Transalp du Brenner à l'Adriatique


Publiziert von Bertrand , 7. Oktober 2020 um 15:39.

Region: Welt » Italien » Friaul-Julisch Venetien
Tour Datum:26 September 2020
Mountainbike Schwierigkeit: WS - Gut fahrbar
Wegpunkte:
Geo-Tags: A   I 
Zeitbedarf: 6 Tage
Aufstieg: 3000 m
Abstieg: 4380 m
Strecke:Brenner - Fortezza - Bruneck - Toblach - Sillian - Lienz - Spittal - Villach - Tarvisio - Udine - Grado

C'est sans doute l'un des plus longs itinéraires cyclables continus à travers les Alpes. A cheval sur l'Italie et l'Autriche, il relie le Tyrol au Golfe de Trieste par le Tyrol italien, le Tyrol oriental, la Carinthie et le Frioul en combinant les pistes cyclables Münich - Venise, de la Drau et de l'Alpe-Adria (environ 500km...et quand même 3000m de montée cumulée même si on passe plus de temps à descendre !). L'aménagement et le balisage sont exemplaires tout du long, une large partie du tourisme sur ce parcours gravite résolument autour du vélo - pas étonnant quand on sait que le compteur de Tarvisio affiche 180.000 passages (!) par an...Bref là où sur les routes de montagne franco-suisses on lit de plus en plus souvent "accueil motards" nous n'avons cessé de croiser auberges, bars et B&B affichant fièrement un vélo sur leur panneau. C'est là que l'on constate hélas que la Suisse, autoproclamée "pays du vélo" mais où l'on rencontre surtout beaucoup de voitures, a une génération de retard.

Sur le plan pratique, nous avons divisé l'itinéraire en 7 jours (6 étapes pleines et une 1/2 étape), il y a évidemment moyen d'aller bien plus vite...mais attention, environ 25% du parcours se fait sur piste (en général bonne mais avec ponctuellement des passages rugueux - vélo de course à proscrire --> gravel bike ou VTT de rigueur). En rajoutant les bagages, le (OK, gentil) relief, et bien sûr un peu de tourisme, il serait dommage de dépasser les 100 km par jour. Pour le retour de Grado au Brenner, le plus simple est de prendre un taxi (nombreuses offres avec chargement des vélos, ils ont l'habitude...) de Grado à Udine, puis d'enchainer les trains régionaux qui acceptent tous les vélos (changement à Villach, Lienz et Fortezza, compter pas loin d'une journée). Ou de rajouter 1/2 journée (que nous n'avions évidemment pas) pour finir à la gare de Monfalcone 50km plus loin.

Dans le détail :

J1 dimanche 20/09 : Brenner (1370m) - Bruneck (840m), 81km, +670m, 5h45 net.

Nous pensions partir d'Innsbrück mais il n'y a pas de piste cyclable versant autrichien du Brenner, le Radweg commence à la frontière italienne (comme quoi...). Trop long et compliqué de se rendre au Brenner en train --> départ en voiture à 4h15 de Berne, arrivée au Brenner 9h30. Parking aisé (gratuit et illimité) derrière l’église de St Valentin.

La piste cyclable est très belle jusqu'à Sterzing, avec un joli crochet dans la vallée de Fleres, elle suit pour bonne partie une ancienne voie ferrée. La suite vers Fortezza est plus encaissée et l'autoroute n'est jamais bien loin...le paysage redevient sympa sitôt rentré dans le Pustertal. Par contre ne pas imaginer un long faux-plat descendant, de Sterzing à Bruneck cela ne cesse d'onduler ! Météo (comme toute la semaine qui suivra) bien meilleure que prévu, on assistera au seul déluge du jour confortablement installé dans un café de Bruneck. La ville historique est magnifique et d'allure résolument prospère - du coup tous les hotels sont hors de prix : nous avons passé la nuit dans un appartement AirBNB en cuisinant les victuailles achetées au Spar du coin.

