Le long de la Kleine Emme, de Wolhusen à Schüpfheim


Publiziert von stephen , 1. April 2016 um 19:34.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum:26 März 2016
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-LU 
Zeitbedarf: 4:45
Aufstieg: 340 m
Abstieg: 200 m
Strecke:Wolhusen – Entlebuch – Schüpfheim
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Wolhusen
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Schüpfheim

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C'est le dix-huitième week-end de Pâques depuis que je suis arrivé en Suisse en avril 1998.  Les précédents n'ont pas vraiment laissé  de bons souvenirs, soit parce que j'ai dû travailler, soit à cause des conditions météorologiques. Mais cette année est différente : pas besoin de travailler, une amie qui vient passer le long week-end  à Lucerne, et une météo qui devrait être propice à la randonnée.

Nous nous levons en ce samedi de Pâques pour découvrir un ciel presque parfaitement bleu. Seuls quelques petits résidus nuageux flottent autour du sommet du Pilatus : ils ne tarderont pas à se dissiper. Comme il reste encore pas mal de neige en montagne, j'ai proposé de reprendre ma randonnée le long de la Kleine Emme à Wolhusen, où je l'ai quittée le week-end précédent. Selon notre envie et notre forme, nous marcherons soit jusqu'à Entlebuch, soit jusqu'à Schüpfheim. Poursuivre jusqu'à Flühli serait possible mais peu probable, vu que nous avons traîné autour du petit déjeuner et qu'il est onze heures avant que nous prenions le train.

Un quart d'heure plus tard, nous nous trouvons à Wolhusen. La ville s'étend le long de la vallée et il nous faut un temps certain pour la quitter. Nous passons devant un restaurant “asiatique” qui propose des pizzas, des pâtes et des kébabs ; plus loin, le Gasthaus August sert également des pizzas, et un troisième restaurant offre lui aussi le duo pizza-kébab.  Les habitants de Wolhusen ont du choix, à condition de n'avoir rien contre la pizza ni le kébab… 
Après vingt minutes de marche le long d'une route bruyante bordée de constructions d'une laideur impressionnante, nous quittons enfin la ville. Un groupe de cinq ou six motards passe, faisant du slalom sur la route et  accélérant pour faire le plus de bruit possible et affirmer leur virilité. Les premiers beaux jours ont  fait sortir tous les idiots du canton sur la route ; je l'avais déjà remarqué la veille au soir, à Lucerne, où les décapotables bling-bling étaient très en évidence.

Une passerelle nous emmène sur la rive ouest, plus tranquille. Dans l'air flotte une forte odeur de purin, venant d'un pré voisin. Le sentier, mi-herbeuse, mi-caillouteuse, nous fait passer sous des falaises dont le rocher paraît fort instable : nous ne sommes pas loin de l'endroit où une falaise s'est éboulée il y a deux mois, détournant le cours de la rivière et inondant une partie de la ville. Le sentier grimpe un peu au-dessus de l'eau pour arriver à une collection bizarre d'objets. A droite du chemin, un vieux réfrigérateur est fixé à un piquet de bois. Il ne contient qu'une bouteille de Fanta vide, mais un petit écriteau nous demande de garder la porte fermée. A côté, une vieille bouée de sauvetage ne nous paraît pas très utile : la rivière est loin en dessous, la probabilité de faire tomber la bouée au bon endroit en cas de sauvetage doit être infime. A gauche du sentier, un panneau nous informe qu'à Wolhusen, Didi's Pizza Corner sert des filets de crocodile sud-africain en exclusivité, accompagnés d'ananas, de champignons, de bananes et de kiwis. Les habitants de Wolhusen sont décidément gâtés.

La randonnée et le paysage deviennent plus intéressants à présent. Un escalier raide monte au-dessus de la rivière pour contourner un nez rocheux, puis redescend aussitôt pour franchir un affluent, la Fontanne, sur une passerelle au fond d'une petite gorge. Dans une clairière, de nombreuses abeilles bourdonnent autour de ruches aux couleurs vives. Au pont de Chäppelbodenbrücke nous repassons sur la rive est de l'Emme, que nous ne quitterons plus jusqu'à Schüpfheim. Vient ensuite un joli parcours en forêt, où le silence n'est rompu que par le bruit de l'eau, le chant des oiseaux et le passage d'un train de temps à autre.  Sur l'autre rive, des gens font griller de la viande sur les nombreuses petites places de sable qui ponctuent le cours d'eau. Nous passons par de nombreuses grosses bosses perpendiculaires au sentier, allant du talus de la voie ferrée jusqu'au bord de l'eau. Un panneau explique que ces bosses remontent à l'époque de la construction de la ligne de chemin de fer Berne-Lucerne, et servaient à dévier le cours de l'eau à l'opposé de la voie ferrée, afin d'éviter des dégâts au moment des crues de la rivière De très nombreux nichoirs ont été accrochés aux arbres le long du sentier ; nous en reverrons encore beaucoup le lundi de Pâques du côté de Huttwil.

