Petite traversée du parc naturel du Jura Vaudois : Première étape, de Croy au Pont
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J’ai toujours trouvé les randonnées de plusieurs jours particulièrement satisfaisantes : couvrir une distance considérable à toute petite vitesse ; dormir chaque nuit dans un endroit différent ; reprendre le chemin directement devant la porte de l’auberge ou de la cabane, sans perdre de temps dans les trains ou les cars postaux. Pour le long week-end pascal de cette année, nous avons programmé une traversée du parc naturel régional du Jura vaudois sur trois jours, entre la vallée de l’Orbe et Saint-Cergue. Le printemps est arrivé, la météo s’annonce parfaite, tout est réuni pour que ce soit une belle balade.
Nous démarrons dans le village paisible de Croy (642 m), au-dessus de la vallée de l’Orbe au nord de Lausanne. Les portes du train s’ouvrent sur un fort parfum de tout ce que l’agriculture peut employer pour engraisser les champs. La matinée est déjà bien avancée : le trajet en train depuis Lucerne nous a pris presque trois heures, avec des changements à Olten, Yverdon et Cossonnay. Nous traversons le village avec ses vieilles maisons de pierre et sa grande fontaine, puis le quittons en direction de l’ouest, le long d’un petit canal bordé d’arbres et de buissons aux couleurs printanières. Après vingt minutes, nous arrivons à Romainmôtier, blotti au fond d’une vallée verte et encaissée, ses maisons regroupées autour de l’abbaye du 11ème siècle, l’une des plus anciennes de Suisse. Depuis une fenêtre de premier étage en face de l’église vient la musique d’une chorale qui travaille ses gammes.
Si nous avons marché à plat jusqu’ici, dès la sortie de Romainmôtier la montée commence ; d’abord par un escalier qui nous fait quitter le fond de la vallée du Nozon, puis le long d’une route étroite et raide qui remonte le versant nord de la vallée, jusqu’au village qui porte le nom étrange de Premier (868 m). Sur notre gauche, au-delà d’un premier plan de champs couverts de pissenlits jaunes, la Dent de Vaulion apparaît, encore très loin : ce sera le point culminant de l’étape. Nous poursuivons par une piste forestière caillouteuse qui finit par nous déposer sur la large crête jurassienne, à une altitude de 1100 mètres environ. Un talus herbeux dans un vallon ensoleillé nous invite à nous arrêter pour manger le premier pique-nique de notre randonnée : salami au poivre, fromage d’alpage, radis et œufs de Pâques constituent le menu du jour, face au sommet du Suchet qui a presque fini de se défaire de sa neige hivernale. Cela me rassure : les étapes de demain et de dimanche nous feront monter à une altitude similaire à celle du Suchet et je ne savais pas trop s’il resterait encore de la neige ou pas.
Nous suivons la crête vers l’ouest, à plat et même en descente par endroits, jusqu’au hameau du Plâne (1108 m), où les vaches sont sorties pour profiter de l’herbe juteuse du printemps. Bien qu’il ne fasse pas froid, la couverture nuageuse a augmenté au fil des heures, et maintenant des nuages plus menaçants arrivent depuis la frontière française, à trois kilomètres à peine en direction du nord. Il se met à pleuvoir : nous sortons nos couvre-sacs et vestes imperméables… mais la pluie s’arrête dès que nous avons fini de nous équiper.
A partir d’ici et jusqu’au sommet de la Dent de Vaulion, la pente devient plus raide et les larges pistes que nous suivons depuis ce matin cèdent la place à un sentier étroit qui longe le bord supérieur de petites falaises sur notre droite. Loin en dessous, la ville de Vallorbe et sa gare frontalière sont visibles entre les arbres. Les derniers 50 mètres avant le sommet sont vraiment raides et, pour compliquer un peu ce qui sinon est une randonnée simple, la pente sommitale est encore couverte de neige damée par le passage de centaines de chaussures et de raquettes. Heureusement la neige a été partiellement ramollie par le soleil, sinon ce passage aurait été difficile sans raquettes.
