De Verdasio à Intragna par la Madonna della Segna


Publiziert von stephen , 8. Juni 2017 um 18:41.

Region: Welt » Schweiz » Tessin » Locarnese
Tour Datum: 3 Juni 2017
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-TI   Gruppo Pizzo Ruscada 
Zeitbedarf: 4:00
Aufstieg: 780 m
Abstieg: 940 m
Strecke:Verdasio – Madonna della Segna – Costa - Intragna
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Verdasio
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Intragna

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Depuis mon arrivée en Suisse il y a dix-neuf ans, j’ai fait au moins une randonnée dans presque tous les cantons. Seuls manquaient à mon tableau de chasse la Thurgovie, Schaffhouse, Bâle-Ville… et le Tessin. Pas trop étonnant en ce qui concerne les trois premiers, ce ne sont pas vraiment des paradis pour randonneurs.  Que je n’avais jamais randonné au Tessin est peut-être plus surprenant, mais ce canton a toujours semblé très loin par rapport aux endroits où j’ai vécu. Tout a changé en décembre 2016 : avec l’ouverture du tunnel de base du Gothard et la suppression de sept ou huit arrêts intermédiaires (le train ne s’arrête plus qu’à Arth-Goldau et Bellinzona), il faut désormais moins de deux heures pour faire le trajet Lucerne-Locarno et la région est devenue accessible pour des randonnées à la journée et des petits week-ends.

Nous avions initialement prévu de passer ce week-end de la Pentecôte sur la côte belge, mais les prévisions météo ont provoqué une modification de dernière minute : manger des frites mayo au bord de la mer est certes une chose merveilleuse, mais l’idée perd un peu de son sex-appeal sous la pluie ! Nous inversons donc nos plans : c’est la Belgique qui viendra en Suisse et nous irons au Tessin, seul endroit qui semble nous offrir une petite chance de ne pas nous faire doucher.

Nous partons de Lucerne samedi en milieu de matinée, ayant réservé une chambre d’hôtel à Intragna, dans la région des Centovalli à l’ouest de Locarno. Le plan est simple : nous resterons dans le train jusqu’à Verdasio, puis reviendrons à pied jusqu’à Intragna en passant par le Monte Comino, En toute logique, nous devrions arriver pile pour l’apéritif : scénario idéal donc.

Il fait très chaud lorsque nous descendons du train. La gare de Verdasio est un peu au milieu de nulle part, quelque 200 mètres sous le village à une altitude de 530 m, au départ de deux téléphériques. La vallée est profonde, ses flancs sont raides et densément boisés, vert sombre sous un ciel qui, vers la frontière italienne, est plutôt menaçante. Des orages sont prévus en fin d’après-midi et devraient se prolonger pendant la nuit.
 
Etant donné la chaleur intense, nous sommes contents de voir que la plupart de la montée se fera à l’ombre. Nous faisons tout de suite connaissance avec les sentiers muletiers tessinois, souvent construites en pierre. La sensation des pavés inégaux sous les pieds est inhabituelle mais pas du tout désagréable, même si je me dis que cela doit vite devenir glissant sous la pluie.

Peu avant le village de Verdasio mon amie, qui marche derrière moi, lance un “Attention !” soudaine, en indiquant un point juste devant moi. Un serpent noir, long de quelque 50 centimètres, se met subitement en mouvement, disparaissant dans la broussaille en contrebas du sentier. J’étais à dix centimètres de lui marcher dessus et, pendant les dix prochaines minutes, chaque brindille sur le sentier se transforme en vipère. Un peu de recherche sur l’internet en fin de journée me fait croire que le serpent était probablement une couleuvre à collier inoffensif. Nous ne verrons plus de serpents (pas aujourd’hui en tout cas…), par contre les lézards ne manquent pas, il y en a une quantité impressionnante !

Au bout d’une demi-heure de montée continue, nous atteignons Verdasio (711 m), essentiellement occupé par des vacanciers au vu des voitures garées sur le parking à l’entrée du village. Au-dessus de Verdasio, un sentier agréable monte en lacets, ponctué à intervalles réguliers par de petits oratoires. Vers mille mètres d’altitude nous quittons enfin la forêt et poursuivons, en montée plus douce, par des alpages où quelques bovins bien baraqués paissent entre des granges déglinguées. Vers l’ouest, le ciel est devenu encore plus sombre alors que sur le versant sud de la vallée, le tonnerre gronde quelque part derrière le sommet du Gridone. Le soleil brille encore à l’est, créant des effets scintillants sur la surface du lac Majeur lointain.
 
Nous traversons des pentes herbeuses douces où des papillons volent, jusqu’à ce que nous arrivons à la chapelle de la Madonna della Segna (1166 m), cachée dans un bosquet d’arbres en bordure de l’alpage de Comino, dont les vieilles maisons restaurées regardent vers le sud et le soleil. L’une des maisons propose des treks à dos de lama et nous passons à côté d’un pré dans lequel un troupeau des bêtes en question nous regarde passer. Le sentier remonte doucement vers le point culminant de la randonnée à 1215 mètres puis, pendant une demi-heure, nous conduit en balcon à travers un flanc de montagne raide, avec de nombreuses petites montées et descentes. Le grondement du tonnerre se rapproche et ce n’est guère surprenant lorsqu’il se met à pleuvoir.
 
La pluie s’intensifie brièvement alors que nous entamons la descente vers Intragna, tout d’abord sur une large piste, puis par des sentiers étroits qui en coupent les lacets. Nous avons juste le temps d’enfiler et de mouiller nos vestes de pluie, puis l’averse se termine, l’orage s’en va vers le sud-est et le soleil réapparaît.

Nous passons par le hameau de Selna (884 m), joli ensemble de vieilles maisons et granges. Toutes les constructions de ces alpages tessinois sont en pierre brute : les murs, les toitures, même les poteaux des clôtures, tout est en pierre. Je n’ai rien vu de pareil ailleurs en Suisse, le dépaysement est total à deux heures de la maison. Ces hameaux comportent généralement un mélange de vieilles maisons en ruines envahies d’orties et d’autres qui ont été rénovées et transformées en résidences secondaires : les deux variantes ont beaucoup de charme. A la sortie du hameau, un petit oratoire est complètement couvert de lauriers aux fleurs rose vif. 
 
Le village d’Intragna apparaît en dessous, apparemment tout près, mais il nous reste encore 550 mètres à descendre avant d’y arriver. Au hameau plus important de Costa (638 m), une famille est en train de dresser une grande table dans le jardin d’une maison. En face, invisible derrière le mur d’un autre jardin, deux chanteurs et un guitariste sont en train de répéter : il va visiblement y avoir une fête de famille au village ce soir. Un minuscule téléphérique bleu arrive depuis la vallée et dépose ses quatre passagers. Nous poursuivons notre descente par un chemin empierré en lacets, jusqu’au fond d’une gorge étroite où des enfants s’amusent à lancer des cailloux dans les marmites formées par le torrent. 
 
Vers six heures nous arrivons à Intragna, dominée par son campanile de 65 mètres, le plus haut du Tessin. Des ruelles anciennes et étroites nous mènent jusqu’à notre hôtel à deux pas de la place centrale. La terrasse de l’hôtel est à l’ombre, nous nous y installons à côté d’un groupe de six Allemands pour terminer la randonnée avec une petite bière, comme il se doit. Cette petite balade a été tout à fait agréable : pour demain, il faudra voir ce que nous réserve la météo. J’ai prévu deux options : une longue boucle passant par Rasa et un plan B en fond de vallée en cas de pluie ou d’orage

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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