Mutajela di Sennes (2787m), le Rigi des Dolomites

Bon un peu plus haut et bien plus sauvage que notre Rigi national, bien sûr, mais ce sommet classique à ski est sans doute l'un des plus beaux belvédères pour observer l'immense majorité des stars dolomitiques : Tre Cime, Croda Rossa, Cristallo, Sorapiss, Antelao, Tofane, Pelmo, Marmolada, Sassolungo...quasiment personne ne maque à l'appel (allez, peut-être la Civetta...).

Nous étions montés au refuge l'après-midi de la veille au terme d'une longue journée commencée sur le Zehner, histoire de devancer le retour du mauvais temps (ou de devancer le ramollissement de la raide pente SE sommitale, au cas ou le soleil ferait de la résistance...) annoncé pour la mi-journée. En vain apparemment, puisqu'au réveil la visi près du refuge ne dépassait pas 50 mètres...nous n'étions donc pas fâchés de suivre la trace refaite la veille par Giorgio Peretti, un guide légendaire de Cortina qui continue à emmener des clients en montagne malgré ses 70+++ printemps. On avait d'ailleurs passé une magnifique soirée avec lui, qui a non seulement arpenté le Alpes et monde, mais aussi fréquenté du "beau" monde comme le grand écrivain Mario Rigoni-Stern, Ricardo Cassin ou Kurt Diemberger...leurs messages ornent d'ailleurs sa biographie disponible sur place au Rifugio. Au bout de quelques verres de Vino della Casa, Agnès s'était même soudain mise à comprendre l'italien !

Le retour du soleil nous a heureusement permis de profiter du skyline dolomitique depuis le sommet, au bout de quelques jours on avait retrouvé nos vieux repères et arrêté de confondre les Tofane et le Cristallo. Descente de rêve en moquette à point sur la partie intermédiaire. La partie basse présente un relief de bosses et creux pas forcément très skiant, nous avons même remis les peaux pour repasser un mini-collu au dessus du dernier chalet. L'après-midi, comme le mauvais temps refusait d'arriver, on a rallongé un peu la sauce en faisant un petit crochet par le Rifugio Fodara Veglia puis au pied du Lazarines (tracé mais vraiment trop raide pour s'y aventurer dans la fournaise de l'après-midi). Le retour à Pederü ressemble à une quasi piste de bob sur une piste d'alpage raide et tourmentée dont la partie inférieure franchit une gorge d'allure infranchissable vu d'en bas, assez étonnant.

Installation le soir même à la douillette AJ de Brixen, au coeur de cette splendide cité médiévale, afin de meubler un lendemain pluvieux par un programme plus "urbain" : goinfrerie de glaces & pizzas, shopping dans la vieille ville (d'où la voiture est bannie à 95%), visite culturelle à la nonnerie de Chiusa...le tout entrecoupé d'un petit trail sur les bords de l'Isarco et d'une séance de salle de grimpe (celle de Brixen est magnifique) pour garder bonne conscience...

Le dernier WE avant de reprendre le bureau sera à nouveau bien plus chargé entre la Forcella di Mezdi (au pays de Messner) samedi matin et le Palü  dimanche.


Conditions : neige de printemps < 2500m, au dessus encore des accumulations pas toujours consolidées, en surface poudreuse humidifiée. Risque 2 annoncé, pas de signe suspect mais qques coulées de fond sur les sommets du voisinage. Enneigement exceptionnel sur les Dolomites.

Météo : brouillard et éclaircies en début de matinée, puis assez beau, se recouvrant l'après-midi. Doux puis chaud, iso 0° à 2000m. Vent nul.

Participants : Agnès et moi. Un couple bavarois en raquette qui s'est arrêté 200m sous le sommet

Itinéraire détaillé ici