Un après-midi sur le Zugerberg
|
||||||||||||||||||||||||
English version here
Combien de saisons peuvent tenir en une journée ? En ce dimanche d'avril, c'est un joli ciel bleu que je vois en ouvrant les stores. A dix heures il refait quasiment nuit et il pleut horizontalement. Une heure plus tard le soleil est de retour, alors qu'à midi, le vent fait tout ce qu'il peut pour détruire l'arbuste que je viens d'acheter pour mon balcon. A une heure de l'après-midi il fait de nouveau beau et je décide de risquer une petite sortie, ne sachant plus vraiment comment m'occuper à l'intérieur après plusieurs week-ends pluvieux à la suite.
Un quart d'heure plus tard, après un court trajet en bus, je pars à pied depuis le Kolinplatz, au bord de la minuscule vieille ville. Tout de suite ça commence à monter, plutôt raide, par des ruelles bordées de villas et de résidences luxueuses (parler simplement de maisons et d'appartements serait certainement de mauvais goût). C'est la première fois que je me promène dans ce quartier de Zug, très différent de celui au nord de la ville où j'habite. Autour de chez moi il n'y a qu'usines, bureaux et chantiers ; ici, en revanche, tout est beau, verdoyant et déjà achevé. Les maisons sont entourées de grands arbres, donnant un air à la fois très "nature" et très soigné à ce joli quartier… je n'ose pas croire quel type d'emploi il faut avoir avant de pouvoir payer un loyer par ici !
La raideur des pentes inférieures du Zugerberg me surprend. N'ayant pas marché depuis quelques semaines, la première montée jusqu'à la petite chapelle de poupée de Ste-Verena m'essouffle rapidement, et la suite du parcours en forêt est tout aussi raide. Mais bientôt, en quittant la forêt à Steren, la pente s'adoucit et mon chemin se poursuit facilement, à travers champs sur des sentiers boueux et souvent très glissants. Le soleil chauffe bien et bientôt, je suis obligé d'enlever une couche. A droite, la vue sur le Zugersee bleu et agité par le vent devient de plus en plus étendue au fur et à mesure que je monte, gâchée seulement par la laideur de l'agglomération zougoise à son extrémité nord. Quelque part au lointain, peut-être là-bas à Cham, une église sonne deux heures.
Alors que je m'approche de Blasenberg, la météo se dégrade très vite. De gros nuages arrivent à toute vitesse depuis l'ouest, le vent souffle plus fort et il se met à tomber une espèce de mi-neige, mi-grêle. Mais je vois déjà arriver la prochaine accalmie et cinq minutes plus tard, le soleil brille une fois de plus. Au fond, le Rigi et le Rossberg sont coiffés d'une couche de neige toute fraîche. C'est un vrai temps d'avril ; Vivaldi aurait trouvé toute l'inspiration nécessaire à ses Quatre Saisons en s'asseyant sur le Zugerberg pendant une demi-heure.
Au bout d'une heure et quart, j'arrive à l'ensemble de restaurants et d'aires de jeux qui marque le "haut" du Zugerberg, bien que son point culminant géographique se situe un peu plus loin. Le Zugerberg n'a pas de vrai sommet ; il s'agit plutôt d'un haut plateau fait de creux, de bosses et de jolis petits vallons marécageux. Le sentier devient une petite route asphaltée qui serpente joliment dans ce paysage, en prenant la direction générale du sud mais sans trop se presser. Le Rigi se rapproche et offre un joli fond à ce premier plan composé de ruisseaux, de petits coins cultivés et de ruisseaux.
J'entame la descente sur Walchwil. Une piste caillouteuse descend à la lisière de la forêt, passant dans un tunnel creusé dans la roche et offrant quelques belles échappées entre les arbres vers le lac Quatre Cantons tout au fond. A Winterstein, malgré son nom, c'est le printemps dans toute sa splendeur : l'une des fermes est entourée de plantes de rocaille multicolores, alors que dans les prairies, de grands cerisiers sont en pleine floraison. Le ciel s'assombrit et m'envoie quelques gouttes une fois de plus mais, comme avant, l'averse ne dure que quelques secondes avant que le soleil reprenne le dessus.
La piste se transforme en route qui franchit quelques ravins, avant qu'un sentier raide me mène à travers champs aux premières maisons de Walchwil. Ce village jouit d'une exposition et d'un microclimat privilégiés, il y a des palmiers dans les jardins… il y a même un jardin dans lequel le propriétaire a fait quelques excès de zèle en installant deux ponts japonais sortis tout droit d'un tableau de Monet… mais peints d'un rose au goût douteux ! Il y a de belles maisons ici ; mais aussi des grues qui poussent un peu partout à la lisière de la forêt au-dessus du village... visiblement, Walchwil n'a pas fini de s'étendre.
Le soleil chauffe bien alors que j'arrive à la gare. Il est 15 heures 42, j'ai loupé un train à une minute près et le prochain n'est que dans une heure… mais les CFF ont eu pitié de moi et ont mis en place un tout petit retard de deux minutes, juste assez pour me permettre d'arriver sur le quai et de sauter dans le train avant la fermeture des portes !
