A moitié fondu dans l'Emmental : de Schangnau à Eriz


Publiziert von stephen , 14. Juni 2017 um 19:01.

Region: Welt » Schweiz » Bern » Emmental
Tour Datum:11 Juni 2017
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE 
Zeitbedarf: 4:30
Aufstieg: 740 m
Abstieg: 640 m
Strecke:Schangnau – Bürkelihubel – Honegg – Eriz Linden
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Schangnau, Post
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Eriz, Linden

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Après les grosses chaleurs du week-end dernier dans le Tessin, le temps est encore caniculaire ce dimanche 11 juin. A vrai dire, il fait trop chaud pour randonner et j'ai plutôt envie de ne rien faire. Ne voulant cependant pas perdre le début de forme physique acquis il y a une semaine, je me force à me lever et à partir en balade : ni trop loin, ni trop long, je mets le cap sur l'Emmental pour une traversée entre Schangnau et Eriz.  Depuis le train, juste avant la gare de Littau, je suis étonné de voir un chevreuil tout près de la voie ferrée. Il y a certes quelques près ici, mais c'est plutôt une zone d'industrie légère et de grandes surfaces de bricolage. Un peu plus loin, un héron se tient près d'un petit cours d'eau. Il s'étire de toute sa hauteur : vu depuis le train, on dirait qu'il mesure trois mètres !

La plupart des passagers du car postal que je prends à Escholzmatt descendent à la télécabine de Marbachegg ; à Schangnau (929 m), il ne reste que moi et un jeune couple que je reverrai périodiquement tout au long de la randonnée.  Depuis le centre du village, un sentier descend vers le fond de la vallée avec, devant moi vers le sud, les hautes falaises du Hohgant vues par-dessus un premier plan boisé. Je franchis l'Emme sur un pont couvert et, tout de suite après, entame la principale montée de la journée.

Le paysage de cette région est vraiment de toute beauté : malgré l'altitude relativement modeste des sommets qui dépassent à peine les 2000 mètres, ils sont rocheux et imposants, paraissant inaccessibles de ce côté. Dans la vallée, c'est un idylle champêtre de grosses fermes, de prairies ondulantes, de ruisseaux ruisselants et de petits hameaux : c'est exactement comme on imagine l'Emmental. Au-dessus de la petite route que je remonte, un tracteur est en train de retourner du foin déjà coupé pour l'aider à sécher. La prairie est bien pentue et les manœuvres du tracteur pour faire demi-tour à chaque bout doivent demander une certaine maîtrise : il ne faudrait pas que l'engin se renverse !

Pendant une bonne demi-heure, la montée se fait sur revêtement dur et presque toujours en plein soleil. Avec la chaleur intense c’est assez pénible : heureusement qu’il y a le décor somptueux. Au-dessus du chalet d’Ober Gemmi (1108 m), l’asphalte cède enfin sa place à une piste caillouteuse, puis à une large croupe herbeuse, balisée mais sans sentier. Derrière moi, à côté de la Schrattenflue, le Brienzer Rothorn devient visible, lointaine et pointue.

La pente s’accentue assez nettement alors que j’avance lentement vers le Bürkelihubel, le seul petit sommet de cette randonnée. En l’absence de sentier, il faut simplement suivra la lisière de la forêt par le pâturage herbeux. J’essaie de trouver mon chemin à l’ombre des grands arbres, mais le sous-bois est broussailleux et ne facilite pas le passage. Je suis accablé par la chaleur et par ce soleil qui tape de toute sa force : dégoulinant de sueur, j’ai l’impression de fondre au soleil et je suis obligé de faire des pauses fréquentes pour boire et pour souffler un peu. Devant moi, ce sont maintenant le Sigriswiler Rothorn et les Sieben Hengste qui apparaissent, reliés par le U parfait du col de la Sichle. Tout ce massif qui s’étend de la Schrattenflue par le Hohgant jusqu’au au Sigriswiler Rothorn avant de plonger dans le lac de Thoune est fort impressionnant. Par cette chaleur, je plongerais volontiers dans le lac moi aussi…

Enfin, au-dessus du chalet tout aussi isolé qu’imprononçable d’Oberscheidzaunhubel (1269 m, la pente s’adoucit et le sentier pénètre dans la fraîcheur relative de la forêt. Il est midi et demie et je commence à avoir faim, mais le sommet du Bürkelihubel (1424 m) est densément boisé, alors je commence à redescendre vers l’ouest, espérant trouver un endroit qui offre à la fois une belle vue et un peu d’ombre. Je continue pendant dix minutes puis, subitement, je sors de la forêt et me trouve devant un vaste panorama qui s’ouvre vers l’ouest. Voilà le Stockhorn au-dessus de Thoune, ainsi que le Niesen avec sa longue série de sommets satellites s’étendant au-dessus du Simmental. Mon seul regret est qu’une brume de chaleur commence à se développer vers le nord et l’ouest, atténuant juste un peu les couleurs vives et la limpidité de l’air.

