Transalp à vélo de Salzbourg à Venise


Publiziert von Bertrand , 7. Oktober 2021 um 16:50.

Region: Welt » Austria
Tour Datum: 2 Oktober 2021
Mountainbike Schwierigkeit: L - Leicht fahrbar
Wegpunkte:
Geo-Tags: A   I   D 
Zeitbedarf: 6 Tage 6:00
Aufstieg: 5000 m
Abstieg: 5000 m
Strecke:Salzbourg - Werfen - Badgastein - Lienz - Toblach - Cortina - Longarone - Vittorio Veneto - Treviso - Venise (550km)

C'est sans doute l'un des plus longs itinéraires cyclables continus à travers les Alpes. A cheval sur l'Autriche et l'Italie, il relie 2 des plus belles villes d'Europe en partant des confins de la Bavière pour traverser la Carinthie, le Tyrol oriental et leTyrol italien avant de rejoindre la Vénétie. C'est une combinaison des pistes cyclables Alpe-Adria, Drautal et Münich - Venise (550km...et quand même près de 5000m de montée cumulée). L'aménagement et le balisage sont exemplaires sur une large partie du parcours - pour être honnête exception faite de la plaine vénitienne...

Une large partie du tourisme sur ce parcours gravite résolument autour du vélo - pas étonnant quand on sait que le compteur de Toblach affiche 80.000 passages (!) par an...Bref là où sur les routes de montagne franco-suisses on lit de plus en plus souvent "accueil motards" nous n'avons cessé de croiser auberges, bars et B&B affichant fièrement un vélo sur leur panneau. C'est là que l'on constate hélas que la Suisse, autoproclamée "pays du vélo" mais où l'on rencontre surtout beaucoup de voitures, a une génération de retard.

Notre grand lapinou de 17 ans nous a fait l'honneur de nous accompagner sans y être obligé. Inutile de dire que nous n'avons jamais croisé un autre cyclotouriste de son âge...(même Agnès & moi, 113 ans à nous deux,  faisions encore partie des jeunes !). Quant à sa grande soeur - qui adore aussi les voyages à vélo - c'était malheureusement exclu au lendemain de la rentrée universitaire. Notre grèviste du climat aurait pourtant surement apprécié ce voyage train - vélo - train à l'empreinte carbone exemplaire ! 


Sur le plan pratique, nous avons divisé l'itinéraire en 7 jours (6 étapes pleines et une 1/2 étape), il y a évidemment moyen d'aller bien plus vite...mais attention, environ 20% du parcours se fait sur piste (en général bonne mais avec ponctuellement des passages rugueux - vélo de course à proscrire --> gravel bike ou VTT de rigueur). En rajoutant les bagages, le relief, et bien sûr les visites touristiques il est difficile de dépasser les 100 km par jour en mode familial.

Je recommande fortement de se munir des topos autrichiens de Bikeline aux éditions Esterbauer : cette traversée combine les itinéraires Alpe-Adria, Drau Radweg et München-Venezia

Nous avons rejoint Bregenz en train le vendredi 24/09 au soir afin de scinder le long trajet jusqu'à Salzbourg (Berne 17h02 --> Zurich --> St Margrethen --> Bregenz 20h10, résa vélo obligatoire jusqu'à Zurich). Soirée sympathique avec notre vieux camarade Tony et sa petite famille...

J1 samedi 25/09 : Salzbourg

Le Railjet direct de 6h39 à Bregenz arrive à Salzbourg vers 11h, attention là aussi résa obligatoire pour les vélos...ainsi que masque FFP2 ! Redécouverte de cette ville magnifique 38 ans après l'avoir visitée en mode routard-interrail, sac à dos plein et poches vides...je faisais la fermeture des boulangeries pour me nourrir pas cher en comptant sur la pitié des vendeuses...C'est la grande kermesse annuelle dans toute la ville, sympa pour l'ambiance mais un peu moins pour la balade, le moindre espace public est entouré de barrières avec pass covid obligatoire, prise de température, masque FFP2, etc...c'est là qu'on réalise qu'en Suisse on a quand-même été sacrément chanceux ! Nuit au vert sur les hauteurs du Mönchsberg dans la Naturfreundehaus Stadtalm, confort et accueil pas inoubliables mais c'est pas cher et on est en théorie au calme...sauf ce samedi soir ou il y avait évidemment un concert bien sonore au musée voisin.


