Gemmenalphorn : traversée Beatenberg - Habkern

Toujours une belle traversée que je parcours avec bonne heure d'année en année en changeant de sens au gré des conditions...

On ne change pas une équipe qui gagne (sauf au foot ?), c'est toujours un plaisir de retrouver la Toulouse Connection de Berne ainsi que le grand Arnaud dont le style à skis garantit de belles images en descente - ce coup-ci Hugo a même mis une vidéo ! Sortie un peu plus aventureuse que prévu à tracer intégralement ce parcours à l'orientation complexe même par beau temps, d'ou les 4h pour moins de 1000m de montée - on se demande comment on faisait avant la cartographie sur smartphone...Mais quel bonheur de se balader à nouveau sous les arbres croulants de neige scintillante; à fortiori avec le panorama extraordinaire sur les 4000 de l'Oberland qui accompagne toutes les sorties dans ce massif juste au dessus du Lac de Thun. La descente versant sud est bien plus relax, évidemment déjà pas mal tracée, sauf sur le pâturage du bas que la plupart avaient préféré éviter en suivant la route d'alpage damée.

Un point au jeu du kikonnéki, chose rare pour moi - c'était Sybille avec qui nous avions découvert la Svanétie (Caucase de Géorgie) en trek familial il y a 7 ans. Spéléologue avertie, elle partait repérer une sortie de grotte en vue d'une traversée souterraine de 4 jours à Noël...bon courage ! Autre anecdote marrante au sommet : on casse la croute tranquillement, un gars débarque avec son chien...je remballe du coup illico mon jambon mais vive comme l'éclair la bestiole choppe mon pain et détale dans la poudreuse pour le baffrer tranquillement, indifférente à mes hurlements et aux rappels de son maitre. Bah on s'empiffrera suffisamment le lendemain pour le Noël dans la belle-famille.

Conditions du jour : 20cm au départ de Habkern (pistes fermées) ainsi qu'à l'arrivée à Waldegg (idem), 50-70cm au mieux plus haut donc à priori pas si mal, si ce n'est que le lapiaz chaotique de la montée exige vraiment un gros enneigement pour faire disparaitre les micro-reliefs. Résultat à la montée on n'a pas arrêté de zigzaguer en traçant un peu à l'aveugle avec à chaque instant un trou découvert au dernier moment sous les skis exigeant un détour de plus, un peu comme sur un glacier crevassé. Une sous-couche plus ou moins continue apparait toutefois vers 1500/1600m. Bref l'iti de montée - qui est par ailleurs magnifiquement sauvage et des plus bucoliques - est à éviter en descente ces temps-ci. Mais quel plaisir rare de tracer 4h durant sans voir personne !

La descente sur Waldegg est bien plus facile, 10-15 personnes sur l'itinéraire ce jour là, quelques touchettes inévitables dans le haut mais rien de grave (bon de là à emmener des skis neufs...). Skiabilité plutôt bonne même si ça chauffe quand-même bien les cuisses, les 15cm de poudre de la veille reposant sur un fond bien ramolli par la pluie du milieu de semaine.

Sous les 1600m on peut utiliser la petite route d'alpage qui est damée par les raquetteurs - mais sur le bas les pistes de ski (fermées) de Waldegg passent très bien même sans sous-couche : c'est du beau paturage lisse, les paysans du coin sont travailleurs et ont gentiment pris soin d'oter les cailloux. Du coup c'était presque le meilleur ski en acceptant de racler un peu d'herbe. Par contre vu la faible quantité et le redoux annoncé ils ne sont pas près de faire marcher leurs téléskis !

Météo : grand beau au dessus d'un stratus culminant vers 1450m. Pas de vent mais bonne caillante (-5° maxi, mais bien plus froid dans certains vallonnements à l'ombre).

Accès : train de 8h04 à Berne (enfin une grass'mat !) - Interlaken - Habkern 9h23. Au retour bus de 15h34 à Waldegg --> Interlaken --> Berne 16h52. A noter que la desserte en car postal de Beatenberg/Waldegg est passée d'un par heure à deux par heure - y'a vraiment qu'en Suisse qu'on voit ça...

Restauration : une auberge bien chauffée est stratégiquement située devant l'arrêt du car pour ne pas se les geler en attendant.

Horaire : départ 9h30 - sommet 13h30 / 14h - arrivée 15h

Participants : Hugo, Arnaud, Sylvain & moi