Sur le Chemin panorama alpin : deuxième étape, de Trogen à Jakobsbad


Publiziert von stephen , 30. April 2015 um 20:10.

Region: Welt » Schweiz » Appenzell
Tour Datum:26 April 2015
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-AI   CH-AR 
Zeitbedarf: 5:15
Aufstieg: 835 m
Abstieg: 857 m
Strecke:Trogen – Bühler – Appenzell - Jakobsbad
Zufahrt zum Ausgangspunkt: cff logo Trogen, train-tram depuis St-Gall
Zufahrt zum Ankunftspunkt: cff logo Jakobsbad, deux trains par heure vers Herisau et Gossau

English version here

Une  semaine après la première étape, je repars vers la Suisse orientale pour reprendre mon itinéraire du lac de Constance au Léman. Après une nuit pluvieuse, ce dimanche matin est parfait : lavée par la pluie, l’air est limpide ; chaque détail des montagnes est précis, accentué par le soleil encore bas. Quelques rubans de nuages complètent ce décor de rêve que j’observe par la fenêtre du Voralpen-Express qui m’emmène lentement de Lucerne à St-Gall, puis par celle du Trogenbahn qui me dépose vers dix heures et demie à Trogen, où j’ai terminé la première étape.

Il faut malheureusement couvrir beaucoup de distance sur asphalte au début de cette randonnée, et une demi-heure passe avant que je me retrouve enfin sur un sentier forestier qui monte en pente assez raide, serpentant entre des racines exposées par l’érosion. Ce sentier débouche trop rapidement sur une nouvelle route d’alpage, qui m’emmène en peu de temps à Hohe Buche, premier mini-sommet de la journée situé à une altitude de 1130 mètres. Cette colline herbeuse dispose d’un restaurant et jouit de belles vues vers le sud, où le massif du Säntis s’est déjà bien rapproché par rapport à la vue depuis le Kaienspitz lors de l’étape précédente. Il me faudra quand même une bonne journée de marche après celle-ci pour m’y approcher de tout près. De gros cumulus bourgeonnent au-dessus des sommets, signes précurseurs s’une dégradation pluvieuse et peut-être orageuse annoncée pour ce soir.           
  
Pour le moment, le temps reste clément, avec un beau soleil et une température juste bien pour marcher. Je poursuis ma route vers le sud, descendant le long d’une large crête herbeuse. Je vois peu d’autres randonneurs mais pas mal de VTTistes ; les uns transpirant et soufflant pour remonter la pente, les autres cherchant le point d’équilibre entre vitesse et maîtrise dans la descente. Je passe par une barrière, où les collines appenzelloises sont très joliment encadrées par des arbres à droite et à gauche. Le chemin remonte alors vers un second sommet, plus marqué que le premier et point culminant de la randonnée avec ses 1160 mètres, mais sans nom sur la carte. Un petit troupeau de mutons a élu domicile juste sous le sommet. La vue s’ouvre maintenant vers l’est, où c’est le sommet carré du Hoher Kasten qui attire l’attention.

Je descends à nouveau, plus raide cette fois-ci. Je passe devant deux chalets isolés à Wissegg, où un arbre majestueux étend ses branches encore dépourvues de feuilles au-dessus du chemin. Je passe au milieu d’un troupeau de vaches et continue par un pâturage pentu où l’air est bien imprégné de l’odeur des bêtes. Un sentier forestier me fait descendre en lacets jusqu’au village de Bühler, qui manque de caractère malgré le beau clocher à son centre. Un tournoi de foot junior est en train de se dérouler au stade municipal ; quatre mini-équipes de mini-joueurs s’affrontent sur deux terrains voisins, alors que d’autres gamins attendent leur tour.

Encore du bitume à présent ; pire, c’est du bitume en forte montée sous un soleil devenu chaud. L’air est lourd et collant dans cette vallée, il y aura de l’orage plus tard, c’est certain. Un panneau peint à la main m’informe qu’il me faudra 96 jours de marche pour couvrir les 2443 kilomètres jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle… il se peut que je n’aille pas au bout !  La route se transforme enfin en sentier herbeux, qui monte en lisière de forêt avant d’atteindre une nouvelle crête à Saul,  1031 mètres. La deuxième et dernière montée de la journée est terminée.

La vue vers le sud depuis ici est particulièrement belle, même si les sommets de l’Alpstein ont disparu dans les nuages. Devant cette toile de fond rocheuse se déroule un premier plan fait de collines, de bosquets, de fermes et de pâturages d’un vert frais printanier, ponctué par le jaune vif des nombreuses fleurs de pissenlit. Seule une ligne de haute tension fait un peu intrusion. Je trouve un endroit juste au-dessus du sentier pour casser la croûte. Plusieurs randonneurs passent devant et me saluent ; une dame semble vouloir entamer une conversation, puis je me rends compte qu’elle n’a besoin de personne, elle est en train de discuter à voix haute avec elle-même. Au moins elle est sûre d’avoir raison.     