Combien de saisons peuvent tenir en une journée ? En ce dimanche d'avril, c'est un joli ciel bleu que je vois en ouvrant les stores. A dix heures il refait quasiment nuit et il pleut horizontalement. Une heure plus tard le soleil est de retour, alors qu'à midi, le vent fait tout ce qu'il peut pour détruire l'arbuste que je viens d'acheter pour mon balcon. A une heure de l'après-midi il fait de nouveau beau et je décide de risquer une petite sortie, ne sachant plus vraiment comment m'occuper à l'intérieur après plusieurs week-ends pluvieux à la suite.
Un quart d'heure plus tard, après un court trajet en bus, je pars à pied depuis le Kolinplatz, au bord de la minuscule vieille ville. Tout de suite ça commence à monter, plutôt raide, par des ruelles bordées de villas et de résidences luxueuses (parler simplement de maisons et d'appartements serait certainement de mauvais goût). C'est la première fois que je me promène dans ce quartier de Zug, très différent de celui au nord de la ville où j'habite. Autour de chez moi il n'y a qu'usines, bureaux et chantiers ; ici, en revanche, tout est beau, verdoyant et déjà achevé. Les maisons sont entourées de grands arbres, donnant un air à la fois très "nature" et très soigné à ce joli quartier… je n'ose pas croire quel type d'emploi il faut avoir avant de pouvoir payer un loyer par ici !
La raideur des pentes inférieures du Zugerberg me surprend. N'ayant pas marché depuis quelques semaines, la première montée jusqu'à la petite chapelle de poupée de Ste-Verena m'essouffle rapidement, et la suite du parcours en forêt est tout aussi raide. Mais bientôt, en quittant la forêt à Steren, la pente s'adoucit et mon chemin se poursuit facilement, à travers champs sur des sentiers boueux et souvent très glissants. Le soleil chauffe bien et bientôt, je suis obligé d'enlever une couche. A droite, la vue sur le Zugersee bleu et agité par le vent devient de plus en plus étendue au fur et à mesure que je monte, gâchée seulement par la laideur de l'agglomération zougoise à son extrémité nord. Quelque part au lointain, peut-être là-bas à Cham, une église sonne deux heures.
Alors que je m'approche de Blasenberg, la météo se dégrade très vite. De gros nuages arrivent à toute vitesse depuis l'ouest, le vent souffle plus fort et il se met à tomber une espèce de mi-neige, mi-grêle. Mais je vois déjà arriver la prochaine accalmie et cinq minutes plus tard, le soleil brille une fois de plus. Au fond, le Rigi et le Rossberg sont coiffés d'une couche de neige toute fraîche. C'est un vrai temps d'avril ; Vivaldi aurait trouvé toute l'inspiration nécessaire à ses Quatre Saisons en s'asseyant sur le Zugerberg pendant une demi-heure.
Au bout d'une heure et quart, j'arrive à l'ensemble de restaurants et d'aires de jeux qui marque le "haut" du Zugerberg, bien que son point culminant géographique se situe un peu plus loin. Le Zugerberg n'a pas de vrai sommet ; il s'agit plutôt d'un haut plateau fait de creux, de bosses et de jolis petits vallons marécageux. Le sentier devient une petite route asphaltée qui serpente joliment dans ce paysage, en prenant la direction générale du sud mais sans trop se presser. Le Rigi se rapproche et offre un joli fond à ce premier plan composé de ruisseaux, de petits coins cultivés et de ruisseaux.
J'entame la descente sur Walchwil. Une piste caillouteuse descend à la lisière de la forêt, passant dans un tunnel creusé dans la roche et offrant quelques belles échappées entre les arbres vers le lac Quatre Cantons tout au fond. A Winterstein, malgré son nom, c'est le printemps dans toute sa splendeur : l'une des fermes est entourée de plantes de rocaille multicolores, alors que dans les prairies, de grands cerisiers sont en pleine floraison. Le ciel s'assombrit et m'envoie quelques gouttes une fois de plus mais, comme avant, l'averse ne dure que quelques secondes avant que le soleil reprenne le dessus.
La piste se transforme en route qui franchit quelques ravins, avant qu'un sentier raide me mène à travers champs aux premières maisons de Walchwil. Ce village jouit d'une exposition et d'un microclimat privilégiés, il y a des palmiers dans les jardins… il y a même un jardin dans lequel le propriétaire a fait quelques excès de zèle en installant deux ponts japonais sortis tout droit d'un tableau de Monet… mais peints d'un rose au goût douteux ! Il y a de belles maisons ici ; mais aussi des grues qui poussent un peu partout à la lisière de la forêt au-dessus du village... visiblement, Walchwil n'a pas fini de s'étendre.
Le soleil chauffe bien alors que j'arrive à la gare. Il est 15 heures 42, j'ai loupé un train à une minute près et le prochain n'est que dans une heure… mais les CFF ont eu pitié de moi et ont mis en place un tout petit retard de deux minutes, juste assez pour me permettre d'arriver sur le quai et de sauter dans le train avant la fermeture des portes !
Hike partners:
stephen
Communities: Randonneur
Minimap
0Km
Click to draw, click on the last point to end drawing
Comments