Je mange mes sandwiches assis dans l’herbe (et ramasse quelques piqûres d’insectes au passage), puis je continue vers l’ouest, en descendant une pente herbeuse jusqu’à une selle, au-delà de laquelle je vois que le sentier remonte à nouveau, traversant des pentes raides en lisière de forêt. Le couple qui est descendu du bus avec moi est en train de remonter cette pente : vingt minutes plus tard, je les double pendant qu’ils font une pause bien méritée en haut du raidillon. Depuis la selle (1401 m), il y a une vue magnifique vers le sud-est où,  au-delà de la verte vallée d’Eriz et du  Grünenbergpass boisé, le trio Eiger-Mönch-Jungfrau apparaît de nulle part, les deux derniers scintillant de neige blanche alors que le premier fait voir sa face nord sombre.

Je remonte maintenant vers la longue crête boisée de la Honegg. Le sommet se trouve à une altitude de 1548 mètres, mais le sentier balisé n’y passe pas. Au point 1490 m, il quitte la crête et contourne le point culminant (qui se trouve quelque part au-dessus dans une forêt dense) par son flanc nord. Cette partie du sentier est étroite et, sans que l’on s’en aperçoive vraiment, un peu exposée par endroits. Les pentes qui descendent vers le nord sont quasi verticales, et il suffirait d’une petite déconcentration et d’un pied droit posé à côté du chemin pour précipiter une chute. On n’irait sans doute pas très loin car la chute serait stoppée par la broussaille, mais on pourrait certainement se faire mal en tombant ici. Vers le nord, la vue s’étend à travers tout le Plateau suisse : on se rend compte que cette crête constitue la dernière élévation “sérieuse” avant le Jura lointain.

Après la Honegg, l’itinéraire perd un peu de son intérêt. Le sentier fait place à une piste érodée et malcommode qui commence à descendre vers l’Eriztal. La montagne est suffisamment boisée pour couper la vue, mais pas assez pour faire écran au soleil devenu plus chaud que jamais, me poussant à échanger ma casquette habituelle contre un chapeau au rebord plus large pour protéger ma nuque.  

J’arrive à un carrefour de chemins qui, selon le panneau de balisage jaune, est Fallenstutz (1307 m). Attention, cela ne correspond pas au point marqué Fallenstutz sur la carte, qui se trouve quelque 500 mètres de plus au nord, à un autre carrefour de chemins. La vue depuis ce point vers le Stockhorn et le Niesen est particulièrement belle. Peut-être un peu dérangé par l’inadéquation entre le balisage sur le terrain et ce que la carte essaie de me dire, je me trompe de chemin ici. La direction de Schwarzenegg est clairement indiquée tout droit et je continue donc tout droit, suivant un large sentier qui descend entre des prairies fleuries... puis qui bute contre une clôture de fils de fer barbelés dans laquelle il n’y a aucun passage. Le sentier fait un crochet abrupt à gauche, ce qui ne correspond pas du tout à ce que je vois sur la carte. J’ai dû louper le bon chemin quelque part et je me résigne à remonter jusqu’au poteau indicateur. C’est seulement plus tard, en regardant mes photos, que je verrai mon erreur : le large chemin herbeux n’était pas le bon ;  il y en avait un autre, beaucoup moins marqué, qui partait légèrement plus vers la droite. Ne sachant plus comment trop descendre vers Schwarzenegg, j’opte pour un autre sentier indiqué Eriz Linden. C’est sur la même ligne de bus que Schwarzenegg, je prendrai juste le bus un peu plus haut dans la vallée que prévu.

La descente vers Linden se fait sans problème : il suffit de suivre la large piste forestière qui serpente à travers le flanc de la montagne et qui, dans sa partie inférieure, est agréablement ombragée. A Obermätteli (1074 m), un tracteur sort de la cour de ferme, suivi d’un chien qui aboie frénétiquement. Je m’inquiète brièvement, avant de me rendre compte que le chien n’a d’yeux que pour le tracteur, avec lequel il a envie de jouer. Le tracteur s’en va dans le champ pentu d’en face, accompagné du chien qui continue d’aboyer et de bondir autour de ses roues.

J’espère pouvoir me désaltérer à Linden, où j’ai une demi-heure d’attente avent le prochain bus vers Thoune. Malheureusement, le café-restaurant du village semble être définitivement fermé, alors je trouve un bout de trottoir à l’ombre et finit mon deuxième litre d’eau. La journée a été trop chaude pour être idéale, mais les paysages ont été superbes et, au moins, j’ai pu entretenir ma forme physique à un mois et demi de mes vacances d’été.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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