Fuorcla Murter et Chamanna Cluozza


Publiziert von stephen , 13. Dezember 2021 um 15:29.

Region: Welt » Schweiz » Graubünden » Unterengadin
Tour Datum: 5 August 2021
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-GR 
Zeitbedarf: 7:00
Aufstieg: 1260 m
Abstieg: 1530 m
Strecke:Vallun Chafuol – Fuorcla Murter – Chamanna Cluozza - Zernez
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Vallun Chafuol P3, sur la ligne de bus Zernez-Müstair
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Zernez, Center Parc Naziunal, sur la même ligne de bus

English version

Cette randonnée très panoramique nous fait prendre l’un des rares itinéraires qui permet d’accéder au cœur du Parc national suisse. Il s’agit d’une excursion assez sérieuse : longue, avec deux montées soutenues et encore plus de descentes, avec comme bonus un court passage qui fera monter l’adrénaline à ceux qui n’apprécient pas trop les traversées exposées en terrain instable. 

Nos vacances en Engadine touchent à leur fin. Après une semaine où la pluie s’est plus ou moins invitée à la fête chaque jour, les dieux de la météo nous régalent enfin d’un vrai jour d’été, avec un beau ciel bleu et des températures dignes de la saison. Le car postal de 7h 36 nous fait passer l’Ofenpass avant de nous déposer au parking P3 du Parc national, au milieu de nulle part. Depuis la route, nous descendons dans le fond de la vallée de l’Ova Spin, que nous franchissons sur une passerelle en bois à 1648 mètres. De l’autre côté du torrent, la première montée de la journée commence tout de suite. 

A l’intérieur du parc, la nature a été laissée à elle-même. De chaque côté du sentier (qu’on n’a pas le droit de quitter), les sous-bois sont encombrés de branches mortes, d’arbres tombés, de fougères et d’herbes hautes… des choses qu’on est peu habitués à voir dans les forêts entretenues par lesquelles on passe le plus souvent en montagne. Le sentier remonte le versant raide de la vallée en de nombreux lacets, se faufilant entre branchages et racines pour trouver son chemin sinueux. Quelques trouées offrent de belles vues vers le sud-est, révélant des paysages que les sites touristiques qualifient de canadiens. N’ayant jamais mis les pieds au Canada, je suis mal placé pour commenter, mais c’est effectivement comme ça que j’imagine ce pays lointain, avec des forêts et des montagnes à perte de vue, où la seule évidence du passage de l’homme est le sentier lui-même.

Au-dessus de la limite supérieure de la forêt, le sentier file vers le nord-ouest, puis dévie vers l’ouest et retrouve un terrain moins escarpé un peu au-dessus de 2300 mètres. On n’avance pas plus facilement pour autant, car le sentier, qui jusqu’ici zigzaguait dans le versant, attaque maintenant la pente de face, remontant un vallon herbeux vers le col Fuorcla Murter, qui apparaît maintenant devant nous. Juste au-dessus de la zone de pique-nique autorisée, les premières marmottes font aussi leur apparition : nous en verrons beaucoup plus de l’autre côté du col. 

Le col lui-même (2545 m) est plutôt insignifiant, simplement le point le plus bas d’une ligne de crête qui se rapproche plus du plateau que de l’arête. Mais quelle vue ! Vers le sud-ouest et le cœur du Parc national, il n’y a que la nature sauvage : vallées remplies d’éboulis et de taches de neige, flancs de montagne raides qui émergent de la forêt et s’élèvent vers des sommets rocheux, sous un ciel bleu agrémenté par quelques cumulus cotonneux. Au centre de ce panorama se trouve le Piz Quattervals, sommet le plus haut du parc avec ses 3165 mètres, et l’un des seuls qui soit autorisé aux randonneurs. Il n’y a pourtant aucun itinéraire facile sur cette montagne : je ne m’y aventurerais certainement pas seul, même si je serais tenté d’en faire l’expérience avec un guide. 