Un peu avant 16 heures nous atteignons la Dent de Vaulion (1483 m), notre premier sommet de l’année. Depuis le point culminant, c’est le Lac de Joux qui attire l’attention après être resté caché jusqu’au dernier moment ; sa surface bleu-gris s’étendant vers l’ouest brumeux. Nous n’avons presque pas vu d’autres randonneurs jusqu’à maintenant, mais il y a du monde sur la prairie sommitale : la plupart d’entre eux sont probablement montés depuis la buvette et le parking qui se trouvent en contrebas sur le versant sud. Vers le sud-ouest, là où nous devrons aller demain, je constate qu’il reste encore de bonnes quantités de neige… je ne m’attendais pas à cela !
Nous faisons une pause de dix minutes, mangeons quelques cookiesaux pépites de chocolat, puis nous mettons en route pour les 90 minutes de descente jusqu’au Pont, à l’extrémité nord-est du lac. L’itinéraire est raide mais facile ; tout d’abord le long d’un de ces murs de pierres sèches si caractéristiques du Jura, puis par une alternance de routes d’alpage et de sentiers herbeux dans les prés. Nous arrivons au Pont à six heures moins le quart, les mollets et cuisses un peu raides après cette première excursion de l’année.
A l’hôtel de la Truite, nous nous installons dans la routine familière aux randonneurs de plusieurs jours : nous commençons par une bière à la terrasse qui se trouve encore au soleil, puis nous défaisons nos sacs, prenons des douches, regardons l'étape de demain sur la carte en attendant l'heure du souper. L’hôtel est assez luxueux et le souper est excellent : un velouté d’asperges pour commencer, puis des filets de féra servis sur un lit de poireaux à la crème. C’est une manière plus que satisfaisante de terminer la première étape de notre petite traversée jurassienne.
Etape suivante
J’ai toujours trouvé les randonnées de plusieurs jours particulièrement satisfaisantes : couvrir une distance considérable à toute petite vitesse ; dormir chaque nuit dans un endroit différent ; reprendre le chemin directement devant la porte de l’auberge ou de la cabane, sans perdre de temps dans les trains ou les cars postaux. Pour le long week-end pascal de cette année, nous avons programmé une traversée du parc naturel régional du Jura vaudois sur trois jours, entre la vallée de l’Orbe et Saint-Cergue. Le printemps est arrivé, la météo s’annonce parfaite, tout est réuni pour que ce soit une belle balade.
Nous démarrons dans le village paisible de Croy (642 m), au-dessus de la vallée de l’Orbe au nord de Lausanne. Les portes du train s’ouvrent sur un fort parfum de tout ce que l’agriculture peut employer pour engraisser les champs. La matinée est déjà bien avancée : le trajet en train depuis Lucerne nous a pris presque trois heures, avec des changements à Olten, Yverdon et Cossonnay. Nous traversons le village avec ses vieilles maisons de pierre et sa grande fontaine, puis le quittons en direction de l’ouest, le long d’un petit canal bordé d’arbres et de buissons aux couleurs printanières. Après vingt minutes, nous arrivons à Romainmôtier, blotti au fond d’une vallée verte et encaissée, ses maisons regroupées autour de l’abbaye du 11ème siècle, l’une des plus anciennes de Suisse. Depuis une fenêtre de premier étage en face de l’église vient la musique d’une chorale qui travaille ses gammes.
