Pointe de Drône... ou comment est le Grand Saint-Bernard l'été?

Jusqu'à ce jour, je n'étais monté au Grand Saint-Bernard qu'en hiver et en raquettes. Cela faisait longtemps que j'étais curieux de voir à quoi cela pouvait ressembler en été. Cependant, il était évident que je n'allais pas emprunter l'itinéraire que je suivais en hiver. C'est pourquoi je me suis décidé d'aller faire une boucle en passant par le sommet de la Pointe de Drône.

Donc... départ de Genève à 5h30 du matin. Ainsi, j'étais à pied d'oeuvre dès 7:15. J'ai donc pu profiter de la fraîcheur matinale en montant la Combe de Drône. A mesure que je montais, le soleil me rattrapait et je commençait à transpirer... Arrivé sur le replat de la Combe de Drône, j'ai vu les premières génisses. Chose curieuse, une génisse de la race du Val d'Hérens dormait debout, la tête posée sur un tas de rochers... jamais vu ça.

Un peu plus haut, un autre spectacle s'est offert à moi: une jeune marmotte montait la garde devant le terrier. Lorsque je me suis approché, elle avait disparu, pour réapparaître peu de temps après... curieuse de voir ce qui se passait.

Près du Col du Bastillon se trouve l'ouvrage d'infanterie des Monts Telliers. Impressionnant de se dire que des troupes ont stationné de manière plus ou moins permanente à plus de 2700m d'altitude. Un descriptif de cet ouvrage se trouve d'ailleurs sur le site http://www.fortlitroz.ch/index.php?page=a1

L'autre côté du Col du Bastillon est très raide et je me demande comment on fait pour traverser ce col en hiver... le long d'une corde, j'imagine...

Arrivé au Lacs de Fenêtre, j'ai pris le sentier montant à la Fenêtre d'en Haut. Celui-ci longe le troisième Lac de Fenêtre et remonte une combe très fortement empierrée. Le dernier tronçon est raide, mais sans danger.

C'est depuis la Fenêtre d'en Haut que les choses commencent à se corser. On remonte d'abord la crête depuis le col, en suivant plus ou moins le fil de l'arête. On gagne ainsi l'antécime ouest de la Pointe de Drône. Quelques passage nécessitent l'aide des mains. Depuis l'antécime, on longe l'arête le long de laquelle quelques passages sont aménagés avec des chaînes.

La pente sud-est du sommet est relativement douce et présente des dalles inclinées... un contraste saisissant avec le versant nord-ouest. On a alors l'impression que l'on a les dernières difficultés derrière soi: que nenni. Quelques passages le long de l'arête sont aménagés de chaînes et de câbles et nécessitent l'usage des mains.

La descente depuis la Grande Chenalette présente une section équipée de chaînes, câbles et échelles. Je peux imaginer que certaines personnes pourraient se trouver en difficulté.

Depuis la plate-forme de l'ancien télésiège, la descente s'effectue sans peine, même si la pente est par endroits très raide.

Tout le tronçon entre la Fenêtre d'en Haut et le Col du Grand Saint-Bernard est bien marqué au sol (les traces de passages sont bien visibles) et est balisé en blanc-rouge-blanc. Même si l'initiative de baliser et équiper un tel itinéraire mérite d'être saluée, je pense que le balisage peut induire en erreur. Ce n'est définitivement pas un sentier de randonnée... ainsi, lors d'une prochaine campagne de balisage, il serait bon que les initiants changent le balisage en blanc-bleu-blanc.

Au Col du Grand Saint-Bernard, j'ai été quelque peu choqué. Certes, je m'attendais à trouver d'autres conditions qu'en hiver. Mais je ne pensais pas qu'il pourrait y avoir autant de monde! J'ai hésité à aller dire un bonjour à Frère Frédéric... mais comme il était 12:30, je me suis dit que j'allais arriver un peu comme un cheveu sur la soupe.

La descente s'est effectuée le long de l'ancien itinéraire muletier. Malgré la présence proche de la route et du bruit inhérent, il vaut la peine de le parcourir car il subsiste encore un bon nombre de tronçons originels (en particulier deux tronçons avec des marches taillées).

Plus bas, au passage de Marengo, le sentier renvoie vers la Pierre et remonte avant de descendre et de traverser la Dranse... c'est bien dommage, car depuis le croisement entre l'ancien chemin muletier et le chemin carrossable menant à la Pierre, l'ancien chemin est encore bien marqué et devrait pouvoir être parcouru sans trop de souci.