Les pauses incontournables de la journée : Sterzing bien sûr, avec son centre historique piétonnier (masque obligatoire même dehors en ce jour de marché...). Mais aussi Mühlbach dont la petite place centrale offre pas moins de 3 cafés-pâtisserie affichant chacun leur bienveillance à l'égard des cyclotouristes...


J2 lundi 21/09 : Bruneck (840m) - Dölsach bei Lienz (690m), 86km, +750m, 6h30 net

La journée commence mal : un tunnel stratégique sur le chemin cyclable longeant le torrent est grillagé et on n'a évidemment pas voulu prendre la déviation (ben oui, à vélo ça passe toujours !)...3km et 100m de dénivelé en bonus avec pas mal de poussage sur un sentier défoncé avant de retrouver l'itinéraire. Le reste du parcours jusqu'à Toblach est souvent non revêtu mais du coup tranquille et bucolique. Petite pause café-pâtisserie + ravito à Niederdorf / Villabassa, l'occasion de se faire houspiller par l'employée du Spar pour avoir omis de remonter le masque sur le nez. Gesetz ist Gesetz nous a t'elle fait comprendre !

La portion Toblach - Lienz est un pur bonheur pour ceux qui rechignent à l'effort (pas nous, hein !) : 40km de faux-plat descendant le long de la Drau remplis de tables de pique-nique et parsemés de hameaux champêtres. Pas mal de monde au départ mais sitôt passée la frontière autrichienne avant Sillian (invisible sur le terrain) nous sommes quasiment seuls, en plus - comme tous les jours - les averses annoncées chaque après-midi se cantonnent aux pictos de MétéoBlue...Seul petit regret : un éboulement en rive droite a condamné 7 kms de piste cyclable goudronnée après Abfaltersbach, remplacés par une piste cahotique sur la rive opposée.

Une pause trop prolongée dans l'atmosphère adorable de Lienz (qu'on n'avait plus revu depuis une mémorable ascension à skis du Grossglockner il y a 11 ans, nostalgie...) permet à la 1ère giboulée de nous rattraper juste à l'entrée de Dölsach - mais un sprint échevelé nous amène devant la ferme de Schusterhof-Pondorfer avant d'être vraiment mouillés. Nous sommes désormais dans le Tyrol oriental (autrichien). Avouons qu'on ne voit guère la différence avec le Tyrol du Sud (italien)...les villages sont toujours aguicheurs, les Dolomites sont toujours juste au-dessus, l'accueil est toujours adorable...Il n'y a par contre plus aucun resto à Dölsach, on se contentera de dévorer dans la chambre, devant un programme de TV débile (les Autrichiens savent faire aussi...), les vivres achetées au Spar du coin.


J3 mardi 22/09 : Dölsach bei Lienz (690m) - Edling bei Spittal (560m). 79km, +400m, 5h45 net,

On a enfin réussi à prendre un peu de la pluie annoncée, à peine 20 minutes mais quand même de quoi sortir les capes. Le parcours est désormais quasi plat, ultra tranquille, et même sur les petites routes ouvertes à la circulation on ne croise quasiment pas une voiture...Bon avouons que les kms en forêt sous un ciel gris et bas sont parfois un peu monotones (ratio de pistes VTT : 25%, mais comme toujours elles sont en excellent état). Les Dolomites qui surplombaient la vallée jusqu'à hier ont laissé la place au doux relief des Alpes carniques, les villages sont à l'unisson, calmes voire déserts, un peu trop parfois...Après un picnic sur la place de jeu (déserte elle aussi) de Lind, il faudra aller jusqu'au joli bourg de Sachsenburg pour trouver un café ouvert !

Le retour d'un chaud soleil dès le milieu de journée nous pousse comme d'habitude à trainer sur la terrasse, comme d'habitude on se fait rattrapper par la cavalerie en arrivant à l'étape du soir de Spittal, comme d'habitude un sprint échevelé nous permet de contempler le gros du déluge depuis l'intérieur d'un excellent Café-Konditorei...La flotte s'attarde un peu pour tester notre patience, par chance le joli palais-musée local est juste en face. Le "plus bel exemple d'architecture Renaissance en Autriche" selon le prospectus abrite un musée des traditions alpines (what else), l'occasion de réaliser pour la x-ième fois à quel point la vie de nos ancêtres était encore plus rude en montagne qu'ailleurs...

