Neckarradweg en vélo-camping familial, de Sulz à Heidelberg


Publiziert von Bertrand , 31. Mai 2012 um 11:23.

Region: Welt » Deutschland » Südwestliche Mittelgebirge » Odenwald
Tour Datum:20 Mai 2012
Mountainbike Schwierigkeit: L - Leicht fahrbar
Wegpunkte:
Geo-Tags: D 
Strecke:Ca 200km de Sulz à Heidelberg (avec certaines sections en train)
Kartennummer:Topo Bikeline "Neckarradweg", version 2012, PARFAIT.

Tradition familiale désormais bien établie, les 4 jours du Pont de l'Ascension sont "religieusement" consacrés à la découverte d'une région exotique en mode vélo-camping familial. Bien balisés, souvent pittoresques et largement à l'écart de la circulation, les itinéraires cyclables longeant la plupart des grands cours d'eau allemands sont vraiment le terrain de jeu idéal pour cela. La Suisse, qui s'autoproclame "pays du vélo" mais où l'on rencontre surtout beaucoup de voitures, pourrait souvent en prendre de la graine...

Après le Danube Autrichien, la Moselle et le Haut Danube allemand, cap cette fois-ci sur le Neckar, grande artère fluviale reliant le pied de la Forêt-Noire au Rhin, en alternant  zones champêtres, petits joyaux baroques comme Tübingen, Bad Wimpfen ou bien sûr Heidelberg, mais aussi zones urbaines plus ou moins sinistres comme autour de Stuttgart. Le jeu consiste donc à utiliser les excellentes connexions des trains régionaux de la DB (où les vélos voyagent gratuitement...même remarque que plus haut...) pour sauter les parties les plus urbanisées et garder les coins sympas pour pédaler.

Comme souvent à l'Ascension, la météo de cette année-ci (flux de SSW instable sur les Alpes) se prêtait idéalement à s'éloigner de la montagne, nous avons tout fait au sec et pu bronzer au moins 3 jours sur 4. Seuls de jolis orages nocturnes sont venus mettre un peu d'ambiance et permettre de tester l'étanchéité des tentes. Sur le plan pratique, Cécile (presque 11 ans) pédale désormais seule comme une grande sur son vélo 24' avec 3*7 vitesses alors qu'Arnaud (7 ans 1/2) alterne à 50/50 les sections "en solo" et les tronçons tractés derrière papa grâce au génial système Followme. La fréquentation reste tout à fait supportable, un peu de monde dans les coins les plus jolis mais aussi de longues zones solitaires, rien à voire avec Passau-Vienne en plein été, moins de monde qu'en Moselle à la même époque aussi.

Dans le détail :

Jeudi 17 Mai : 2h45 de voiture de Berne à Sulz am Neckar (y aller en train avec 3 changements, 2 gamins, 4 vélos et 1 carriole lestée de bagages était vraiment au dessus de nos forces) où il est facile de se garer pour plusieurs jours près de la gare. Le voyage commence bien mal : à peine sortie la carriole du coffre, un pneu à plat - la chambre à air a explosé, sans doute dû à l'atterrissage un peu brutal. Pas de souci, on en a une de rechange. Qui recrêve 1km plus loin. 2 plats en 2kms, voilà un voyage qui commence bien.. Surtout que cette fois-ci c'est le contraire, le trou est tellement petit qu'on ne le détecte qu'en descendant (à travers les orties) sur les bords du Neckar afin de plonger la chambre à air dans l'eau. Enfin bon 1/2h plus tard le nouveau coup d'envoi peut enfin être donné.

