Sur le Chemin panorama alpin : Quatrième étape, de Schwägalp à Stein


Publiziert von stephen , 6. Juni 2015 um 19:52.

Region: Welt » Schweiz » St.Gallen
Tour Datum: 5 Juni 2015
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-SG   Alpstein   CH-AR 
Aufstieg: 550 m
Abstieg: 1060 m
Strecke:Schwägalp – Lutertannen – Risipass - Stein
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Schwägalp, car postal depuis cff logo Nesslau - Neu St. Johann ou [sbb Urnäsch
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Stein SG, Gemeindehaus, bus pour cff logo Nesslau - Neu St. Johann

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Après trois week-ends consécutifs où des visites d’amis et de famille m’ont tenu à l’écart des sentiers, je reprends mon itinéraire du lac de Constance au Léman en ce premier vendredi de juin. Avec un jeudi férié et un pont offert par mon employeur, c’est en pleine heure de pointe matinale que je reprends le Voralpen-Express en direction de la Suisse orientale. Je ne suis jamais complètement à l’aise en tenue de rando un jour de travail, alors que tous les autres passagers vont au bureau, mais en fait, la plupart des occupants du train one au moins 20 ans de plus que moi, des retraités partis pour une petite excursion.

A Wattwil, je prends un train régional bondé d’écoliers primaires. C’est apparemment un jour de course scolaire dans le coin, il doit y avoir au moins quatre groupes différents dans le train. Je me dis que ça va être cauchemardesque dans le car postal entre Nesslau et la Schwägalp, mais ils montent tous dans le bus qui part en direction de Wildhaus… je les retrouverai quelques heures plus tard.

A 10 heures 30 à la Schwägalp, la chaleur est déjà oppressante malgré l’altitude de 1352 mètres. La première canicule de l’été sévit depuis deux ou trois jours, on annonce 30 degrés voire plus pour cet après-midi. Je trouve un coin à l’ombre pour me couvrir de crème solaire facteur 50, faisant particulièrement attention à mes jambes, car je marche en short pour la première fois de l’année. Il y a un grand chantier bruyant à côté de la gare du téléphérique du Säntis, et je fuis l’endroit rapidement dès que je suis sûr d’être suffisamment protégé contre le soleil.   

Depuis le début de mon itinéraire à Rorschach, je marche vers le massif du Säntis, qui a dominé l’horizon en permanence. En quittant la Schwägalp, pour la première fois, je lui tourne le dos. L’étape d’aujourd’hui sera un au revoir à ces sommets que je ne connaissais pas mais dont la forme est devenue familière, et le premier aperçu de nouveaux massifs. Un très joli sentier part en descente douce à travers les alpages, quittant rapidement le bruit de la route et du chantier. L’herbe est parsemée de nombreux boutons d’or et pâquerettes.  Quelques bosquets offrent un peu d’ombre bienvenue et encadrent joliment le Säntis qui recule petit à petit derrière moi. Au bout de vingt minutes de marche, je sais déjà qu’il fait trop chaud pour moi et suis plutôt content que l’étape sera courte. J’aurais bien aimé faire des variantes plus longues et plus en altitude, mais au vu des conditions météo, je décide de rester sur l’itinéraire le plus direct et de suivre le balisage de l’itinéraire national 3. Un risque d’orage est annoncé pour la fin de l’après-midi et déjà, de gros cumulus bourgeonnent au-dessus des sommets.

Une courte section sur une route d’alpage asphaltée fait place à de nouveaux alpages et bosquets, alors que le sentier continue de descendre presque imperceptiblement. Sous mes pieds, la terre est dure comme de la pierre, marquée de l’empreinte asséchée de centaines de pieds de vaches qui ont dû passer par là après les dernières pluies. Je n’aurais d’ailleurs pas aimé faire ce parcours il y a dix jours, il devait être plus que boueux ! A l’alpage de Vorder Stelzenboden, je fais connaissance des vaches en question, car il faut passer au milieu du troupeau. Mais elles ne s’intéressent nullement à moi, trop préoccupées par la bonne herbe de la montagne. Le Säntis continue de reculer derrière moi alors que devant, le grand triangle rocheux du Stockberg domine la vue, à droite du Risipass par lequel je devrai passer.

Après une heure et quart de marche facile dans des paysages d’alpage somptueux, j’arrive à Lutertannen. Mine de rien, je suis descendu de presque 350 mètres ; maintenant je vais devoir regagner cette altitude perdue. Les chalets de l’alpage sont particulièrement jolis ici, vus à travers un mur de pierres sèches et une mer de boutons d’or, avec le Stockberg en toile de fond.

C’est ici que commence la seule véritable montée de la journée, 460 mètres de montée régulière jusqu’au Risipass, point culminant de la randonnée à  1459 mètres. Un panneau m’indique qu’il me faudra une heure pour y arriver. Les 250 mètres de montée se font sur une route d’alpage goudronnée, ce qui est assez frustrant, et je passe une demi-heure à râler tout seul contre la chaleur enveloppante et la surface dure sous mes pieds. Heureusement que la vue est superbe !  Si j’avais pu suivre mon plan d’origine, j’aurais passé une nuit à la Schwägalp et serais parti au moins deux heures plus tôt ce matin, ce qui m’aurait permis d’opter pour des sentiers de montagne à la place de cette route pas très agréable.