Si nous avons marché à plat jusqu’ici, dès la sortie de Romainmôtier la montée commence ; d’abord par un escalier qui nous fait quitter le fond de la vallée du Nozon, puis le long d’une route étroite et raide qui remonte le versant nord de la vallée, jusqu’au village qui porte le nom étrange de Premier (868 m). Sur notre gauche, au-delà d’un premier plan de champs couverts de pissenlits jaunes, la Dent de Vaulion apparaît, encore très loin : ce sera le point culminant de l’étape. Nous poursuivons par une piste forestière caillouteuse qui finit par nous déposer sur la large crête jurassienne, à une altitude de 1100 mètres environ. Un talus herbeux dans un vallon ensoleillé nous invite à nous arrêter pour manger le premier pique-nique de notre randonnée : salami au poivre, fromage d’alpage, radis et œufs de Pâques constituent le menu du jour, face au sommet du Suchet qui a presque fini de se défaire de sa neige hivernale. Cela me rassure : les étapes de demain et de dimanche nous feront monter à une altitude similaire à celle du Suchet et je ne savais pas trop s’il resterait encore de la neige ou pas.
Nous suivons la crête vers l’ouest, à plat et même en descente par endroits, jusqu’au hameau du Plâne (1108 m), où les vaches sont sorties pour profiter de l’herbe juteuse du printemps. Bien qu’il ne fasse pas froid, la couverture nuageuse a augmenté au fil des heures, et maintenant des nuages plus menaçants arrivent depuis la frontière française, à trois kilomètres à peine en direction du nord. Il se met à pleuvoir : nous sortons nos couvre-sacs et vestes imperméables… mais la pluie s’arrête dès que nous avons fini de nous équiper.
A partir d’ici et jusqu’au sommet de la Dent de Vaulion, la pente devient plus raide et les larges pistes que nous suivons depuis ce matin cèdent la place à un sentier étroit qui longe le bord supérieur de petites falaises sur notre droite. Loin en dessous, la ville de Vallorbe et sa gare frontalière sont visibles entre les arbres. Les derniers 50 mètres avant le sommet sont vraiment raides et, pour compliquer un peu ce qui sinon est une randonnée simple, la pente sommitale est encore couverte de neige damée par le passage de centaines de chaussures et de raquettes. Heureusement la neige a été partiellement ramollie par le soleil, sinon ce passage aurait été difficile sans raquettes.
Un peu avant 16 heures nous atteignons la Dent de Vaulion (1483 m), notre premier sommet de l’année. Depuis le point culminant, c’est le Lac de Joux qui attire l’attention après être resté caché jusqu’au dernier moment ; sa surface bleu-gris s’étendant vers l’ouest brumeux. Nous n’avons presque pas vu d’autres randonneurs jusqu’à maintenant, mais il y a du monde sur la prairie sommitale : la plupart d’entre eux sont probablement montés depuis la buvette et le parking qui se trouvent en contrebas sur le versant sud. Vers le sud-ouest, là où nous devrons aller demain, je constate qu’il reste encore de bonnes quantités de neige… je ne m’attendais pas à cela !
Nous faisons une pause de dix minutes, mangeons quelques cookiesaux pépites de chocolat, puis nous mettons en route pour les 90 minutes de descente jusqu’au Pont, à l’extrémité nord-est du lac. L’itinéraire est raide mais facile ; tout d’abord le long d’un de ces murs de pierres sèches si caractéristiques du Jura, puis par une alternance de routes d’alpage et de sentiers herbeux dans les prés. Nous arrivons au Pont à six heures moins le quart, les mollets et cuisses un peu raides après cette première excursion de l’année.
A l’hôtel de la Truite, nous nous installons dans la routine familière aux randonneurs de plusieurs jours : nous commençons par une bière à la terrasse qui se trouve encore au soleil, puis nous défaisons nos sacs, prenons des douches, regardons l'étape de demain sur la carte en attendant l'heure du souper. L’hôtel est assez luxueux et le souper est excellent : un velouté d’asperges pour commencer, puis des filets de féra servis sur un lit de poireaux à la crème. C’est une manière plus que satisfaisante de terminer la première étape de notre petite traversée jurassienne.
Etape suivante
Tourengänger:
stephen

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