J2 dimanche 26/09 : Salzburg-Werfen, 60k/+1000m

Les 1ers kms sont assez bucoliques le long de la Salzach, le parcours emprunte ensuite une petite route bosselée à souhait jusqu'à Golling. Il est conseillé de shunter en train les 15 derniers kms sur la grosse route, au final rien de terrible, trafic modéré et souvent une bande cyclable au bord. On arrive donc assez tôt à Werfen dans le but de passer l'après-midi dans la grande attraction du lieu : l’Eisriesenwelt, les plus grandes grottes de glace d'Europe dixit le prospectus. La petite route d'accès au parking visiteurs (1000m) exige une solide détermination à vélo (11% de moyenne sur + 450m que j'ai évidemment tenu à gravir à la force du jarret) mais il est facile de prendre une navette depuis le centre de Werfen - on s'est donc retrouvés avec Agnès et Arnaud là haut sur les coups de 13h30.

Il faut ensuite marcher 20mn en montée jusqu'à une 1ère auberge, emprunter un petit téléphérique jusqu'à une 2ème auberge (inclus dans les 30€ du billet d'entrée), puis marcher encore 20mn jusqu'à l'entrée des grottes. Qui se visitent par petits groupes accompagnés d'un guide, lampe à carbure de magnésium en main ("nous aimons la tradition" nous dira notre Tourenführer...), et dans un froid pinçant (0° et 90% d'humidité). Pour le reste c'est assez impressionnant et à ne pas manquer si on passe dans le coin - même si les photos sont difficiles à réussir dans ce noir absolu. Les concrétions de glace se forment en fait suite aux infiltrations d'eau du sommet de la montagne 400m plus haut lors de la fonte printanière de la neige - les rochers de la grotte jouant le rôle d'un congélateur suite aux échanges thermiques ramenant le vent glacé de l'hiver dans la grotte ou il reste emprisonné. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la glace continue d'augmenter aujourd'hui...bref on ressort émerveillé et frigorifié pour se précipiter sur les Apfelstrudels de l'auberge du téléphérique avant de redescendre à Werfen pour s'installer dans le délicieux Werfenerhof : super adresse, accueil adorable, confort *** et repas roboratifs pour 52 € la nuit en 1/2 pension !

Grand beau temps doux pour cette 1ère étape.


J3 lundi 27/09 : Werfen-Badgastein, 66k/+1100m

Pas forcément l'étape la plus inoubliable avec les 1er et dernier tiers proches de la route principale, mais toujours sur une piste cyclable séparée. Le tiers central de part et d'autre du tunnel de Schwarzach est bien plus bosselé mais magnifique à travers les riants villages du Pongau. Il a plu à torrents toute la nuit, le ciel est tristounet le matin mais sec, puis à nouveau ensoleillé l'après-midi avec 20 degres max - des conditions au final idéales que nous garderons quasiment toute la semaine à une matinée près.

Excursion incontournable en chemin : les Gorges du Lichtensteig (détour de 2km / +200m yc la partie pédestre), hyper touristiques mais là-aussi magnifiquement aménagées à grands coups de passerelles, échelles et ponts suspendus. Un monde fou de tous les âges en ce lundi alors que l'Autriche n'est pas en vacances...à se demander qui bosse encore en Europe !

C'est l'étape la plus physique de la traversée avec en particulier un final redoutable à 12% dans les rues de Badgastein, station thermale de la Belle Epoque aujourd'hui bien décatie avec ses dizaines de grands hotels princiers en train de pourrir sur pieds. Ce fond de vallée sombre et austère est de surcroît raide et très encaissé, il fallait vraiment avoir de gros rhumatismes pour y passer des semaines même avec tout le luxe de l'époque impériale ! Je me suis chargé de la quasi totalité des bagages pour arracher les rampes finales jusqu'à l'excellente maison d'hotes de Lindenhof (35 € pp avec le P-dèj) stratégiquement située tout en haut de la ville, dans la partie moderne au pied des télécabines. Arnaud a un peu râlé et a donc obtenu un diner dans un resto de hamburgers proche de la gare...car oui, je m'étais bien gardé de dire qu'on pouvait aussi shunter ce dernier bout en train...


