De Cevio au Lago di Sascola


Publiziert von stephen , 13. Juni 2019 um 20:23.

Region: Welt » Schweiz » Tessin » Locarnese
Tour Datum: 1 Juni 2019
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-TI   Gruppo Pizzo Cramalina 
Zeitbedarf: 7:00
Aufstieg: 1400 m
Abstieg: 1400 m
Strecke:Cevio - Morella - Lago di Sascola - Rotonda - Morella - Cevio
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Cevio, centro
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Cevio, centro

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Pour le deuxième jour de notre week-end tessinois, nous décidons de monter un peu plus haut dans la Valle Maggia, dans la direction où nous avons vu des sommets enneigés hier. J'ai choisi la randonnée qui conduit au Lago di Sascola, un lac de montagne situé à une altitude de 1739 mètres au-dessus du village de Cevio.
 
Bien que cette randonnée soit techniquement facile, il s'agit d'une excursion assez sérieuse sur le plan physique, avec 1400 m de dénivelée positive et négative. Sachant que la journée sera longue et que les températures risquent d'être encore plus élevées qu'hier, nous nous obligeons à nous lever de bonne heure, pour commencer à marcher le plus tôt possible. Le petit-déjeuner n'étant pas servi avant 8 heures à notre auberge, ce n'est toutefois que peu avant 9 heures que nous montons dans le bus pour le trajet de 20 minutes jusqu'à Cevio. Un petit marché de produits locaux s'est installé sur la place du village devant notre hôtel et nous profitons pour acheter du fromage d'alpage et du pain pour la pique-nique du midi.
 
Le fond des vallées tessinoises se trouve à basse altitude. A Cevio, même si nous avons l'impression de nous trouver en pleine montagne, nous ne sommes en réalité qu'à 415 mètres… quelle que soit le but de la randonnée dans cette région il faut bien grimper pour y arriver ! Le premier kilomètre de cette randonnée se déroule toutefois à plat, du centre de Cevio jusqu'à l'église de Rovano. Le sentier de montagne qui mène au Lago di Sascolo quitte la route ici, juste au-delà d'un pont de pierre qui enjambe un gros torrent de montagne. Le sentier a l'air raide sur la carte ; impression que confirme le topo-guide dans lequel j'ai choisi l'itinéraire. Dans la réalité, par rapport à l'escalier épuisant par lequel nous avons débuté notre randonnée d'hier dans la Valle del Salto, ce chemin est beaucoup plus facile. Le large sentier, souvent pavé, parfois caillouteuse, s'élève au-dessus de la vallée en une longue série de lacets. Même s'il est assez raide, ce sentier est tellement bien profilé que nous avançons sans effort excessif. J'ai délibérément adopté un rythme lent, sachant que la journée sera longue et fatigante ; malgré cela, nous gagnons rapidement de l'altitude et, lorsque nous nous arrêtons pour reprendre notre souffle au bout d'une demi-heure, je suis étonné de voir que nous avons déjà grimpé de 250 mètres. En peu de temps, nous atteignons une clairière sur la courbe de niveau des 900 mètres, où nous nous arrêtons pour boire de l'eau et pour manger quelques fruits secs et noix. Un peu plus haut, un grand arbre est tombé en travers du sentier, nous obligeant à faire quelques acrobaties pour le contourner. Cette randonnée sera ponctuée d'arbres tombés, souvent à des endroits où il n'est pas évident de retrouver le chemin à nouveau de l'autre côté de l'amas de branches et de racines. 
 
Nous poursuivons notre montée lente jusqu'au hameau d'alpage de Morella (1026 m), où plusieurs sentiers se retrouvent et où les lacets font place à un chemin qui se dirige désormais vers le sud-ouest, en ligne plus ou moins droite. Le balisage indique trois options pour atteindre le Lago di Sascola depuis ici. Nous choisissons le chemin le plus court pour la montée (temps de marche indiqué de 2 heures 10 minutes), prévoyant de descendre par un second itinéraire légèrement plus long. Quant à la troisième variante, avec son temps de marche indiqué de 5 heures et demie, elle devra attendre un autre jour !
 
Depuis une heure, nous marchons parallèlement à un torrent que nous entendons gronder sans le voir. Au-dessus de Morella, il se montre enfin loin en dessous, gonflé par les eaux de fonte de neige venant des sommets. Le sentier, moins raide désormais, est pavé d’immenses dalles de granit, dont certaines doivent mesurer trois mètres sur un mètre et demi. A deux endroits, la forêt s’ouvre sur de longues clairières, chacune d’elles occupée par une petite maison en pierre, solitaire et déserte. Nous avons déjà mille mètres de montée dans les jambes et, n'ayant pas fait d’effort aussi soutenu depuis l'automne dernier, je commence à fatiguer. Dans la chaleur du début d'après-midi j’ai de la peine à trouver mon rythme : heureusement que le sentier est en grande partie ombragé, sinon je ne suis pas sûr que j'aurais pu arriver jusqu’en haut. 
 
