Dimanche de Pâques dans les gorges de l'Areuse


Publiziert von stephen , 21. April 2017 um 19:44.

Region: Welt » Schweiz » Neuenburg
Tour Datum:16 April 2017
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-NE 
Zeitbedarf: 3:00
Aufstieg: 380 m
Abstieg: 100 m
Strecke:Boudry – Champ du Moulin - Noiraigue

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Ce n'est pas la première fois que je poste un rapport sur les gorges de l'Areuse : en effet, cette balade est devenue une sorte de rituel printanier depuis que j'habite en Suisse. Mes pèlerinages d'avril sont devenus moins fréquents depuis que j'ai déménagé vers la Suisse centrale en 2011, mais ce dimanche de Pâques est l'occasion parfaite de renouer avec la tradition : on annonce de la pluie à Lucerne mais de bonnes chances de voir le soleil plus à l'ouest.

Nous prenons le train pour Neuchâtel en milieu de matinée. Des giboulées de printemps accompagnent notre trajet mais lorsque nous descendons du train, le soleil brille : comme toujours à Neuchâtel, je raconte à mon amie qui ne connaît pas le région. Nous passons une heure à nous promener le long des rives du lac et dans les rues de la vieille ville, puis nous asseyons sur l'esplanade du Mont-Blanc pour manger les restes du pique-nique de la veille avant de prendre le tram pour Boudry. Au-dessus du lac, de gros nuages avancent inexorablement vers l'est sur un fond de ciel bleu, transformant la couleur de l'eau en un bleu-vert profond.

Il faut un quart d'heure de marche à travers les faubourgs pas folichons de Boudry pour arriver au point de départ du sentier des gorges, sous l'impressionnant viaduc du chemin de fer qui enjambe la vallée. Le viaduc a été entièrement restauré et nettoyé depuis ma dernière visite et la pierre est éblouissante sous les rayons du soleil. Nous discutons de l'étymologie du nom de la rivière : je suppose que l'Areuse neuchâteloise et la Reuse valaisanne ont des origines communes. Seraient-elles des cousines de la Reuss lucernoise ?

Nous avons vécu un hiver avec peu de neige et un début du printemps sec : je me demande sous quel visage l'Areuse va se présenter à nous. Souvent, à cette époque de l'année, elle déverse des quantités impressionnantes d'eau qui bouillonne avec un vacarme qui fait presque peur. C'est loin d'être le cas aujourd'hui : à l'entrée des gorges, la rivière est paresseux et ne coule que lentement. La surface de la vasque en dessous du pont des Clées, où la gorge se rétrécit sous des falaises sculptées par l'érosion, est aussi lisse qu'un miroir. Mais malgré l'absence de drame aquatique la lumière est belle, avec les rayons du soleil de l'après-midi qui se faufilent entre le feuillage des arbres pour éclairer les sous-bois de centaines de nuances de vert.

Cette première partie des gorges est parmi les plus spectaculaires. Le chemin surplombe l'abîme : on entend l'eau loin en dessous mais on ne la voit pas, tant la gorge est étroite et profonde. Nous franchissons la rivière sur une passerelle frêle, puis descendons au bord de l'eau au-dessous de hautes falaises. Juste avant le pont de Vert (516 m), le chemin a été dévié pour contourner un gros éboulement. Certains des blocs qui sont descendus depuis les falaises au-dessus sont énormes : il n'aurait pas fallu être dans les parages quand ils sont tombés !  

Le pont de Vert marque la fin de cette première partie étroite de la gorge, qui s'élargit à présent. Le torrent devient plus paisible et le sentier est plus large. Nous passons sur la rive gauche juste en aval de la centrale hydroélectrique de Combe Garot (532 m), puis à nouveau sur la rive droite quelques centaines de mètres plus loin, en empruntant un pont en bois installé au moment de l'Expo.02, dont l'esthétique inhabituelle est très réussie. Encore plus loin, l'itinéraire a été modifié depuis ma dernière visite en 2015 pour passer tout près de la chute de la Verrière, la plus grosse cascade de la gorge.

Après le pont de la Verrière (575 m) vient l'une de mes parties préférées de la randonnée des gorges. Nous franchissons la rivière une nouvelle fois, puis remontons en pente relativement raide à côté d'une belle enfilade de cascades. Bien que le débit d'eau soit faible et que les chutes soient moins imposantes qu'à certaines occasions, la combinaison des rayons du soleil qui font étinceler l'eau et la verdure printanière sur les rives est magique. Cette jolie montée se termine par un court tunnel creusé dans la falaise : depuis ici, il suffit d'un quart d'heure pour rejoindre le hameau de Champ du Moulin, plus ou moins à mi-parcours.

C'est le seul endroit où la gorge s'élargit suffisamment pour qu'il y ait quelques champs. Le hameau lui-même ne comporte qu'une demi-douzaine de maisons éparpillées et une petite gare… et  l'hôtel de la Truite, étape quasi obligatoire pour les promeneurs qui remontent ou descendent les gorges. Cet établissement ancien était devenu de plus en plus vétuste au fil du temps mais, il y a deux ans, les bâtiments ont été entièrement rénovés et l'ancienne grande salle de réception de l'hôtel, devenue café-restaurant, a retrouvé ses couleurs d'antan. Nous faisons une pause thé et bière (le lieu mériterait une bière artisanale de la région, mais il n'y a que le choix Cardinal ou Hoegaarden, c'est dommage), avant d'entamer la seconde moitié de la promenade.

Le temps est devenu plus frais et plus nuageux et, à quatre heures et demie de l'après-midi, nous nous trouvons seuls sur le sentier : le flot continu de marcheurs venant en direction opposée s'est tari. Il faut subir une demi-heure de marche moins intéressante jusqu'à l'usine hydroélectrique des Moyats (630 m), puis la gorge se rétrécit soudainement de nouveau. Nous arrivons au Saut de Brot, où la rivière force le passage entre les falaises par un goulet étroit. À la base de cette cascade parfois très spectaculaire, le sentier franchit la rivière sur un beau pont de pierre, passe sous un grand surplomb, puis grimpe jusqu'à un point de vue sur un éperon rocheux au-dessus de la chute.

Passé ce point fort, le reste de la randonnée est moins spectaculaire, surtout avec le niveau d'eau très bas de ce mois d'avril. Le sentier monte pour rejoindre la voie ferrée que nous suivons, sans la voir, presque depuis Boudry, puis longe les rails jusqu'à Noiraigue. La première fois que j'ai fait la promenade, en 1998, j'ai manqué un train de justesse et ai dû attendre le suivant pendant 1 heure 55 minutes… ce qui est plus que suffisant pour voir tout ce qu'il y a à voir à Noiraigue ! Dix-neuf années ont passé et le train circule désormais toutes les 30 minutes : avec un timing parfait, nous atteignons la gare juste au moment où un train arrive.

De retour au travail deux jours plus tard, mes collègues me racontent qu'il a plu sans interruption toute la journée du dimanche de Pâques. Nous sommes restés au sec, avons finalement eu pas mal de soleil et avons passé une journée plus qu'agréable le long de l'Areuse neuchâteloise.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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