A une heure, nous trouvons un endroit parfait pour manger. Laissant le sentier, nous traversons une clairière verte, passons par un bosquet et nous trouvons au bord de l'eau. À un endroit où il y a un mélange de gros cailloux arrondis et de sable blanc. L'endroit est parfaitement paisible et nous nous régalons avec trois sortes de viande froide, deux fromages différents du Sauerteigbrot et des prunes, avant de poursuivre notre chemin vers le sud.

Un peu plus loin, à Emmenmätteli, le sentier quitte la forêt et la civilisation redevient un peu plus présente. Le long du sentier, en plus de quelques sculptures en bois, des arbustes ont été accrochés à des arceaux en bois, pour leur donner une forme arrondie. Je me demande quelle pourrait en être la raison ; ces brindilles longues et souples seraient-elles destinées à la fabrication de paniers, peut-être ? De nouveau en forêt, nous passons en face d'une jolie cascade : ici encore, des familles font des grillades au bord du torrent. Un escalier en bois nous refait gagner de l'altitude au-dessus de l'eau, qui coule plus vite ici. Les couleurs autour des méandres de la rivière sont belles : vert-brun de l'eau, bleu argenté où elle coule autour des rochers, vert-jaune de l'herbe et des sous-bois, blanc éclatant du sable et des cailloux en rive.

Quelques minutes après ce bel endroit, les bâtiments industriels à côté de la gare d'Entlebuch apparaissent, faisant un contraste un peu choquant. Nous passons entre la gare, un centre de distribution de vente par correspondance et un Landi, puis franchissons la Grosse Entlen par un pont de bois couvert qui, à en croire la plaque fixé au toit, a été construit par Jésus-Christ himself en 1920. Au-dessus de nous dans un arbre, un oiseau répète une chanson longue et mélodieuse qui se termine par une trille et un PIOU PIOU très prononcé, comme pour démontrer qu'il sait faire de vrais bruits d'oiseau.

Loin devant, un bruit de martèlement semble indiquer la présence d'une carrière ou d'une marbrerie. Mais en nous approchons, nous nous rendons compte qu'il s'agit de tirs de fusil... et que cela se passe juste au-dessus du sentier. En effet, les places de tir se trouvent sur une butte au-dessus de la rive est, alors que les cibles sont clairement visibles en face, rive ouest. Ce n'est pas la première fois que je passe sur un sentier qui passe sous un champ de tir mais ça reste déconcertant, même si les tireurs se trouvent trente mètres plus haut et que nous sommes à l'abri. Cela ne semble pas du tout déranger les nombreux randonneurs, enfants compris, qui viennent en sens inverse.

Après le village de Hasle, où il y a une grande place de jeux d'enfant et de barbecue au bord de la rivière, la vallée s'élargit, l'Emme coule en ligne droite et le paysage perd un peu de son charme sauvage. Par une vallée latérale, nous voyons la Schrattenflue, encore toute blanche de neige et très imposante. Elle figure sur ma liste de sommets à faire depuis des années ; cet été, je dis à mon amie, nous y irons ensemble, cela lui fera une bonne raison de plus pour revenir visiter la région.

Au bout de presque cinq heures de marche, nous arrivons à Schüpfheim. Dans un jardin juste avant la gare, une vieille télécabine a été aménagée en balançoire très suisse. Nous attendons le train pendant dix minutes sous un soleil bien agréable puis, pendant le trajet de retour, nous amusons à repérer les choses que nous avons vues pendant notre randonnée. De retour à Lucerne, pour la première fois de l'année, je me régale avec une bonne bière belge, assis sur le balcon. Une très belle journée s'achève autour d'un grand plat de spaghettis à la bolognaise, comme en cabane… que demander de plus ?

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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