Petit tour des alpages enneigés, au-dessus de Niederrickenbach

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Ne sachant pas trop quoi faire ce dimanche, mais ne voulant pas rester à la maison, je me suis forcé à m’inscrire pour cette randonnée guidée organisée par l’office de tourisme et les exploitants du téléphérique Dallenwil-Niederrickenbach. C’est la première fois que je m’inscris pour une rando dans un groupe suisse-allemand et j’appréhende un peu sur le plan linguistique, mais bon, je me dis, un peu d’immersion totale dans le Nidwaldnerdüütsch ne peut que me faire du bien !

Notre objectif est le Brisenhaus, situé quelque 600 mètres au-dessus de Niederrickenbach. Mais, en arrivant au rendez-vous au départ du téléphérique (gratuit avec l’abonnement général, quelle bonne surprise !), notre accompagnateur nous informe qu’il faut changer de programme : trop de neige fraîche, trop peu de visibilité. A la place, il nous propose une balade tranquille entre alpages déserts et forêts féériques. Je ne suis pas contre.
Il y a effectivement beaucoup de brouillard et beaucoup de neige fraîche. Celle-ci est parfaite : légère, poudreuse, profonde, tout ce qu’on aime, à condition de ne pas être celui ou celle qui fait la trace ! Nous montons vers la lisière d’une forêt de sycomores immenses et de conifères gigantesques, tous enveloppés dans un lourd manteau blanc. Après trois jours de brouillard givrant, les aiguilles des conifères sont prisonnières d’une couche transparente de cristaux gelés. Le tout est magique.

Juste avant les chalets d’alpage d’Ahorn, nous bifurquons à droite et plongeons dans un petit vallon, franchissant le torrent gelé sur un petit pont de bois. Les fils de fer des clôtures en bordure de chemin sont décorés de milliers de stalactites de glaces, fines et scintillant même en l’absence de soleil. Nous quittons le vallon par une pente assez raide pour nous retrouver en terrain plus découvert où, pour la seule fois de la journée, un petit vent froid nous rappelle que nous sommes à la mi-janvier. De temps en temps, d’autres groupes de randonneurs, à ski ou à raquettes, émergent du brouillard, nous croisent en nous saluant, puis disparaissent à nouveau.

Nous quittons alors l’itinéraire raquettes balisé et partons en pleine nature, à travers champs en montée régulière, jusqu’à l’alpage de Brändlisboden situé à 1420 mètres. Ici, nous cassons la croûte, debout et rapidement pour ne pas attraper froid. Le déjeuner est minimaliste : un sandwich au jambon et du thé… j’ai fait léger en anticipant une bonne soupe au Brisenhaus ! Un couple passe en raquettes, suivi d’un petit chien tout mou à poils longs, qui semble se régaler même s’il disparaît presque complètement sous la neige à chaque pas. Je suis content de me rendre compte que je n’ai pas trop de difficulté à comprendre notre accompagnateur alors qu’il nous parle des montagnes du coin, du danger d’avalanche ou de la météo : quand on connaît déjà le sujet, tout devient plus facile. Et comme il y a aussi une Allemande dans le groupe, il fait l’effort de tout dire deux fois, en dialecte et en Hochdeutsch. 

Nous poursuivons notre chemin dans un brouillard toujours plus épais, alors qu’il se remet à neiger. Nous atteignons une petite crête boisée, le point culminant de ce petit tour à 1460 mètres. En descente ensuite jusqu’à la Hüethütte, 1415 m, où nous faisons une nouvelle pause.

Nous devons ensuite rejoindre Alpboden, 200 mètres plus bas. C’est la seule partie de cette randonnée qui mériterait la cotation WT2. Quittant le sentier balisé, nous descendons tout droit dans la pente vers l’ouest, visant un passage dans la haie d’arbres qui sépare deux champs. C’est raide, la neige est parfaite, c’est magnifique. En descente plus douce ensuite, le long de la lisière de la forêt, pour atteindre enfin Alpboden, pas loin du départ du télésiège du Haldigrat. Depuis ici, il ne reste qu’une balade facile le long de la piste forestière qui nous ramène à notre point de départ, balade que notre guide rehausse avec quelques petits raccourcis hors sentier. Alors que nous arrivons à  Niederrickenbach, les nuages se déchirent et un petit carré de ciel bleu nous nargue… aurions-nous dû partir trois heures plus tard ?  

Cela aurait été sympa de terminer la rando avec une tasse de vin chaud, mais le restaurant de Niederrickenbach est bondé, aucune chance d’y trouver place. Tant pis… malgré la météo et l’itinéraire raccourci, la randonnée a été vraiment agréable et, comme le guide nous a promis, le paysage a été féérique.