Petite balade de Huttwil à Willisau


Publiziert von stephen , 5. März 2017 um 12:54.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum:26 Februar 2017
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-LU   CH-BE 
Zeitbedarf: 3:30
Aufstieg: 350 m
Abstieg: 400 m
Strecke:Huttwil – Ufhusen - Willisau
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Huttwil, sur la ligne Luzern - Langenthal
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Huttwil, sur la même ligne

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Après avoir passé presque trois heures dans le train la veille à la fin de ma randonnée lémanique, je n'ai pas envie d'aller trop loin ce dernier dimanche de février. Les prévisions météo sont mitigées, alors je décide de ne pas mettre mon réveil, de me lever quand j'en aurai envie, puis de voir ce que je fais. Par conséquent, ce n'est qu'à dix heures que je me rends à la gare, ayant opté pour une courte randonnée entre Huttwil et Willisau, dans l'arrière-pays lucernois. J'ai voulu faire cette balade il y a deux semaines déjà mais, en arrivant à Huttwil, je me suis tout de suite rendu compte que je n'allais pas réussir à sortir du brouillard et j'ai repris le train dans l'autre sens aussitôt.

Aujourd'hui, la météo est nettement plus favorable. Le soleil est moins radieux que la veille et le ciel est partiellement couvert d'un voile de nuages élevés, mais il fait doux et il y a suffisamment de ciel bleu pour que le soleil brille. Le carnaval de Lucerne a débuté et les trottoirs sont tapissés des confettis de la veille. Dans le train, quelques passagers portent des costumes de carnaval : vont-ils participer à une fête en dehors de Lucerne ou rentrent-ils à la maison après une très longue nuit… impossible de dire. 

Je descends du train à Huttwil, où une locomotive à vapeur attire l'attention émerveillée des enfants et de quelques photographes amoureux du rail. La gare se trouve complètement au bout de la longue rue principale du village, que je dois traverser jusqu'à son autre extrémité. Les grandes maisons de cette rue témoignent d'un passé commerçant fleurissant : j'imagine les gens des hameaux alentour venant faire leur marché le samedi matin. Il y a de nombreux hôtels, auberges et restaurants : l'hôtel Krone, au centre de la grand-rue, est particulièrement imposant avec son immense toiture qui surplombe le trottoir. Aujourd'hui c'est dimanche, il n'y a pas de marché et la plupart de ces établissements sont fermés : certains depuis fort longtemps d'ailleurs, comme le Wirtschaft Sonne sur la place du village, qui n'a pas dû voir la tête d'un client depuis bien des années.

Il me faut vingt minutes pour quitter Huttwil, par des ruelles tranquilles qui finissent par se transformer en chemin caillouteux qui remonte doucement en bordure de forêt. Au-dessus, quelques arbres isolés sur les crêtes se dressent devant un ciel devenu gris : ces arbres à contre-jour seront le fait marquant du paysage pendant cette randonnée. Alors que je quitte le bois pour un vaste paysage de champs et de pâturages, la vue s'ouvre vers le nord, où les montagnes du Jura dessinent une longue crête gris-bleu derrière des forêts de conifères. Après la ferme de Neuhof, le sentier descend à travers champs puis suit le bord d'un vallon boisé, franchissant le ruisseau sur un petit pont de bois qui tangue de manière déconcertante alors que je le traverse.

Je poursuis ma descente jusqu'à ce que le sentier rejoigne une petite route, que je suis en montée assez forte jusqu'au village d'Ufhusen (714 m). Je m'attendais à un hameau campagnard avec quelques maisons traditionnelles, mais Ufhusen est un village plutôt moderne et résidentiel. Depuis cette situation élevée par rapport à la campagne alentour, il y a une belle vue vers le massif du Napf au sud-ouest, encore saupoudré de neige. Un agneau encore tout jeune observe le phénomène du randonneur qui passe avec intérêt, puis dit quelque chose en langue mouton que je ne comprends pas à sa maman : un compliment, sans doute…  Au bout du village. Devant une ferme, une rangée de cinq ou six grands silos en bois se trouve quelque part entre le décor agricole et industriel.