Les derniers kms au sec nous amènent à l'Hotel Kasperle d'Edling, dans la banlieue de Spittal.  Nous sommes les seuls clients ou presque, du coup le patron (un Bosniaque par ailleurs tout à fait charmant) a fermé son restaurant pour le soir. Coup de chance pour le lapinou, le plus proche resto est spécialisé dans les Burgers (pas mauvais d'ailleurs). Le coin évoque d'ailleurs un peu Vegas en version XXS avec alignement de centres commerciaux, restaurants et salons de jeu autour d'un 4-voies éclairé aux néons. Bref  on doit pouvoir faire mieux la prochaine fois.


J4 mercredi 23/09 : Edling bei Spittal (560m) - Tarvisio (750m), 80km, +500m, 6h30 net.

On a enfin crevé ! Ce qui était une habitude dans chacun de nos voyages avait commencé à se raréfier depuis la découverte des chambres à air auto-vulcanisantes. Mais là ça n'a pas suffi...bon papa n'a pas perdu la main et on repart 15mn plus tard - sur un parcours toujours monotone et plat jusqu’à Villach (50% non revêtu, piste cela dit parfaite) mais toujours en pleine nature. Comme chaque jour ciel lugubre le matin puis partiellement ensoleillé dés midi. La météo de la région continue à défier les modèles de prévision et ma foi quasi christique dans MeteoBlue commence à en prendre un coup.

Longue pause à Villach (ville magnifique et totalement dévolue à la mobilité douce), notre bonne étoile nous fait même passer devant un magasin de vélo où je rachète non pas une mais 2 chambres à air pour conjurer le mauvais sort. Sitôt achevé la pause à l'incontournable Café - Konditorei (Quarkstrudel pour changer), la piste cyclable change de rive avant d'abandonner un peu plus loin le course de la Drau. Celle-ci file toute seule vers la Slovénie alors que les amateurs de vélo optent pour le Golfe de Trieste...mais qui dit changement de vallée dit aussi col. Donc montée. Bon 350m de dénivelé en 30km, qui plus est répartis sur 2 jours, c'est encore dans nos cordes. On se demande juste pourquoi on ne croise désormais quasiment plus que des vélos électriques.

Picnic + sieste au soleil à Arnoldstein, juste devant sa magnifique abbaye en cours de restauration. On passe la frontière un peu plus haut, juste avant Tarvisio, pour entrer désormais dans le Frioul. Nous avons dument rempli nos déclarations (certifiant qu'on ne vient pas d'un pays "rouge" Covid - notion toute relative sachant que la liste change presque chaque jour) mais là encore les douaniers italiens ignorent les cyclotouristes. Juste après la frontière, on retrouve une ancienne voie ferrée transformée en voie verte, elle nous suivra jusqu'à Moggio Udinese là où les Alpes viennent s'aplatir dans la plaine du Pô. Les panneaux sont désormais quadrilingues : allemand et italien bien sûr, mais aussi dialecte frioulan...et même slovène !

Autant la différence entre Tyrol italien, Tyrol autrichien et Carinthie ne sautait pas aux yeux, autant le Frioul affiche déjà une prospérité plus discrète, un peu comme en basculant versant lorrain des Vosges depuis la riante Alsace...Etendue sur plusieurs kms, Tarvisio n'a pas un charme fou. Mais le cadre montagnard y est superbe avec les sommets pointus des Alpes juliennes (Jôf Mangart, Jof Fuart, Jôf di Montasio pour les érudits) droit au dessus des prés vert fluo du fond de vallée. En plus la piste cyclable serpente au milieu du village !