Il faut une heure depuis ici pour descendre à Appenzell. Malgré la belle vue vers le Hoher Kasten, cette descente longue et régulière se déroule en très grande partie sur goudron et est assez fastidieuse. Seuls quelques raccourcis coupent les lacets de la route. Il m’a fallu trois heures sans me presser pour marcher de Trogen à Appenzell ; une fois de plus, je constate que le guide officiel est loin de la marque en indiquant 4 heures 15 minutes.

De manière inattendue, j’arrive à Appenzell en plein milieu de la Landsgemeinde. Par la suite, Wikipédia m’apprendra que cette manifestation de démocratie directe se déroule une fois par an, le dernier dimanche d’avril, chose que j’ignorais en planifiant ma randonnée. Cela a l’air d’être un événement important non seulement pour les touristes mais également pour les locaux, qui ont sorti leurs plus beaux habits pour l’occasion. Les rues de la petite ville sont bondées ; tout le monde a l’air d’avoir très chaud et, par conséquent, les nombreux stands à bière ont un grand succès. L’accès à la place centrale est réservé à ceux qui ont le droit de vote, dont je ne fais évidemment pas partie, n’étant qu’anglo-franco-neuchâtelo-lucernois. Des gardes habillés en costume bleu et casque métallique reluisant contrôlent l’accès à la place, vérifiant que seuls les vrais Appenzellois puissent franchir le cordon de sécurité pour pouvoir lever la main et voter. Sur une estrade à un bout de la place, un notable local est en train de prononcer un discours dont le sujet semble être la piscine couverte cantonale. Il est intéressant d’observer cette tradition archaïque certes, mais à laquelle les gens ont l’air de tenir ; malheureusement, cela m’a un peu empêché de vraiment visiter la petite ville. 

Je ne savais pas trop jusqu’où j’allais marcher aujourd’hui. L’étape Trogen – Appenzell était trop courte pour une journée de marche après trois heures de train, c’était clair. L’étape suivante décrite dans le topo-guide va d’Appenzell à Urnäsch, encore trois heures de marche. Cela me paraît un peu trop, non pas sur le plan physique mais parce que cela me ferait rentrer très tard. J’opte donc pour un compromis : je continuerai jusqu’à Jakobsbad, à deux heures d’ici, puis ajouterai la partie Jakobsbad-Urnäsch au début de la prochaine étape.     

A vrai dire, je n’aurais rien perdu en m’arrêtant à Appenzell, car le tronçon qui mène à Jakobsbad est largement dépourvu d’intérêt. Plutôt plat, cet itinéraire de fond de vallée n’offre que peu de vues et se déroule en partie près d’une grande route. A ceux qui voudraient faire le Chemin panorama alpin mais qui ne tiennent pas absolument à le faire en entier, je recommanderai de trouver une variante pour cette section ou, plus radicalement, de la sauter complètement en prenant le train d’Appenzell à Jakobsbad. Pendant vingt minutes il faut carrément marcher le long de la route principale. Ensuite, au-delà d’un rond-point, les choses s’améliorent un peu, mais la route reste tout près et les seules vues sont en arrière, vers le Hoher Kasten qui pointe toujours son nez par-dessus un premier plan urbanisé.

Après Gontenbad, cela s’améliore un peu : au moins il y a la surprise du Barfussweg, ou “Chemin pieds nus”. Réinvention moderne d’une vieille tradition, les panneaux le long du chemin entre Gontenbad et Jakobsbad invitent les randonneurs à délaisser leurs chaussures pour marcher pieds nus dans l’herbe. Je me plie à la tradition, enlève mes chaussures et chaussettes, et poursuis mon chemin, longeant un terrain de golf. Je dois dire que c’est plutôt agréable de sentir l’herbe entre les orteils et sous la plante des pieds ; quelques endroits sont un peu boueux mais là encore, la sensation de terre froide est  très sympa. D’accord, je vais avoir les pieds un peu sales, mais j’avais de toute façon prévu de les laver ce mois-ci…   D’autres randonneurs se sont également déchaussés ; les nombreux cyclistes et joggeurs, par contre, ont préféré garder leurs pieds bien au chaud. Un homme  et son chien regardent jouer les golfeurs, mais seul le chien a enlevé ses chaussures.  Le terrain finit par devenir moins agréable, avec beaucoup de gravillons ; après une demi-heure je finis donc par me rechausser. Je passe à côté du village de Gonten et, vingt minutes plus tard, arrive à la petite gare de Jakobsbad, assez animée avec son arrivée de téléphérique et son toboggan d’été.

Dans le train vers Herisau, juste avant la gare d’Urnäsch, la vue s’ouvre vers la vallée menant à la Schwägalp et au Säntis. L’étape suivante de ma randonnée me fera passer par là. L’itinéraire official se contente de suivre le fond de la vallée, mais j’ai l’intention de faire ici la première de mes variantes et de passer un peu plus haut, par la Hochalp et le Spicher. Je suis un peu surpris par la quantité de neige qui reste là-haut : avec une baisse des températures et de nouvelles précipitations prévues pour les prochains jours, je devrai peut-être attendre une semaine ou deux de plus que prévu avant de faire cette prochaine étape.
 
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Tourengänger: stephen
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