Il est midi passé et je commence à avoir faim. La carte indique un endroit boisé peu avant le col, ce qui devrait bien convenir par cette chaleur. Mais la météo change vite, et ce n’est pas une évolution qui me plaît. En regardant derrière moi vers l’est, je vois que la lumière a changé : le ciel bleu de ce matin est devenu plus sombre, entre bleu et gris, et que la brume s’est épaissie. Tous les sommets ont à présent une chape nuageuse, et le blanc des cumulus a viré au bleu-gris.  Ce sont des signes qui ne trompent pas : les orages se mettent déjà en place pour le spectacle de la fin d’après-midi. Heureusement que je suis déjà à la moitié de ma randonnée, car je ne serais probablement pas parti de la Schwägalp par de telles conditions. Et s’il n’y avait pas eu un trou dans l’horaire du car postal, j’aurais effectivement commencé une heure plus tard.

Ce qui me rassure est que vers le sud, dans la direction où je vais, le ciel est encore bien bleu. Il faut que je passe le col, la météo est clairement meilleure de l’autre côté, c’est le massif du Säntis qui attire puis retient les nuages. J’atteins la dernière ferme de la vallée, au milieu d’un merveilleux tapis de petites fleurs blanches vers 1300 mètres. La route pénible fait enfin place à un joli sentier qui monte le long d’un petit torrent, puis le franchit avant de remonter vers la zone boisée que j’ai vue sur la carte. Mais j’ai décidé de renoncer à m’arrêter pour manger pour l’instant, je verrai une fois que j’aurai passé le col. J’adore les orages quand je suis chez moi, bien en sécurité, mais sur un sentier de montagne, je n’aime pas du tout ça ! Je me force à ralentir car, avec cette chaleur, je sens que je suis à la limite du rouge. Juste avant le col, à la sortie de la forêt, une dernière vue en arrière vers le Säntis révèle un paysage devenu gris-vert sombre sous des nuages noirs et menaçants.

J’atteins le Risipass à 13 heures, après très exactement deux heures et demie de marche, c’est le temps qui était indiqué à la Schwägalp. Ici, je dis un adieu définitif aux collines appenzellois et aux falaises de l’Alpstein, et me tourne vers la vallée du Toggenburg, du côté sud du col. Et voici un panorama alpin  tout nouveau, surgissant au-dessus d’un premier plan de fleurs alpines. C’est d’ailleurs un panorama inattendu : je m’attendais à voir la silhouette distinctive des Churfirsten, mais je me suis trompé dans mon orientation, elles se trouvent bien plus à gauche et sont cachés par l’épaule de la montagne qui borde le col sur son côté est. A leur place, c’est toute une étendue de montagnes que je ne connais pas qui apparaît. Je n’ai pas la bonne carte pour essayer de les identifier ; cela devra attendre l’étape suivante, où je passerai à leur pied. Le panneau d’orientation situé au col m’informe qu’il suffira d’une heure et dix minutes pour descendre au village de Stein : je suis rassuré, car je sais maintenant que je pourrai descendre sans problème avant l’arrivée des orages.

Avec de nouveau du ciel bleu au-dessus de la tête, la question de la pause pique-nique se pose de façon urgente. Ma première idée avait été de manger au sommet du Stockberg, mais cela ferait trop de temps et d’effort supplémentaire, surtout avec la météo qui se détériore. Un endroit avec vue serait sympa, car la vue est magnifique. Mais un endroit ombragé est plus important ; je souffre vraiment de la chaleur et il n’est pas question de pique-niquer en plein soleil. Une trentaine de mètres sous le col, quelques arbres offrent un peu d’ombre, même si celle-ci est orientée à l’opposée du panorama. Je m’affale sous les arbres, j’ai l’impression d’avoir fait bien plus que 450 mètres de montée !

Après une courte pause, j’amorce la descente vers Stein, quelque 600 mètres plus bas dans la vallée. Une première descente assez douce à travers les pâturages m’amène à l’alpage d’Ahorn. Au-dessous de cet alpage, je maudis une nouvelle route, celle-ci bétonnée et vraiment désagréable sous les pieds… mais c’est de ma faute, j’ai loupé une bifurcation et ne suis plus sur le sentier balisé qui, lui, continue dans le pâturage. Ce n’est que 200 mètres plus bas, en tombant sur un panneau de balisage, que je me rends compte de mon erreur. Une petite montée supplémentaire (dont je n’avais vraiment pas besoin) me ramène sur le bon sentier à la ferme de Rueboden.

Le village de Stein apparaît à présent, ses quelques maisons regroupées autour d’un clocher d’église blanc. Il ne reste plus beaucoup de distance à couvrir, mais la fin est raide et je suis vraiment à la peine… d’ailleurs, les descentes sont de plus en plus désagréables pour moi, un truc d’âge sans doute… Je ne pense pas avoir jamais été aussi fatigué après trois heures et demie de marche, ni avoir eu aussi mal dans les jambes et les pieds. Vraiment, la chaleur aura gâché cette journée, malgré les paysages magnifiques.

Dans la vallée, tous les paysans du Toggenburg sont en train de faire du foin. Ca ratisse et ça ramasse de partout, une véritable course contre la montre en pleine canicule, il faut que l’herbe desséchée soit mise à l’abri avant l’arrivée inévitable de la pluie. En attendant le bus, j’observe une procession sans fin de tracteurs, de camions et de remorques chargés de foin.

Quand le bus arrive, il est déjà plus que rempli d’enfants, c’est le retour de la course d’école et je dois rester debout. Ils portent tous des chaussures de marche et des casquettes soit rouges, soit vertes, ce sont peut-être deux classes différentes. Les enfants ne semblent pas du tout accablés par la chaleur, ils sont tout aussi pleins d’énergie et de vie que ce matin. A Nesslau, d’autres groupes scolaires les rejoignent dans le train, et c’est dans une cacophonie de voix aiguës suisse-allemandes (très utile pour ma compréhension d’ailleurs !) que je termine la quatrième étape – et j’espère la plus chaude – de ma randonnée.
 
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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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