J4 mardi 28/09 : Badgastein - Lienz, 100k/+600m.

Il suffit de lever la tête depuis Badgastein pour réaliser qu'on ne passera plus à vélo : le massif des Tauern dresse ses sommets et ses glaciers qu'aucun col routier n'entaille. Il faut donc emprunter le train-voitures de la Tauernschleuse qui fonctionne sur le même principe que l'ancienne ligne du Lötschberg entre Kandersteg et Goppenstein. Un train par heure, 3.5€ par vélo (un fourgon dédié en tête de train), nous attraperons ric et rac celui de 9h20...10mn plus tard nous débarquons versant sud des Alpes à Mallnitz. Les eaux se jetteront désormais dans l'Adriatique pour le reste du séjour, d'ailleurs le soleil ne nous quittera plus jusqu'au soir.

La 1ère partie de la descente est rapide sur une route large et roulante, on retrouve ensuite un parcours plus champêtre mais à nouveau très ondulant jusqu’à Mollbrücke, point de jonction avec la piste cyclable modèle de la vallée de la Drau - que nous avions emprunté en sens opposé un an plus tôt lors d'une autre belle traversée du Brenner au Golfe de Trieste. La suite est donc bucolique et solitaire, c'est long mais plat, parfois un peu monotone…histoire d'animer un peu les choses, ma pédale droite se met à émettre des craquements de plus en plus inquiétants. Il parait clair que je ne ferai pas 300km jusqu'à Venise comme ça - d'autant que j'ai la sâle habitude de bourriner en force en danseuse.

Heureusement que la pittoresque petite ville de Lienz regorge de magasins de sport et de vélo. Les mauvaises langues diront qu'il n'y a rien à faire d'autre, la 1ère grande ville digne de ce nom étant à près de 3 heures...je réussis in extremis à faire changer mes pédales dans la boutique de Gernot - qui m'explique avec sérieux que la mienne "aurait pu casser à tout moment" !

Les hotels sont assez chers dans le coin, exception faite de l'Altstadthotel Eck (35 € pp sans P-dèj) - résa uniquement par téléphone ! Idem pour les restos d'ailleurs, Arnaud nous dénichera sur GoogleMap un bouboui chinois pas inoubliable dont l'horrible apéro mousseux nous plombera le crâne jusqu'au lendemain.


J5 mercredi 29/9 : Lienz - Cortina, 83k/+1000m

C'est LA journée humide du séjour avec de la flotte annoncée un peu partout dès 9h du matin. Pédaler sous la pluie sur un parcours déjà connu n'enchante guère le reste des troupes qui opte pour le train. Je prends donc un départ solitaire à l'aube vers 6h45 sous un ciel plombé, avec RV pris à la gare de Toblach 3h plus tard et 50km en amont. Ayant du coup pu abandonner les bagages, j'ai l'impression de voler, d'autant que la piste cyclable fermée l'an passée en aval d'Altfaltenbach a été reconstruite en mode billard.

Quant à Agnès et Arnaud, s'ils ont certes pu prendre leur billet de train transfrontalier Lienz-Toblach sur l'app de l'ÖBB autrichienne, ce ne fut pas le cas du supplément vélo malgré de longues négos la veille au guichet de la gare de Lienz pendant que je changeais mes pédales. Leur supplément vélo s'arrête donc officiellement à San Candido, juste avant Toblach (et pas à la gare frontière de Sillian, ne pas chercher à comprendre). Le contrôleur italien leur expliquera très sérieusement qu'il leur faudra descendre là, faire l'acquisition du billet vélo italien au guichet, puis remonter dans le train suivant une heure plus tard. Il se contentera de partir en maugréant devant leur refus catégorique.