Nous passons à côté d’un bâtiment en ruine et traversons une troisième clairière située juste au-dessus des 1600 mètres. Le sentier redevient alors plus raide, zigzaguant vers la base d'une cascade qui se jette dans un ravin sombre. Il s'agit sans doute du déversoir du lac : nous sommes presque arrivés. Nous quittons enfin la forêt à Corte del Lago (1748 m), où se trouvent quelques bâtiments à moitié ruinés. Il ne reste qu'une dernière grimpette, courte mais épuisante… et voilà soudainement le Lago di Sascola, devant nous et légèrement en contrebas.
 
Le lac, presque rond, occupe le fond d'une cuvette, entouré de montagnes sur trois côtés. Les pentes qui descendent vers la rive opposée sont encore entièrement couvertes de neige. Quant au lac lui-même, à ma grande surprise, sa surface est encore en partie gelée. Il y a deux semaines, l'endroit devait encore se trouver sous l'emprise de l'hiver : à présent, l’ambiance est un mélange étrange et très beau de différentes saisons. De notre côté du lac, les arbres ont revêtu leur vert clair printanier ; le soleil est aussi chaud qu'en été ; mais les morceaux de glace qui recouvrent une partie de la surface du lac racontent une autre histoire. Mise à part deux tentes installées sur une petite butte, nous sommes entièrement seuls et le calme est total. 
 
La montée nous a pris quatre heures et il est presque deux heures de l'après-midi quand nous arrivons au lac. Un replat herbeux avec soleil et ombre en quantités suffisantes nous permet de manger notre fromage d'alpage et les œufs durs que nous avons libérés de la salle de petit déjeuner de l'hôtel. Après avoir mangé, nous nous accordons vingt minutes de sieste allongés sur l'herbe, avant d'entamer la longue descente. 
 
Nous revenons sur nos pas jusqu'à Corte del Lago, où nous optons pour le chemin de gauche, qui descend à Morella en passant par Rotonda. Dans un premier temps, j'avais prévu de descendre jusqu'à Linescio, mais ce village n’est desservi par le bus que de manière peu fréquente et, à l’heure qu’il est, nous n’avons aucune chance d’y être pour celui qui part juste après 17 heures. Il faudra donc redescendre jusqu'à Cevio, d'où il y a un bus pour Maggia toutes les heures. Ce sentier parcourt le même flanc de montagne que celui par lequel nous sommes montés, mais reste en altitude plus longtemps, de telle sorte qu'il nous faut plus d'une demi-heure pour repasser sous la barre des 1600 mètres. Dans sa partie supérieure, le sentier est obstrué à de nombreux endroits par des arbres tombés, dont le contournement est rendu quelque peu inconfortable par la raideur de la pente.
 
En dessous de 1600 mètres, la descente s’amorce pour de vrai. Le sentier fait de longs lacets, traçant un va-et-vient sur le versant de la montagne et franchissant quelques ravins raides et étroits. Comme le sentier que nous avons emprunté ce matin, celui-ci est pavé de dalles de granit qui sont souvent recouvertes d'une épaisse couche de feuilles tombées l'automne dernier. La combinaison de pierre lisse et de feuilles mortes et traître, notamment aux endroits où les dalles, invisible sous le tapis brun clair, sont alignées directement dans le sens de la pente. Eviter la glissade relève de l’exploit et la chute est quasi inévitable. J'entends une exclamation derrière moi, me retourne, mais n'ai pas le temps d'empêcher Isabelle de tomber lourdement contre un gros rocher qui borde le sentier. Plus de peur que de mal : le sac à dos a amorti le choc, mais elle aura un joli bleu et une belle égratignure sur son coude gauche pendant quelques jours.
 
Peu de temps après cet incident, de manière inattendue, nous quittons la forêt et nous trouvons en bordure d’un large plateau herbeux, où se dressent les maisons du hameau de Rotonda (1268 m). Contrairement aux autres hameaux que nous avons vus aujourd’hui, Rotonda semble être habité, malgré l'absence totale d'accès par route ou même par télécabine... il faut deux heures de montée raide à pied pour arriver ici. Nous traversons le plateau, descendons brièvement vers un joli petit regroupement de maisons fleuries, puis descendons à nouveau par des prairies pour retrouver notre chemin de la montée juste au-dessus de Morella.
 
Il ne nous reste plus qu'à redescendre par l'itinéraire déjà emprunté ce matin jusqu'à Cevio. Nos mollets commencent à se plaindre et le large sentier, bien que jamais excessivement raide, donne l'impression d'être plus long et moins confortable qu'il y a six heures. Nous arrivons à Cevio à 18 heures, une demi-heure avant le départ du bus. C’est exactement le temps qu’il faut pour déguster une bière rafraîchissante à l’ombre, à la terrasse du restaurant du village, avant de retourner à Maggia. La journée a été fatigante mais magnifique : une fois de plus, la magie du Tessin a fonctionné à merveille.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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