Nuit très sympa dans un genre d’AJ tenue par Christian Caruso, un ONGiste actif dans l’écotourisme au Costa Rica - un type passionnant et un contact à garder ! Après un diner roboratif dans l'unique (mais excellent) resto ouvert, nous passons le reste de la soirée à papoter avec un jeune couple de médecins lillois qui bouclent 4 mois de traversée (pédestre !) des Alpes de Menton à Ljiubliana. Sous des sacs plus hauts qu'eux et presque toujours en bivouac quelque soit le temps. On se sent bien peu de chose d'un seul coup.


J5 jeudi 24/09 : Tarvisio (750m) - Osoppo (190m), 83km, +330m, 6h net.

Dernière journée au calme avant le gros baston météo annoncé pour le lendemain...on restera donc au sec avec même quelques éclaircies et une température idéale sitôt de retour en plaine. C'est l'une des étapes reines de la traversée, 48 kms de descente en pente douce le long de la voie verte jusqu'à Moggio Udinese, l'ancienne limite sud de l'empire austro-hongrois. La vallée est encaissée et l'autoroute donc jamais bien loin, la piste se fraie un passage au milieu à grand coups de tunnels et viaducs - nous avons même droit à un bar "100% vélo" dans l’ancienne gare de Chiusaforte !

Les mauvaises langues auront beau jeu de faire remarquer que c'est justement en rentrant dans l'Italie "100% italienne" que le balisage de la piste cyclable -  jusque là exemplaire - nous abandonnera : à la clé une déviation douteuse débouchant sur une piste caillouteuse officiellement fermée...heureusement que nos prédécesseurs ont réussi à faire un trou (de la taille d'un vélo !) dans le grillage obstruant un tunnel. La longue séance de marteau-piqueur qui s'en suit nous ramènera finalement sur la vélo-route. Avec même au passage un bel emplacement de casse-croute au bord d’une cascade. Bref le mauvais sort fait parfois bien les choses.
 
Anecdote du jour : peu de temps après le départ, nous avons été doublés par une équipe (mixte !) de jeunes skieurs (-ses) de fond autrichien(ne)s s’entraînant sur skis à roulettes. A plus de 20 km/h. Et certain(e)s n'avaient pas 15 ans...Le pire c'est qu'on les a recroisés 20km plus bas : ils attaquaient la remontée jusqu'au point de départ ! On s'est consolé en se disant qu'on était presque les seuls à ne pas être en vélo électrique et qu'on avait 40 ans de plus.

Après-midi touristique à la découverte des deux cités martyres du terrible séisme de 1976 (1000 morts, 100'000 sans abri) :

- le village de Venzone, intégralement rasé, dont le Duomo écroulé a été reconstruit pièce par pièce tel un puzzle géant

- la joli ville de Gemona del Friuli (détour de 6km et + 150m, histoire de mériter le diner) , épicentre du tremblement de terre : 400 morts rien que dans le quartier historique. 2 jours plus tard, le chauffeur de taxi qui nous ramènera de Grado à Udine nous racontera avoir accompagné son père maçon dans sa camionnette pour entamer - bénévolement - la reconstruction des 1ères maisons. "Eh oui, ici dans le nord on se retrousse les manches sans attendre les subsides de Rome" (comprendre : pas comme ces fainéants du sud qui attendent les sous les bras croisés, avant de les laisser filer dans les poches de la mafia...)

Nuit au charmant Hotel Pittis d’Osoppo, village sans cachet particulier mais d'un calme délicieux à l'écart des grands axes. Eux aussi nous disent vivre en bonne partie du vélo. On l'avait deviné mais ça fait toujours plaisir à entendre.


J6 vendredi 25/09 : Osoppo (190m) - Udine (110m), 45km, +220m, 3h50 net.
 
Il a plu à torrents toute la nuit et on part donc en mode commando, équipés comme pour une traversée hivernale de l'Ecosse. La mise à jour du matin de MétéoBlue ne laisse d'ailleurs aucune illusion : 100% de probabilité d'avoir de 2 à 4 mm de pluie par heure une large partie de la journée...on se dit qu'on a bien fait de réaménager les étapes pour n'avoir que 45km à parcourir.