La descente depuis le col sur son versant ouest est assez raide, mais ça reste toujours largement dans les limites du raisonnable. Il y a un nombre incroyable de marmottes de ce côté-ci et elles ne sont pas du tout farouches : elles doivent être habituées aux randonneurs qui, mise à part les photos obligatoires, les laissent tranquilles. Les plus proches ne se trouvent qu’à cinq mètres du sentier, et ce sont elles qui s’approchent de nous, pas le contraire. Je prends une série de photos qui sont toutes ratées : les animaux sont encore plus difficiles à photographier que les cascades !

Le sentier descend d’abord en une série de longues traversées dans le versant herbeux, puis les lacets se resserrent au fur et à mesure que la pente devient plus raide et le flanc de montagne devient de plus en plus rocheux. Juste au-dessus de 2,000 mètres vient le seul passage un peu technique de la randonnée, où il faut franchir un ravin escarpé et érodé. De loin, ça a l’air facile, mais il faut quand même faire attention. Sous nos pieds, le sol est caillouteux et instable, et le sentier a tendance à déverser vers le vide qui se trouve à gauche. Ce n’est pas vraiment difficile et pas très long – peut-être 20 ou 30 mètres – mais sans le câble métallique qui sécurise ce passage, je n’aurais pas été très à l’aise. Le chemin redevient ensuite plus facile, descendant en lacets dans une forêt de plus en plus dense jusqu’à la Chamanna Cluozza (1889 m), seule cabane à l’intérieur du Parc national. C’est une jolie bâtisse en bois, située sur une terrasse ombragée au-dessus d’un torrent.

Nous aurions aimé faire notre pause midi à la cabane, mais elle est en travaux et les environs sont remplis des bruits, du matériel et de la poussière liés à la construction. Nous descendons donc jusqu’au torrent, traversons la passerelle depuis laquelle la vue en amont est superbe, puis nous nous asseyons sur les galets au bord de l’eau pour manger notre pique-nique, accompagnés par deux papillons qui semblent avoir trouvé leur bonheur sur la croûte de notre fromage. Il faut dire qu’après quatre heures à macérer dans mon sac à dos, il ne passe pas inaperçu !

La deuxième montée de la journée commence dès que nous quittons le bord du torrent. Ça a l’air de rien sur la carte - un peu moins de 300 mètres à monter, comparé aux 900 de la matinée – mais je trouve cette montée incroyablement dure. La chaleur intense du fond de la vallée et la torpeur d’après manger se sont liés pour drainer toute mon énergie. Le sentier monte vers le nord à travers une forêt trop clairsemée pour qu’il y ait vraiment de l’ombre digne du nom. Nous contournons plusieurs ravins où le terrain semble être très sujet aux éboulements : à un endroit, une déviation qui a l’air assez permanente a été mise en place pour contourner l’une de ces zones. 

Exténués et en sueur, nous arrivons enfin en haut de la montée, à une intersection de chemins située à 2082 mètres. A partir d’ici c’est roue libre jusqu’au bout, même s’il y a deux ou trois faux départs et replats intermédiaires avant d’attaquer la vraie descente. Celle-ci est longue et raide et toujours en forêt, sur des pentes orientés nord où l’écorce des conifères est d’un roux remarquable, qui vire presque au rouge vif sur certains arbres. Deux ou trois points de vue permettent de regarder vers le sud, le long de cette vallée que nous venons de parcourir en balcon. Nous atteignons enfin la route de l’Ofenpass près d’un pont couvert au-dessus du Spöl (Pra da Punt, 1485 m). Etonnamment, il n’y a pas d’arrêt de bus ici : c’est pourtant le point d’arrivée de tous les sentiers qui sortent de cette partie du Parc national. Il faut donc marcher quelques 600 mètres le long de la route jusqu’à l’arrêt qui se trouve devant le centre d’information du parc : pendant que nous marchons, inévitablement, un bus nous passe devant le nez. Nous ne sommes plus qu’à 200 mètres du centre de Zernez : louper le bus nous permet alors de prendre une bière rafraîchissante à l’ombre, installés à la terrasse d’un café, en attendant le suivant.

Cette randonnée magnifique est à recommander absolument à tous ceux qui passent par ce petit coin de l’extrémité est de la Suisse. Sa longueur et l’absence d’échappatoires en cas de fatigue ou de mauvais temps (mis à part la possibilité de passer la nuit à la Chamanna Cluozza) demandent quand même une certaine endurance.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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