Ayant grimpé jusqu'à Ufhusen, je perds aussitôt l'altitude gagnée pour descendre dans la vallée du Luthern, torrent qui descend depuis le Napf. Vient maintenant un bon kilomètre de marche sur route (y compris la traversée d'une usine de ciment) puis, après avoir passé le torrent, une montée courte mais bien raide par un chemin creux empierré. Le paysage est immense ici, avec des champs s'étendant à l'infini, des fermes isolées et des arbres solitaires, il y a une vraie ambiance de bout du monde. Chaque ferme est gardée par un ou plusieurs chiens (principale raison pour laquelle je n'aime pas traverser des cours de ferme en randonnée), mais les représentants du jour de la race canine se comportent bien, aboyant frénétiquement mais me laissant passer sans problème. Un grand rapace à la queue très échancrée tourne au-dessus de moi : je suis d'une rare incompétence quand il s'agit d'identifier les oiseaux, mais une recherche rapide sur le web en rentrant chez moi me fait penser qu'il devait s'agir d'un milan royal. Un peu plus loin, vers la ferme de Hegihof, je compte au moins dix de ces mêmes oiseaux qui tournent lentement au-dessus des champs, sans doute à la recherche de leur déjeuner du dimanche midi.

En parlant de déjeuner… je commence à avoir faim. La route que je suis fait le tour d'une cuvette balayée par le vent et plutôt froide, puis fait place à un chemin caillouteux qui monte au-dessus de la ferme d'Im Bernet pour aboutir à un joli point de vue où, comme pare magie, il y a un banc et une table en bois. Pendant que je mange mes sandwiches (achetés à la boulangerie de la gare, j'ai été paresseux ce matin), trois chevaux et deux poulains sortent de l'écurie de la ferme en dessous pour de dégourdir les jambes dans le pré. Le vent est devenu assez froid, alors je ne traîne pas trop après avoir fini de manger.

Cette petite balade se déroule sur une partie de l'itinéraire national No. 4, la Via Jacobi, et je passe devant un panneau bleu indiquant qu'il y a 1823 kilomètres jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. Je ne suis pas prêt d'y arriver… d'autant plus que le panneau indique la direction d'où je viens ! Alors que j'atteins le haut de la prochaine petite montée (point 712 m sur la carte), le massif du Pilatus apparaît soudainement devant moi avec, tout au fond, une arête enneigée qui pourrait être celle du Haldigrat qui mène au Brisen. Ce premier point culminant est suivi immédiatement d'une descente raide vers le fond d'un vallon en contrebas de la ferme d'Ankenrain, puis d'une montée encore plus raide pour sortir du vallon. Il n'y a aucune longue montée ni descente au cours de cette randonnée, mais les grimpettes courtes et raides ne manquent pas !

Je remonte maintenant vers le point le plus élevé que j'atteindrai aujourd'hui, à 729 mètres. Depuis la lisière de la forêt, la vue vers le sud et vers l'est est superbe, gâchée seulement un peu par le ciel devenu très gris. A l'est, le Pilatus et ses satellites se sont rapprochés, alors que vers le sud, derrière une crête boisée et d'un arbre isolé de plus, le massif du Napf est visible dans son intégralité.

A partir d'ici, la tendance générale est à la descente. A Hinterolisrüti, le mure de la grange est décoré de figures colorées en bois, annonçant la naissance de trois filles. Les deux premières ont les prénoms très suisses de Sonja et Jolanda, alors que la dernière arrivée a été baptisée du prénom so British d'Emily. Cinq minutes plus loin, à Olisrüti, des panneaux du même type annoncent la venue au monde de deux garçons, Marco and Simon. Sans doute que d'ici une quinzaine d'année, les cinq seront en train de découvrir la vie nocturne de Willisau ensemble. Trois chats roux qui prennent un bain de soleil sur le pas de la porte me regardent passer avec un ennui et une indifférence que seuls des chats peuvent maîtriser.

Un dernier passage en forêt m'amène à une butte herbeuse ornée d'une immense croix, au-dessus du bourg de Willisau. Un peu plus grand que Huttwil mais plus compact, la petite ville se blottit au fond d'une vallée profonde, autour de son centre médiéval. Le sentier qui m'y fait descendre longe un grand enclos où une douzaine de chevreuils se laissent observer de tout près. En bas de la colline, je passe au-dessus d'un ruisseau et entre en ville par l'une des portes anciennes de son mur d'enceinte. La large rue centrale est décorée de guirlandes multicolores : on a dû fêter carnaval ici aussi.

Je quitte le centre ville par la porte située à l'autre bout de la rue principale : depuis ici, cinq minutes suffisent pour me ramener à la gare. En face de celle-ci, sur le mur d'une maison, on annonce la naissance d'un Fionn très irlandais… sera-t-il le sixième larron lorsque Marco et Simon iront en boîte avec les trois filles ? La randonnée n'a pas été spectaculaire, mais j'ai vu de jolis paysages et un vaste ciel qui se serait très bien prêté à la peinture, si j'avais eu mon matériel avec moi.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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