweg allant Linz à Vienne, j’avais alors trouvé ce parcours superbe – en particulier le passage par la Wachau avec l’Abbaye de Melk et les paysages alternant vignoble et culture maraichère. Reste qu’une très forte densité de vélos électriques rendait la chose un peu moins authentique. Aussi, ayant lu https://www.hikr.org/tour/post36480.html que le Haut Danube était moins fréquenté et que c’était le paradis du vélo-camping familial, c’était l’itinéraire idéal pour entamer une première sortie solitaire papa + mini-randonneuse et laisser maman savourer 4 jours de calme et de grasses matinées.
 
Au départ je pensais partir de Donaueschingen où le Danube prend sa source, un GPS récalcitrant a cependant modifié ces plans et je me suis finalement rabattu sur Geisingen comme point de départ ce qui me raccourcissait ma première journée d’une bonne dizaine de kilomètres.
 
 
Jour 1 : Geisingen – Stetten 28 km. Une première étape courte comme mise en jambe avec un stop – quasi obligatoire – à la Donauversinkung lieu où le Danube disparaît entre 150 et 200 jours par an. Le lit de ce  qui n’est encore qu’une rivière se retrouve alors complètement asséchée et les eaux s’infiltrent dans le sol pour rejoindre le lac de Constance par des rivières souterraines et vont alimenter le Rhin pendant quelques mois. Bon mini randonneuse était alors plus motivée par la balançoire et le bateau pirate. La curiosité géologique ce sera pour la prochaine fois. Première nuit passée chez Beate Thomass (www.moglas.de) dont la maison et le jardin (ainsi que les glaces) nous ont accueillis à bras ouverts.
 
Jour 2 : Stetten – Sigmaringen 49 km. Sans contexte la plus belle étape de cet itinéraire dans les petites gorges du Danube. Le fleuve qui n’est alors qu’une rivière paresse tranquillement en courbes généreuses entre de petites falaises calcaires. Un parcours qui prend un malin plaisir à ne pas suivre le cours de la rivière, mais de s’en écarter pour emprunter des pistes forestières ce qui conduit - par la force des choses - à devoir régulièrement monter des petits raidillons. C’est d’ailleurs au sommet d’un de ses petits dénivelés qu’un glacier avait stratégiquement placé sa camionnette. Bref on ne s’est pas fait prier pour poser le vélo et la carriole et prendre un peu de repos. C’est ici qui nous avons fait la connaissance d’Arnaud et de Mélinda qui sont partis de Paris au mois de mai (en plein confinement avec des attestations de résidence trafiquée pour se rapprocher tous les deux jours de 100 km du delta du Danube en Roumanie)…Arrivée en milieu d’après-midi au grand camping de Sigmaringen où les caravanes et autres camping-car forment la majorité des clients.
 
Jour 3 : Sigmaringen – Rottenbach 74. Gros kilométrage avalé involontairement en raison d’une petit erreur d’itinéraire qui m’aura coûté (fait gagné ?) une petite dizaine de kilomètres. Mis à part ce petit détour rien de très spécial, surtout par rapport à l’étape d’hier. Aujourd’hui c’est une alternance de champ de blé et de mais, rien qui donne envie de flâner, ce qui fait qu’au final les 74 kilomètres son avalé assez rapidement. Ahhh s’il n’y avait pas eu la côte de Datthausen, près de 20% sur une bonne centaine de mètres, de quoi se mettre une belle suée avec un vélo chargé de deux sacoches à 5 kg chacune, une tente d’environ 3 kg sur le porte-bagages, en tirant une carriole de 14kg avec dedans une mini-randonneuse de 12kg (selon sa dernière visite au pédiatre) et le nécessaire pour la journée. Sacré total ! La municipalité de Datthausen a eu le nez creux en construisant au sommet de la côte une fontaine et un petit abri couvert avec des tables et des bancs. Tous ceux qui arrivent au sommet de la montée y font une pause. Une petite boîte en fer blanc fixée à un mur renferme un livre d’or recueillant les impressions de tous ceux qui ont gravi cette pente. C’est ici que je retrouve Mélinda et Arnaud dont j’avais fait la connaissance la veille. Ils avaient bien essayé de m’appeler alors que je poussais tout mon barda, mais l’intensité de l’effort me rendait sourd et aveugle au monde. Toujours est-il que nous convenons de rejoindre ensemble le prochain lieu de camping situé sur les bords du Badesee Heppenacker, à quelques kilomètres de Rottenacker. Un endroit vraiment très agréable au bord du lac et un concept particulièrement économique. Vu que ce n’est pas un camping « officiel » mais juste un endroit pour poser sa tente une nuit, il suffit d’aller s’annoncer au gérant du kiosque (boissons + glaces pour manger faudra attendre que le chantier du nouveau bâtiment soit fini) qui vous indique le coin réservé aux tentes le tout pour 5 euros par personne, accès aux toilettes et douche chaude comprise. On sera quatre tentes ce soir là. 
 
Jour 4 : Rottenbach – Ulm 47 km. Réveil sous un ciel gris et menaçant. Juste le temps de petit déjeuner et déjà les premières gouttes pluies que la météo de la veille annonçait plutôt en fin de matinée. Mini-randonneuse placée dans la carriole équipée de toutes ses vitres pendant que je m’occupe de tout démonter dans l’urgence pour avaler rapidement les 10 kilomètres qui nous séparent de Ehingen et on part se réfugier dans le premier salon de thé que nous croisons pour un deuxième petit-déjeuner. Au retour du soleil on reprend la route pour rapidement rejoindre Ulm en milieu petite visite rapide  la ville et ensuite train régional de 17 :17 qui assure une liaison directe jusqu’à Lindau où ma chérie d’amour est venue nous récupérer à 19:46.