Tour du massif du Pilatus : Deuxième étape, d’Eigenthal à Ämsigen


Publiziert von stephen , 13. Juni 2022 um 20:02.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum: 6 Juni 2022
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Pilatusgebiet   CH-LU   CH-NW   CH-OW   Rigigebiet 
Zeitbedarf: 6:00
Aufstieg: 1200 m
Abstieg: 850 m
Strecke:Eigenthal – Fräkmüntegg – Renggpass - Ämsigen
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Eigenthal, Eigenthalerhof
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Aemsigen

English version

C’est bien connu, le Pilatus attire les nuages comme une bouse de vache attire les mouches. Pas étonnant donc, au lendemain d’une journée très orageuse, que je descends du car postal sous un ciel gris, avec des nuages presque au niveau du sol, et ce malgré le temps ensoleillé annoncé. Je suis très chargé pour cette deuxième étape de mon tour du Pilatus : je teste un nouveau sac à dos en prévision de mes prochaines vacances et j’ai mis dedans tout ce qu’il faut pour 19 jours de marche... ce qui, en réalité, n'est pas très différent de ce qu’il faut pour trois jours. N’empêche, je veux tester le poids et la capacité du sac dans des conditions réelles. 

Quittant l’arrêt de bus devant le restaurant Eigenthalerhof (1017 m), je monte au-dessus de la vallée, le long d’une petite route d’alpage qui, au bout d’un kilomètre, se transforme en sentier étroit. Dès la première montée, courte mais raide, je me rends compte que le parcours sera glissant. En bas à Lucerne, le beau temps est revenu hier en début de soirée, mais ici il a dû pleuvoir une bonne partie de la nuit. Tout est détrempé : les pierres, les racines d’arbres qui sont partout, l’herbe… même la boue est plus boueuse que d’habitude. Tout est gras et glissant sous mes pieds, je ne sais pas par quel miracle je maintiens la position verticale tout au long de l’étape. Je suis une longue crête boisée pendant une heure, avec plusieurs petites montées et descentes, avant de quitter la forêt à la Lauelenegg (1443 m), à la base de la face nord-ouest verticale du Klimsenhorn. La météo semble évoluer dans le bon sens : on ne peut pas encore vraiment parler de vue, mais les nuages commencent à se déchirer et à laisser paraître les sommets au-dessus.

Après ces 400 mètres de montée initiales (qui en fait sont 550 mètres grâce aux descentes et remontées intermédiaires), j’entame une longue descente, d’abord à travers champs puis en forêt jusqu’à la Fräkmüntegg (1412 m), station intermédiaire du téléphérique du Pilatus. Il y a un petit parc d’aventure ici et les familles s’amusent aux tyroliennes et au toboggan d’été malgré le temps maussade. Le plafond nuageux redescend au fur et à mesure que je continue ma propre descente vers Alpgschwänd (1215 m), on pourrait presque parler de brouillard. Sur ma droite, les sentiers raides qui montent vers Gsäss, le Klimsenhorn et Pilatus Kulm se perdent presque tout de suite dans la grisaille. 

Un peu plus bas – car je descends toujours – j’atteins la bifurcation pour la Tellenfadlücke. Cette brèche dans l’arête est du Pilatus m’intrigue : je la vois depuis la fenêtre de mon séjour (si je me penche un peu au dehors) et, par temps sec, je serais probablement passé par là avant de continuer vers Ämsigen. Mais les photos que j’ai vues sur ce site donnent l’impression d’un sentier étroit et exposé par endroits et, vu les conditions glissantes, je renonce à y passer. Cela m’oblige à descendre encore plus bas pour trouver le sentier du Renggpass, mais ce sera moins risqué.

En dessous de Buchsen (964 m) la météo commence enfin à s’améliorer pour de bon, au moins en direction de l’est, où le lac des Quatre Cantons apparaît devant moi, derrière les dernières bosses de l’arête du Pilatus. Plus loin, le Bürgenstock plonge presque à la verticale vers la surface de l’eau. Le Pilatus, lui, reste bien caché dans les nuages. L’arrivée du soleil coïncide avec l’heure des sandwiches, que je mange assis sur un banc, juste avant le début de la montée au Renggpass.

