Tour du Cervin 3ème jour Jusqu'à Zinal

Réveil à 06h30, je sors de la tente, tout est gris et bouché. Malgré tout, le soleil se lève et éclaire les hauts sommets d'un rouge éclatant et, ma foi, inquiétant ( soleil rouge du matin ... ). Karin me rejoint et me demande ce que je pense du temps à venir. De gros nuages noirs enveloppent déjà le Zinalrothorn mais en consultant le baromètre et surtout les prévisions excellentes qu'on nous avait annoncées, je réponds que c'est peut-être ( sans trop y croire ) du brouillard. A peine fini ma phrase et l'excellent café du matin que tombent les premiers flocons. On se précipite dans la tente et durant une heure et demie il y a, dehors, une vrai petite tempête, il neige, pleut et surtout il souffle très fort. Vers neuf heures, on ressort de la tente et le temps se découvre, laissant bientôt place à un superbe soleil, un ciel légèrement nuageux et tous les sommets beau blancs, sublime !!! Nous plions le camp et remplissons les sacs. Vers 09h30, nous sommes prêt à attaquer les derniers lacets pour le Meidpass (2'790m) que nous atteignons après environ trois-quart d'heure. Vue impressionnante sur toute la vallée du Rhône, les alpes bernoises, Crans-Montana etc... et nous voyons en-bas l'hôtel Weisshorn (2'337m) où nous devons maintenant descendre.C'est reparti pour un début de descente raide dans un pierrier assez instable qui fait place à un grand plateau au pied de la Bella-Tolla avec vue sur les installations de St-Luc et celle de Zinal, où l'on aperçoit le col du lendemain, tout en haut des pistes. Ca promet de nouveau une bonne transpirée. Nous continuons le chemin dans de superbes pâturages jusqu'à quelques petits chalets d'alpages en phase de restauration. Arrivés sur la route de l'hôtel, il nous reste environ une demi-heure assez éprouvante pour y arriver. Une montée dont on se serait bien passé !!! A onze heures et demie, nous nous asseyons enfin sur la terrasse, avec vue plongeante sur St-Luc et Grimentz.. A treize trente nous attaquons la longue descente sur Zinal. Il faut d'abord remonter un bout puis suivre un superbe sentier à flanc de côteau. Il pleuvine mais ça dérange pas car il fait lourd. Le chemin continue, ... continue toujours à flanc de côteau et après deux heures de marche, on doit avoir perdu environ cent cinquante mètres de dénivellé. A chaque cassure de terrain, on se dit que, là, ça va enfin commencer à descendre mais ça continue toujours à plat !!! Arrivés à la limite des forêts, on voit pour la première fois Zinal. On pense, cette fois, que ça doit plus être très loin mais ce sentier ne descend jamais et on le suit encore presque une heure à plat. Ah, là, ça l'air de descendre ... et quelle descente !!! Droit en bas ! Les genoux, les pieds, les épaules, le dos rien ne va plus !!! 17h00, Zinal (1'675m), enfin !!! Trois heures et demie de descente pour sept cent mètres de dénivellé, respect à ces fous de Sierre-Zinal.