Sass D'Ortiga : Arête W - voie Wiessner/Kees

2ème longue journée d'affilée (bon on est pas bien rapides...) sur le rocher incroyable des Pale di San Martino, 2ème méga-classique après la fameuse Schleierkante, je ne sais plus trop quoi dire...on a trouvé ça encore plus beau (bon c'était aussi un peu plus facile !), un caillou incroyable troué comme un emmental ou on attrappe un bac après l'autre sans réfléchir (enfin en second !), le tout plein gaz du haut en bas ou presque. Malgré la fréquentation le grip reste étonnant, pas une once de patine, l'adhérence doit bien valoir celle du grès du Rum ou de l'Elbsandstein.

Pour les petits grimpeurs que nous sommes, c'est indiscutablement l'une des toutes plus belles voies que nous ayons jamais gravi (avis partagé par notre guide Daniel qui a pourtant arpenté les Alpes comme peu d'autres...). Il n'y a vraiment que les Dolomites pour proposer des trucs aussi impressionnants sans jamais dépasser le V ! L'accès long et parfois impressionnant (bien sécurisé cela dit) rebute sans doute pas mal de gens, sinon on n'y ferait la queue comme dans la face S de l'Aiguille du Midi.

La 3ème voie majeure des Pale (la rugueuse fissure Buhl) étant un peu au dessus de nos forces, nous nous contenterons d'une journée plus tranquille le lendemain sur la Dente del Rifugio (le "jardin d'escalade" du refuge - aux standard Dolos, cela dit : 6 grandes longueurs avec descente pas donnée...) avant de finir le séjour par une voie Piaz dans les Tours de Vajolet, autre coin légendaire des Dolomites.

A noter que même sans grimper le Val Canali offre des randos superbes, faciles ou bien alpines, des VF vertigineuses mais accessibles, d'autres refuges accueillants (Pradidali), le tout dans un cadre magique - bref une destination idéale pour revenir en famille.

Itinéraire : topo détaillé ici

Conditions : rand névé pour monter à la Forcella di Mughe, crampons/piolet plus qu'utiles le matin (le gardien prête des piolets si jamais !), on peut les laisser au col. La VF qui suit a été un peu endommagée par 2 énormes blocs ayant recouvert le cable juste avant de remonter les barreaux, ce passage demande désormais un peu d'assurage si on veut éviter de jouer à la souris en s'enfilant dessous. Sinon équipement Dolomites, rien que des vieux pitons et de vieilles cordelettes, même dans une méga classique comme la Wiessner-Kees il faut continuer à chercher son chemin et à s'assurer (le rocher s'y prête cela dit magnifiquement). Descente de la VN facile et très bien balisée, sauf 2 ressauts de 20m assez exposés qu'il vaut mieux assurer (broches scellées neuves en haut et en bas). Longue et divine glissade dans le névé jusqu'à 1960m (!) - l'hiver passé a été exceptionnellemenz enneigé sur les Dolomites, le gardien nous a dit que la neige arrivait au milieu du 1er étage début mars.

Météo : Ciel encore chargé à l'aube avec les dernières gouttes, puis grand beau puis alternance de cumulus pas menaçants et d'éclaircies. Très doux, vent nul.

Participants : Agnès et moi, Michel W, Daniel M (guide). 2 cordées de jeunes (et beaux...) Italiens de Trento derrière nous (dont l'une avait gravi la Messner en face N de la Cima della Madonna l'avant-veille - leur récit ne donnait guère envie d'y aller...), très sympas. 

Horaire : Dep parking 5h40, refuge 6h40/7h, attaque 10h, sommet 14h30/15h, refuge 17h30.

Rifugio Treviso : Je radote, même commentaire que pour le Rifugio del Velo : accueil adorable, gastronomie gouteuse et roborative, gardien (guide) compétent, confort douillet, 40 EUR pp en 1/2 pension, que demander de plus...ah oui, d'avoir des refuges comme ça chez nous ? A Fiera di Primiero, dormi  au B&B  de Casa Paola à Imer (4km plus bas), 25 EUR pp.