Les choses s'arrangent rapidement et les 53 kms jusqu'à Tübingen sont presque toujours agréables, avec une mention spéciale au joli village de Rottenburg. Nuit à l'idyllique camping de Tübingen, et balade apéritive dans cette ville magnifique à l'ambiance estudiantine débridée, au centre historique plein de charme et aux nombreux espaces verts. Ce sera vraiment le coup de coeur du séjour. Du coup Cécile et Arnaud, visiblement peu entamés par l'étape du jour (et bien requinqués par une glace géante dans un Café-Konditorei de Rottenburg), ont encore tenu à gravir les 453 marches de la tour de l'église...Temps ensoleillé mais pas très chaud


Vendredi 18 Mai : Tübingen - Plochingen, 55km, puis train de Plochingen jusqu'à Stuttgart - Bad Cannstadt. Les jours se suivent sans se ressembler : grosse averse à l'aube empêchant d'aller arpenter les hauteurs de Tübingen en footing avant le P-dèj, un ciel souvent couvert, mais surtout la soirée la plus sinistre du voyage au camping de Bad Cannstadt. Les contraintes logistiques (éloignement des campings, autonomie limitée à 50-60 kms par jour) obligeaient à passer la nuit là, mais nous ne sommes pas prêts de recommencer ! Le parcours à vélo présente encore quelques coins sympas, mais une section de 5kms sur une grosse route au bord d'un golf est à la limite acceptable de la sécurité et  l'urbanisme se densifie au fur et à mesure de la progression.

L'étape du soir au Camping de Bad Cannstadt restera l'une des plus glauques jamais connues en voyage : camping bondé de camping-cars coincé entre l' autoroute, le circuit d'essais de Mercedes et un immense terrain vague servant de parking à la Hans-Marin Schleyer Halle, le tout cerné de banlieues industrielles entièrement vouées à la cause du célèbre constructeur à l'étoile cerclée. J'ai tenu à tout faire à vélo (la piste cyclable entre Plochingen et Stuttgart n'est pas bien champêtre mais entièrement en site propre) en laissant Agnès et les enfants monter dans le train à la gare de Plochingen. Au total ils mettront presque autant de temps à traverser les 2 kms entre la gare de Bad Cannstadt et le camping homonyme...Accueil antipathique évidemment, troupe de motards campant juste à coté de nous au milieu de leurs caisses de bière, grosse averse le soir, disco jacassante une partie de la nuit, rien ne manquait au tableau...


Samedi 19 Mai : Du mieux ! D'abord un joli footing matinal avec Agnès pour aller se balader dans Stuttgart. Aucun cachet particulier, mais un immense parc conduisant des bords du Neckar jusqu'au coeur de la ville dans un écrin de verdure orné de petits étangs, un Bois de Boulogne en mieux entretenu. Le soleil ne nous quittera plus. Nous shuntons à nouveau les banlieues nord de Stuttgart grâce aux Regiozüge de la DB (trains direct de Bad Cannstadt évitant le changement à Stuttgart) pour entamer l'étape vélo du jour à Kirchheim. Arrêt au marché de Heilbronn aux abords il est vrai un peu ingrats mais dont la piste cyclable 100% autofrei permet de s'échapper assez facilement.

Casse-croûte de midi à Neckarsulm après une pause dépensière au Rad-Shop local : entrés pour racheter juste une chambre à air de rechange pour la carriole, nous ressortirons avec une nouvelle selle (celle d'Agnès avait il est vrai un peu vécu), 1 nouveau tube de selle (j'avais cassé le pas de vis en montant le nouvelle selle dans l'atelier - les mécanos ont dû bien rigoler) et presque un nouveau vélo puisque selon le vendeur le cadre d'Agnès affichait une fissure suspecte au niveau de la fourche (Gefährlich ! Kein Kilometer mehr !). Bon à l'heure ou j'écris ces lignes la bicyclette est toujours intacte et Agnès toujours vivante...

La suite est vraiment souvent très chouette, mention spéciale pour le village perché de Bad Wimpfen qui aurait presque des petites allures de Rocamadour ou St Paul de Vence...mieux vaut laisser les vélos en bas et y monter à pied. De petites routes de campagne tranquilles ménent aisément à Obrigheim puis au merveilleux camping Germania de Mörtelstein où il faut ABSOLUMENT passer la nuit : coins d'herbe idyllique en bordure d'un méandre du Neckar, calme absolu, accueil adorable par un couple mixte Germano-Uranais (Schattdorf) qui nous a gentiment invité à pique-niquer le soir à l'abri sur les tables du restaurant alors que l'orage quotidien était sur nos têtes, prix imbattables...