D'autant qu'il s'est justement mis à pleuvoir. Sitôt réunis à la gare de Toblach nous filons donc nous réfugier dans une Café-Konditorei-Pasticceria afin d'enfiler les capes de pluie, persuadés de devoir pédaler jusqu'à Cortina sous le déluge. Mais rien à faire, le soleil revient rapidement dans la montée du col de Cimabanche, il ne nous quittera plus jusqu'à Venise 3 jours plus tard. Heureusement que la météo a encore des progrès à faire ! La montée se fait sur la piste de ski de fond, elle est douce et progressive dans des paysages superbes. Persuadés de se faire rincer on n'a même pas prévu de picnic, mais c'est sous un soleil insolent qu'on rationnera les derniers biscuits devant le petit resto du col, hélas fermé définitivement. Petit souvenir nostalgique d'y avoir trouvé refuge en pleine tempête un an plus tôt à skis...

Au terme d'une délicieuse descente en pente douce, nous arrivons à Cortina sur les coups de 14h30 pour nous installer dans le confortable Hotel Olimpia en plein centre, 40€ pp avec le P-dèj autant dire rien pour ce coin qui ne respire guère la pauvreté. Après-midi de glande, baffrerie et lèche-vitrine le long du Corso Italia, pas désagréable au final après une bonne journée de vélo...Pas mal de monde dans les rues d'ailleurs, visiblement personne n'avait lu MétéoBlue. Chouette expo gratuite sur les Guides de Cortina avec de beaux portraits vintage de Dimai, Dibona ou Tita Piaz...mais on peut aussi dépenser 1600€ pour un combiné sandales/sac à main de Louboutin. Des soldes d'automne qui valent bien celles de St Tropez.


J6 jeudi 30/9 : Cortina - Farra d'Alpago, 90k/+700m.

Encore une étape descendante qui monte pas mal...toute la 1ère partie jusqu'à Pieve di Cadore se déroule sur une ancienne voie de chemin de fer qui serpente dans des paysages enchanteurs au pied du Sorapis et de l'Antelao (3297m, 2ème sommet des Dolomites). Pas mal de travaux de terrassements en amont de San Vito, visiblement la tempête Alex de 2020 n'a pas détruit que la Roya et la Vésubie...Ca vaut le coup de faire un AR à Pieve (1km en forte montée) pour se donner bonne conscience en cochant la maison natale et la statue du Titien. Ensuite c'est une descente brutale (mais toujours à l'écart du trafic) sur le fond de vallée à Perarolo, on passe devant la charmante villégiature estivale de la Regina Marguerita.

La suite est bien plus austère dans un fond de vallée encaissé aux villages abandonnés - au moins roule t'on sur sur une route déserte depuis la construction de l'autoroute. Dernière pause de midi tranquille sur une aire de picnic aménagée juste en aval d'Ospitale…puis la galère commence. Ben oui, il faut bien avoir des trucs à raconter :

- méga zone de travaux avant Longarone condamnant la piste cyclable. Il faut rouler dans le trafic, esquiver les camions, puis rouler carrément à contresens sans visibilité pour franchir le pont sur la Piave avant Codissago. A refaire, mieux vaut sans doute faire le crochet par Longarone, on a vraiment pris des risques...

- quelques kms plus loin, juste après Soverzene, la nouvelle piste cyclable a été emportée par la Piave durant la tempête Alex. Ce qui impose un gros détour de 6km laborieux, non balisé, et parfois blindé de bagnoles avant de retrouver l’itinéraire vélo à Paiane.

Bon avec un peu de chance tout sera réparé un jour...quand on repassera dans 20 ans...en E-bike...

Entre les deux on passe juste devant la gorge du Vajont dont l'ancien barrage abandonné est encore bien visible de la route. Il fut de la théâtre d'une des plus grandes catastrophes hydro-électriques de l'histoire en 1963 : un glissement de terrain de 260 millions de mètres cubes (8 fois Randa...) a fait déborder le lac, la vague de 200 (!) mètres de haut à tout dévasté et rasé la ville de Longarone pourtant située sur la rive opposée, 2000 morts à la clé. Certaines victimes ont mis 30 ans à être indemnisées. Enfin leurs enfants, quoi.

La fin de l'étape est à nouveau bucolique jusqu’au lac de Santa Croce. Super accueil à l'Albergo alla spiaggia en bord du lac a Farra d’Alpago : 55 € la 1/2 pension avec chambre toute neuve, diner royal et P-dèj dès 7h15 (chose peu courante ici...). Seul regret : la plage était envasée par le manque d’eau…donc pas de bain pour Agnes…faudra attendre le Canal Grande. Sinon calme divin (on était les seuls clients) avant d'affronter la foule de la plaine le lendemain !


