Passo della Maggia

Sans doute mon dernier passage à plus de 2'000m de l'année, car les conditions deviennent difficile - si ce n'est proche des sommets, en tout cas dans les versants mal orientés. J'en ai fait l'expérience lors de cette randonnée débutée à Loco (680m), sous une chaleur qui m'amène vite à avancer avec juste un tee-shirt.

Le sentier serpente entre les châtaigniers d'abord, puis sous quelques mélèzes qui ont encore quelques aiguilles jaune et ocre. Mais à partir de Pino (1659m), des ruines d'anciennes fermes, je me retrouve sur la crête, le sommet bien en vue et un chemin complètement dégagé. A environ 1800m, il est possible de continuer sur la gauche en direction du col, mais je choisis l'itinéraire blanc-bleu vers le sommet de Madone (2018m). Je ne comprends pas vraiment le caractère alpin de ce bout : certes, la pente est accentuée mais il n'y a aucune difficulté technique, ni à la montée ni à la descente.

Je fais la pause de midi au Passo della Maggia (1973m), profitant d'une belle chaleur et d'une vue sur le Locarnese. En basculant de l'autre côté du col, c'est une autre histoire : l'hiver est arrivé et je galère une bonne demi-heure dans une neige légère et, heureusement, plutôt sèche, mais les 10-15cm sans traces me cachent complètement la topographie du chemin. J'avance donc à l'aveugle jusqu'au Passo della Bassa (1804m). réussissant à ne glisser qu'une seule fois.

Mais les choses ne s'améliorent pas : il me faut encore progresser en ligne de niveau une grosse heure aux alentours de 1700m d'altitude, sur un versant nord toujours bien enneigé. Ce n'est qu'un peu après que je commence enfin à perdre des mètres, en récupérant de la chaleur (et donc en quittant la neige) mais également des tapis de feuilles mortes, de hêtres et d'autres feuillus, qui rendent le sentier tout aussi compliqué !

Arrivé à Cortone (1137m), je manque un embranchement et continue sur la route... mais c'est finalement le moment oú je progresse le plus vite ! Les dernières centaines de mètres sont une vraie torture pour les genoux, alors que je choisis les pierres apparentes pour poser mes pieds. Je me fais cependant souvent surprendre et je glisse ou roule sur les pierres cachées. Je me demande si j'arriverai en bas avec les chevilles intactes...

Surtout que je commence à regarder ma montre : la nuit tombe vite et j'aimerais attraper un bus avant qu'il ne fasse nuit noire. J'atteins enfin le fond de la vallée de la Maggia, traverse Moghegno (317m) puis enjambe le point sur la rivière pour me retrouver au centre du village du même nom, Maggia (332m). Le bus arrive 10 minutes après et me ramène directement à Locarno.