Dimanche 20 Mai : Soleil et chaleur. Long footing matinal sur les hauteurs grâce au guidage Google Maps sur Iphone (ça me coutera finalement 30 CHF de Roaming, merci Swisscom), histoire de s'ouvrir l'appétit avant de baffrer les restes du dernier P-dèj. L'étape jusqu'à Neckarhausen (d'où nous ferons un dernier bref raccord en train jusqu'à Heidelberg) ne fait que 35km mais ils sont vraiment bucoliques tout du long, que ce soit le spectaculaire château de Zwingenberg, le village perché de Hirschhorn où les longues sections forestières en bordure immédiate du Neckar. C'est sans doute la partie la plus intéressante de l'itinéraire cyclable si on n'a que peu de temps.

Nous aurons même l'occasion d'y prolonger le séjour plus que prévu puisque la piste cyclable en aval d'Eberbach était bloquée en ce dimanche matin par un HalbMarathon...pas de souci, nous attendrons tranquillement la fin de l'épreuve au bord de la piscine locale sous un soleil quasi tropical. Les coureurs apprécieront apparemment moins, on entendra plusieurs interventions en ambulance et même en hélico...Arnaud, déchainé fera l'intégralité de l'étape seul "et sans jamais pousser" malgré quelques raidillons courageusement affrontés sur le grand plateau (il ne sait pas encore passer le petit !).

Traversée du Neckar par le bac de Neckarsteinach (un peu de bateau motive toujours bien les enfants, même si ça ne dure que 5 minutes), remontée à la gare, 20 minutes d'attente du train qui seront bien occupés à comprendre le fonctionnement kafkaien des automates de la DB (si vous trouvez ceux des CFF compliqués, prévoyez large pour prendre vos billets à la DB !) - nous débarquons à Heidelberg sur les coups de 15h. Après 4 jours somme toute souvent tranquilles, cela fait évidemment un choc : certes on sait la ville touristique à fortiori en un beau dimanche...mais là c'est pratiquement comparable à la Tour Eiffel au mois d'août !

Les rues de la vieille ville, la place de la cathédrale et le célèbre château (tout est beau et de haute valeur patrimoniale, il faut bien le reconnaitre) sont littéralement pris d'assaut par une foule internationale où aucune nation ne semble manquer à l'appel : Japonais, Indiens, Italiens, Américains...j'ai même entendu parler brésilien...). Il faut faire la queue pour obtenir la glace promise aux enfants depuis le matin, évidemment 2 fois plus chère et 2 fois moins grosse que l'avant-veille à Plochingen. Bref le constat pour nous reste le même : les *** Guide Vert Michelin et autre Unesco World Heritage sont certes grandioses et intellectuellement satisfaisant à cocher sur sa To-do-list de touriste culturel éclairé, mais ce ne seront jamais les vrais coups de coeur de nos voyages.

2 trains et 2h30 plus tard (les Allemands ne perdent jamais leur flegme malgré les compartiments vélos bondés, tout se passe dans le calme, le respect et la bonne humeur), à la tombée de la nuit, nous extrayons pour la dernière fois nos 5 véhicules roulants du train régional à la petite gare déserte de Sulz d'ou tout avait commencé 3 jours plutôt.  Autant dire une éternité, c'est en tous cas comme ça qu'on l'a ressenti une nouvelle fois...

PS : pour ceux qui se demandent si nous avons du coup rangé les skis...et bien NON !

Tourengänger: Bertrand
Communities: Kids & Hike


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Kommentare (1)


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CarpeDiem hat gesagt:
Gesendet am 4. Juni 2012 um 09:26
Génial!


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