J7 vendredi 1/10 : Farra d'Alpago - Treviso, 92k/+500m

Il fait toujours beau et doux, les derniers nuages de la veille sur les Dolomites ont désormais disparu. Heureusement car si en plus il pleuvait...c'est clairement l'étape la moins intéressante de toute la traversée, en tout cas jusqu'à Nervesa : une grosse route pour franchir un petit col et sortir des Alpes, puis une plaine dévastée par un mitage anarchique, des friches industrielles, des bagnoles partout, des embryons de pistes cyclables discontinues...on sent que l'Autriche et le Südtirol sont loin et que le tourisme à vélo n'intéresse plus grand monde. A quoi bon investir dans des véloroutes pour quelques Allemands ayant l'idée saugrenue de rejoindre Venise à vélo alors qu'il est si simple d'y aller en voiture ? Au moins le balisage permet-il de rester sur les axes les moins fréquentés...sauf quand manque un panneau...ou qu'une nouvelle route est en construction (ben oui, quoi, il reste encore bien trop de verdure !)...Bref un GPS / Smartphone + fond de carte détaillé style Outdooractive ou Oruxmap peut rendre de fiers services.

Pour rester objectif, si Vittorio Veneto n'a qu'un interêt limité en dehors d'une jolie voie verte en bord de rivière, le centre historique de Conigliano mérite le détour - mais pas les vendredis : c'est le jour de marché, un immense bordel entre les ruelles piétonnes remplies de promeneurs et les rues ouvertes infestées de trafic. Bref au bout de 2 -3 quasi collisions on a préféré jeter l'éponge et aller se mettre au calme quelques kms plus loin dans les ruines pittoresques de l'Abbaye St Eustache (détruite en 1918, sous le feu conjoint des Italiens et des Autrichiens)…Encore a t'il fallu braver l'interdiction de pique-niquer, fièrement répétée sur de grands panneaux métalliques tous les 20 mètres ou presque ! "Ils feraient mieux de mettre ce pognon dans des pistes cyclables, hein papa?". Arnaud a lu dans mes pensées.

Anecdote amusante : peu avant Treviso, un papy en vespa se porte à ma hauteur, me demande d'où nous venons et où nous allons...avant de m'expliquer qu'il rêve aussi de voyages à vélo et qu'il cherche quelqu’un pour l’accompagner en cyclo-camping jusqu’à Paris ! "Vuoi venire con me ?" - Euh, comment dire...- "Ma forse conosci qualcuno ?" - Je vais y réfléchir, oui...

L'approche de Treviso est moins pénible que prévu, sitôt franchi les remparts c'est le bonheur : le centre historique est largement piétonnier, il regorge de coins superbes, de monuments altiers et de petits canaux romantiques bordés de restos aguicheurs. Animé juste comme il faut, un bon moyen terme entre le désert humain de Lienz ou Badgastein et la foule insupportable de Venise. Bref pour nous le coup de coeur du séjour, un peu comme Udine l'an passé.


J8 samedi  2/10 : Treviso - Venise, 62km/+100m.

Dernière demi-étape et comme toujours le sentiment partagé entre la fierté du but atteint et la nostalgie du voyage qui s'achève...Toujours un temps magnifique, la 1ère partie jusqu'à Quarto d'Altino est une merveille du genre, une bonne piste de terre le long du torrent renaturé de la Sile sur près de 30km, on n'y croise que des marcheurs, des gens à vélo et quelques gondoliers à l'entrainement. La suite reste gérable jusqu'au bout, on craignait comme la peste la traversée de Mestre mais pour finir la commune - de gauche, cherchez l'erreur -  a énormément investi dans la mobilité douce et bien remis un valeur un centre historique qu'on n'imaginait pas aussi joli.

