Du nord au sud : Vingt-deuxième étape, de Giornico à Biasca


Publiziert von stephen , 4. November 2019 um 19:07.

Region: Welt » Schweiz » Tessin » Bellinzonese
Tour Datum:27 Oktober 2019
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-TI   Gruppo Pizzo Molare 
Zeitbedarf: 5:30
Aufstieg: 815 m
Abstieg: 900 m
Strecke:Giornico – Sobrio – Polleggio - Biasca

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Après une pause de deux semaines, me voici de retour dans le Tessin pour la suite de ma traversée nord-sud du pays. Les cinq minutes dont je dispose pour changer à Bellinzone me paraissent un peu justes, mais le train est à l’heure et, après 45 minutes de car postal, j’arrive à Giornico u peu avant 10 heures 30.
 
Il faut deux heures de montée raide depuis Giornico pour rejoindre le Trans Swiss Trail et la Strada alta Leventina. Il fait extrêmement doux pour une fin de mois d’octobre : ​​la température à l’ombre doit être plus près de 25 degrés que de 20, même si un net refroidissement est annoncé pour les prochains jours. Pendant les deux semaines depuis ma dernière visite dans la région, la forêt a basculé définitivement de l’été à l’automne et les couleurs sont magnifiques. Ce mélange de couleurs d’automne et de température estivale est surprenant mais pas du tout désagréable.
 
Je gagne rapidement de l’altitude sur un sentier étroit qui serpente à travers le versant escarpé de la vallée, se faufilant entre de vastes dalles fortement inclinées, presque verticales. Le sentier est tapissé d’une couche épaisse de châtaignes, dont les bogues constituent une surface agréablement douce sous mes chaussures de montagne. Les adeptes de la randonnée en sandales ou pieds nus seraient peut-être moins contents de ce revêtement épineux… Le sentier est bordé de ronces dont les branches épineuses et tentaculaires semblent être attirées par mes vêtements, mes cheveux et ma peau. Elles s’accrochent et elles insistent, ne lâchant prise qu’après avoir percé un nombre considérable de trous dans tout ce qu’elles touchent. Le Tessin a subi de fortes pluies il y a une semaine et, à certains endroits, le rocher est encore humide et extrêmement glissant. Quelques torrents doivent être franchis les pieds dans l’eau et je suis content d’avoir mis mes chaussures de montagne plutôt que celles, plus légères, à tige basse.
 
Juste sur la courbe de niveau des 1 000 mètres, le sentier traverse un torrent qui s’écoule depuis la base d’une petite cascade, au milieu d’un décor de rochers et de fougères. Il y a une petite chapelle ici également ; l’endroit est vraiment joli et, par une chaude journée d’été, serait parfait pour une pause déjeuner à l’ombre. La pente devient ensuite moins raide et le sentier s’élargit, pour sortir de la forêt peu de temps après, juste en dessous du village de Sobrio et de son église San Lorenzo (1098 m), légèrement à l’écart des habitations, comme c’est souvent le cas dans la région. Une petite butte herbeuse au-dessus du sentier me permet de manger mes sandwichs en admirant la belle vue vers la crête qui sépare la vallée Léventine du Val Versasca. Quelque part là-haut se trouve une autre Alta via, celle-là bien plus corsée que celle que je suis depuis trois étapes.
 
Je traverse Sobrio (1117 m) entre ses vieilles maisons, puis continue en montée douce vers le point culminant de l’étape, à 1144 mètres d'altitude. Vient ensuite la partie la plus sauvage de toute la Strada alta : le sentier devient étroit et rocheux, se frayant un chemin à travers un versant de montagne escarpé, boisé et entaillé de profonds ravins. Bien que le sentier soit relativement large, le vide à droite est conséquent et, à deux ou trois endroits où le rocher est humide et glissant, il faut faire attention. Là où il y a des trouées dans la végétation, une belle vue s’ouvre vers des clairières où l’herbe vert vif saute aux yeux devant un fond de feuillage multicolore.
 
Jusqu’ici, la météo a été parfaitement calme et franchement estival, mais maintenant les premiers signes précurseurs de la dégradation prévue pour la nuit prochaine se font sentir. Le vent se lève, faisant tourner des milliers de feuilles mortes dans l’air au-dessus de moi, alors que le ciel commence à se voiler depuis le nord. En l’espace d’une demi-heure, avec l’après-midi qui avance et aidée par le fait que nous sommes passés à l’heure d’hiver cette nuit, l’ambiance vire imperceptiblement de l’été à l’automne. Au-delà de la vallée principale, des vallées latérales remontent vers l’ouest, escarpées et inhospitalières. L'un de ces vallées est particulièrement imposante : elle se scinde en deux vallons qui remontent entre une crête bosselée recouverte de forêt apparemment impénétrable. L’ambiance est presque celle d'une jungle tropicale : là-bas, on pourrait probablement tourner un documentaire sur le sujet d’un fond de cratère volcanique perdu quelque part en Nouvelle-Guinée, sans devoir pour autant se rendre à l’autre bout du monde !
 
Cette partie sauvage se termine aux maisons isolées de Bidrè (1032 m), au-delà desquelles la tendance de l’itinéraire devient nettement à la descente. Je poursuis mon chemin à travers la forêt jusqu'au hameau de Diganengo (964 m), puis vers Corecco (794 m), dont les maisons se blottissent à l'abri d'une étrange butte herbeuse au sommet aplati. La descente devient maintenant plus raide et les bruits qui remontent depuis la vallée plus forts : je suis plus ou moins au-dessus du portail sud du tunnel de base du Gothard, et le rugissement des trains qui s’engouffrent dans le tunnel brise régulièrement le calme. Un grand arbre tombé en travers du sentier m’oblige à crapahuter pour passer sous ses branches : je fais l’acquisition d’une nouvelle collection d’égratignures, à ajouter à celles infligées par les buissons d’attaque de ce matin. Sous mes chaussures, les bogues de châtaignes ont fait place à un tapis de noisettes : petites, rondes et dures, elles rendent la fin de la descente bien glissante.
 
Cette descente se termine par un escalier de vieilles pierres, comme les Tessinois en ont le secret, qui m’amène à Polleggio (301 m), gros village qui s’étire le long de la route principale de la vallée. Il faut encore une grosse demi-heure de marche sans intérêt et sur revêtement dur pour atteindre la gare de Biasca : il vaudrait probablement mieux faire ces deux ou trois kilomètres en bus, mais il n’y a qu’un bus par heure et je viens d'en louper un. Biasca, malgré son nom aux consonances méditerranéennes, est une ville sans charme qui ne semble pas vraiment à sa place ici au Tessin. La Strada alta Leventina est désormais derrière moi, il ne me reste plus que quatre étapes jusqu’au bout du Trans Swiss Trail. Ces étapes sont cependant assez longues et, avec les jours qui raccourcissent et l’hiver qui arrive, je me demande s’il restera encore suffisamment de week-ends de beau temps pour me permettre de terminer avant la fin de l’année.

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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