Au final c'est une immense déception alors qu'on se réjouissait (enfin façon de parler, hein) de tester pour de bon notre matériel hi-tec, sacoches imperméables, capes et surbottes : certes le ciel est aussi bas et lourd que chez Baudelaire, certes on essuiera bien un bon grain de 20 minutes, mais rien du déluge annoncé ! Et rien à voir avec la mémorable épopée du Galibier un mois plus tôt...

Les routes trempées donneront quand même lieu à quelques scènes cocasses - en particulier pour franchir un sous-voie totalement inondé : Agnès se lance la 1ère, l'eau semble d'abord ne pas vouloir dépasser la hauteur des pédales...avant de monter finalement quasiment jusqu'aux genoux dans un concert de hurlements ! Arnaud et moi préférons du coup traverser un pré trempé vélos sur l'épaule - avant de franchir de façon un peu rocambolesque les glissières puis la chaussée du 4-voies qui enjambait le souterrain.

Pour le reste le parcours à travers la plaine frioulane  - toujours parfaitement balisé  - se contorsionne de manière quasi compulsive pour rester à l'écart du trafic. On a dû faire pas loin de 100 (ou 200) bifurcations et autres changements de direction...

Et le pire est à venir : loin de rester terrés dans l'appartement comme prévu, nous déjeunons dehors (!) à Udine avant de passer l'après-midi à déambuler au soleil dans cette ville magnifique. Le centre historique est superbe, quasiment tout piétonnier, peuplé d'étudiants en goguette et de gens attablés sur d’innombrables terrasses...visiblement personne n'avait lu MétéoBlue. Un des gros coup de cœur du voyage.
 

J7 samedi 25/09 : Udine (110m) - Grado (0m), 58km, +100m, 3h45 net.
 
Journée plus chargée que ce que suggère le modeste kilométrage - il faut en effet reprendre un taxi à 14h30 afin de rejoindre Udine à temps pour l'unique train de l'après-midi permettant d'aller passer la nuit à Villach : l'enchainement complet des trains d'Udine au Brenner aurait un peu ambitieux en une seule journée, surtout avec les 5 heures de route à suivre du Brenner à Berne.

Départ donc avant 7h sous un ciel bas, l'ambiance est humide et froide (11 degrés) et le radar persiste à nous infliger quelques petites ondées - mais une nouvelle fois en vain. Parcours quasi plat et champêtre à travers la plaine, entre champs de mais, marécages et villages tranquilles - réhaussé par 2 joyaux architecturaux :

- l'étonnante ville de Palmanova, construite en cercles concentriques (c'était la base arrière des forces de défense vénitiennes...). A revoir sous un jour plus riant mais dont le café- pasticceria vaut bien tous les Café-Konditorei autrichiens.

- la somptueuse basilique d’Aquileia avec ses 700 (!!!) mètres carrés de mosaïques du IVème. L'occasion de rafraîchir un peu sa culture biblique et de mieux comprendre (entre autre) le sens caché de la partie de pêche de Jésus sur le Lac Tibériade.

Nous écrasons la larme de rigueur (celle de la fin de chaque beau voyage) en arrivant  à Grado vers midi. Le soleil revenu permet un dernier picnic en bord de mer et une balade à pied tranquille dans ce qui était au XIXème l'une des stations balnéaires les plus en vue de l'empire austro-hongrois. Rien de majeur mais le site a quand même un certain charme avec son vieux port et son lungomare pédestre. Agnès avait évoqué une baignade mais l'eau est repassée sous les 20° et on se contentera de tremper symboliquement les pieds dans l’Adriatique.

Le chauffeur de taxi (Roby pour les intimes) qui nous ramène à la gare d'Udine est non seulement parfaitement rodé pour le transport des vélos (il tire une remorque permettant d'en attacher une quinzaine - les cyclotouristes font 1/3 de son chiffre d'affaire !) mais également bavard et passionnant : sur le Frioul bien sûr, sa langue et sa culture que nous méconnaissions largement - mais aussi sur la reconstruction - en partie bénévole - après le séisme de 1976.