Bref avec un peu d'astuce et de lecture de carte on parvient aisément à la gare de Porto Marguera. Bien sûr on ne va s'en tirer à bon compte aussi facilement : toute la zone est en travaux qu'il faut traverser à grands coups d'escaliers montant et descendants, vélos sur l'épaule. Nos omoplates s'en souviennent encore. Pour le reste l'arrivée à Venise à vélo est sans souci, à 100% sur piste cyclable séparée. Bon, certes à proximité immédiate du flux de bagnoles venant s'entasser en vain devant les parkings complets - malgré des tableaux omniprésents dans Mestre conseillant aux gens de faire le dernier bout en train !

Nous écrasons la larme de rigueur (celle de la fin de chaque beau voyage) en arrivant devant le Canal Grande vers 13h. Il faut bien sûr descendre de vélo dès l'entrée de la ville, ceux-ci y étant prohibés. De toutes manières entre la foule et les escaliers à chaque pont  on n'irait pas bien loin. On porte stoiquement nos destriers au dessus de chaque canal jusqu'au Campo Polo ou la charmante femme du proprio nous attend pour nous installer dans le petit appartement loué pour l'occasion.

Elle est Cubaine et volubile, encore plus quand elle découvre qu'on peut dialoguer en espagnol...Elle oubliera juste de nous prévenir qu'il ne faut jamais oublier de fermer les fenêtres et de brancher les anti-moustiques la nuit ! On se fera tous les 3 littéralement dévorer jusqu'au matin. Arnaud nous vengera en les trucidant méthodiquement jusqu'au dernier - on en sera quittes pour laver les murs couverts de taches de sang...



J9 dimanche  3/10 : Venise, 0k/+0m

Enfin 0/0 c'est bien sûr à vélo, pour le reste on ne fait que marcher (et faire du bateau, c'est vrai). Pour être clair si, comme nous, votre dernière visite remonte à 40 ans, c'est un peu le choc...On a néanmoins consciencieusement coché les cases du visiteur éclairé, Basilique St Marc, Rialto, Palais des Doges, Campanile, Torcello, Murano...mieux vaut avoir les poches bien garnies à fortiori en famille (25€ pp le palais des Doges, 10€ le campanile, etc). Mieux vaut aussi ne pas être agoraphobe, même si on n'a jamais fait une queue de plus de 10mn : il parait qu'il y a bien moins de monde qu'avant puisque manquent à l'appel les Américains, les Asiatiques et une partie des Européens. D'ailleurs il est vrai qu'on entend avant tout parler italien...j'en déduis que les Italiens ont remplacé les autres, mais je ne sais pas ou on les mettra quand ils voudront revenir ! Bon pour le reste avec la douce lumière du soleil automnal il faut avouer que c'est toujours aussi beau. Mais pas sûr qu'on y retourne un jour.

Sur le plan pratique c'est Covid Pass à tout instant, masque FFP2 obligatoire, prise de température, gardiens devant chaque salle de musée filtrant les gens pour les empêcher de s'entasser, etc...Et personne ne râle. Bref ceux qui descendent dans la rue en Suisse ou en France pour protester contre la dictature sanitaire seraient bien inspirés de faire un tour ici.


J10 lundi  4/10 : Venise - Berne en train vélo

C'était donc possible mais une solide détermination reste de rigueur : il faut enchainer les trains régionaux, les seuls acceptant les vélos. Bref 5 trains différents et 10h45 de trajet (7h10 --> 17h54) avec changements à Vérone, Milan, Domodossola et Brig. 1h30 de battement à Milan histoire d'aller zyeuter le Duomo sous une pluie battante et donc de moins regretter le retour. 4 des 5 trains avaient des rames modernes et des compartiments vélo, seule la partie Milan-Domo s'effectue dans une rame préhistorique totalement déglinguée et dépourvue de picto vélo (et donc en théorie off-limits...mais le train était vide et personne ne nous a grondés).

Ne reste qu'à trouver une nouvelle idée pour la prochaine fois !

Tourengänger: Bertrand


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Kommentare (2)


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ChristianR hat gesagt:
Gesendet am 10. Oktober 2021 um 09:02
Il faudrait refaire la même aventure, mais en 80 jours. Y'aurait de quoi écrire un bouquin !

Bertrand hat gesagt: RE:
Gesendet am 11. Oktober 2021 um 08:07
Effectivement je n'y avais pas pensé...je me demande d'ailleurs si le tour du monde en 80 jours en E-bike a déjà été réalisé...


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