A 794 mètres, la longue descente est enfin finie. La montée au Renggpass, qui commence à côté d’une petite chapelle, est courte mais bien raide, tout droit dans la pente d’abord herbeuse, puis boisée. Le col (885 m) me permet de franchir l’arête est du Pilatus : j’ai atteint l’autre extrémité du massif par rapport à Gfellen et commence maintenant le retour à mon point de départ. 

Plusieurs alternatives se présentent à moi au Renggpass. L’option la plus simple et la plus paresseuse serait de descendre directement sur Alpnachstad, mais cela me laisserait une troisième étape très longue. L’option la plus intéressante est sans doute celle qui remonte sous le fil de l’arête jusqu’au Chrummhorn mais, comme pour la Tellenfadlücke, je n’ose pas trop m’y aventurer par un temps aussi humide. J’opte donc pour la troisième alternative, qui permet d’atteindre Ämsigen en passant par l’alpage d’Unter Steigli. Un panneau indique qu’il me faudra deux heures pour y arriver.

Une courte descente m’amène à une bifurcation où l’itinéraire vers Steigli part sur la droite. Juste après la bifurcation, je croise un randonneur solitaire à qui je me demande, dans mon meilleur allemand, si ce sentier comporte des passages délicats. “Sorry, only English” il me répond, avant de me rassurer qu’il n’y a pas de difficultés.  “It’s just long… very, very long”, dit-il… ce qui ne doit pas être faux s’il est descendu depuis Pilatus Kulm, et encore moins faux s’il est aussi monté à pied !  

En réalité, il s’agit d’un très joli sentier, bien profilé, jamais très raide, étroit mais pas exposé du tout. En forêt la plupart du temps mais offrant quelques belles échappées sur le lac, il y a une vraie ambiance d’isolement ici : mis à part mon compatriote, je ne croise personne entre le début di sentier et Ämsigen. Le sentier remonte le flanc boisé de la montagne, en lacets d’abord longs, puis de plus en plus serrés au fur et à mesure que les barres rocheuses à contourner se font plus fréquentes. Un peu au-dessus de 1100 mètres, je traverse une longue clairière par son extrémité inférieure : ici, un troupeau de vaches vient à ma rencontre, occupant le seul terrain plat qui existe ici, autrement dit le sentier. Elles n’ont manifestement aucune intention de me céder la priorité, elles avancent en meuglant et en faisant de grands mouvements de la tête, et c’est moi qui dois me pousser, grimpant au-dessus dans la pente herbeuse très raide pour les laisser passer. Comme il y a des veaux dans le troupeau, je ne veux pas prendre le risque d’agacer leurs mamans ! 

Laissant les bovins meuglant derrière moi, je reprends ma montée, plus raide à présent, d’abord en forêt puis en traversant des pâturages occupés par des moutons. Je traverse horizontalement, avec de belles vues plongeantes sur le lac, jusqu’au chalet d’Unter Steigli (1260 m), qui semble avoir réussi à trouver le seul endroit à peu près plat dans ce flanc de montagne dont la raideur est uniforme. Un peu plus haut il y a aussi un Ober Steigli, sans doute au niveau d’un autre petit replat.

Je pensais qu’Unter Steigli marquerait la fin des montées du jour, car la petite halte du Pilatus-Bahn à Ämsigen paraît tout près à vol d’oiseau. Mais entre deux se trouve le ravin profond du Widibach qui descend jusqu’au lac, et le sentier doit encore grimper de près de 150 mètres pour passer de l’autre côté. Quand j’arrive enfin à la station, au bout de 6 heures de marche avec un sac plus lourd que d’habitude, je sais déjà que je vais sentir mes cuisses demain. Je suis quand même étonné de voir que ma montre GPS indique 1900 mètres de dénivelée positive… cela me paraît peu plausible et, en effet, lorsque je recalcule le trajet plus tard sur map.geo.admin.ch, j’obtiens un total plus réaliste de 1200 mètres. Ma montre a sans doute voulu me flatter le jour de mon anniversaire !

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Tourengänger: stephen


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