Dernière glace du séjour (peut-être même de l'année vu la météo qui suivra !) avant de remonter dans le train pour Villach. Les chemins de fer italiens ont cru bien faire en installant un fourgon vélo...mais celui-ci s'avère quasiment inaccessible (la porte est 1m au dessus du quai...) sans l'aide d'un employé - évidemment absent à ce moment là. Agnès entasse son vélo dans un wagon presque vide avant de se faire engueuler par la cheffe de train. C'est l'une des très rares fois où je verrai ma professeure de yoga préférée sortir de ses gonds !

Villach est une ville de sportifs épris de nature, charmante en plein jour mais désespérement morte la nuit. Nous arpenterons méthodiquement toutes les rues du centre avant d'atterrir dans un restaurant chinois - dont le buffet "all you can eat" fera cela dit le bonheur du lapinou (et de ses parents !). Nuit à l’excellente Auberge de Jeunesse (oui, oui, elles accueillent depuis longtemps les vieux aussi...).


J8 dimanche 27/09 : retour à la maison

Je me console de la perspective du retour au bureau par un footing matinal sur les bords de la Drau, en rive sud cette fois-ci. De quoi apprécier encore mieux le buffet princier de l'AJ...Nous enchainons ensuite les trains régionaux (confortables, jamais pleins, à l'heure et accueillant parfaitement les vélos) : départ à de 8:54, on refait avec nostalgie le chemin à l'envers en changeant à Lienz puis Fortezza. En relisant attentivement nos topos vélo, je réalise avec une immense frustration qu'il suffirait de descendre du train à Toblach pour avoir devant nous, déroulée tel un tapis rouge, une véloroute parfaite menant en 3 jours à Venise. Il suffirait de téléphoner à nos employeurs respectifs qu'on a attrapé le Covid et qu'on ne veut faire courir de risque à personne. En plus Arnaud accepterait de remplacer sa semaine de jeux-vidéo dans sa chambre par un peu de vélo supplémentaire.

On restera pourtant bêtement dans le train. La conscience professionnelle finit visiblement par passer un jour ou l'autre dans l'ADN. On se consolera un tout petit peu en descendant quand même à Sterzing pour parcourir à l'envers les 23 derniers km (+500m) jusqu’au Brenner. Le soleil est revenu mais l'air est glacial...on retrouvera même un peu de neige sur la voiture ! Mais rien comparé au paysage totalement hivernal à la sortie du tunnel de l'Arlberg (fin septembre...à moins de 1200m d'altitude !). Nous serons quand même au lit avant minuit. Histoire de commencer à rêver de Münich - Venise la prochaine fois.

Tourengänger: Bertrand
Communities: Randonneur


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Kommentare (5)


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ChristianR hat gesagt:
Gesendet am 7. Oktober 2020 um 21:13
Un récit d'anthologie ! Heureux qui comme Ulysse...

Attention : la trace GPS révèle le "petit coin secret peu avant Carnia".

Bertrand hat gesagt: RE:
Gesendet am 8. Oktober 2020 um 14:18
En effet...bah les gens du coin qui viennent là se baigner chaque dimanche rigoleraient surement pas mal de me voir parler de "coin secret" !

Mon grand problème est bien résumé par Sylvain Tesson dans nombre de ses écrits : au fond de lui-même, Ulysse n'est peut-être pas heureux du tout de rentrer !

ChristianR hat gesagt: RE:
Gesendet am 8. Oktober 2020 um 16:25
Se taper du cyclope et de la morue... euh... de la sirène, tous les jours, c'est lassant, au bout d'un moment.

Tony. hat gesagt:
Gesendet am 9. Oktober 2020 um 22:44
Magnifique ! Et si jamais le Munich - Venise se concrétise, on vous rejoindrait à partir de Toblach

Bertrand hat gesagt: RE:
Gesendet am 12. Oktober 2020 um 10:20
Noté ! C'est clairement juste une question de temps...avant la retraite si possible...


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