Vacances pyrénéennes : Troisième partie, du val d'Azun au Pont d'Espagne


Publiziert von stephen , 21. August 2016 um 17:57.

Region: Welt » Frankreich » Pyrénées » Hautes-Pyrénées
Tour Datum: 7 August 2016
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: E   F 
Zeitbedarf: 14 Tage
Strecke:Lescun - Arlet - Candanchu - Ayous - Arrémoulit - Migouélou - Val d'Azun - Respomuso - Pont d'Espagne - Bayssellence - Gavarnie - Héas
Kartennummer:IGN Top 25 : feuilles 1547 OT "Ossau", 1647 OT "Vignemale", 1748 OT "Gavarnie"

Deuxième partie

Jour 8 : du Plaa d'Aste au refugio Respomuso.  920 m de montée, 250 m de descente, T2

Après une nuit confortable à l'hôtel, je me sens tout rafraîchi et prêt à reprendre cette traversée pyrénéenne. Mais en descendant prendre le petit déjeuner, le guide nous fait part de quelques petites tracasseries d'intendance. Un des membres du groupe souffre du genou à la suite de la longue descente de la veille, et a décidé d'abandonner et de rentrer chez lui en Bretagne. Une autre personne a besoin de voir un médecin, ce qui implique un aller-retour en taxi jusqu'à Lourdes. Nous sommes surpris de découvrir, après une semaine de randonnée dans ce qui semblait être le bout du monde, que Lourdes n'est qu'à vingt minutes d'ici. Enfin, l'enrhumé du groupe a l'air bien mal en point, même si le pire semble être passé.

Notre collègue parti voir le médecin revient vers onze heures, déclaré apte à continuer la randonnée ; c'est donc dans un groupe de six plus le guide que j'entame la deuxième semaine. Le temps d'attendre le minibus qui va nous remonter à notre point de départ, ce n'est qu'à midi que nous sommes prêts à démarrer au Plaa d'Aste (1470 m), deux kilomètres au-dessus du lac de Tech où nous avons terminé l'étape précédente. Au départ du sentier, un panneau indique quatre heures jusqu'au col frontière de la Peyre St. Martin et cinq heures jusqu'au refuge espagnol de Respomuso, où nous passerons la nuit. Cela va être chaud si nous voulons boire une bière avant le souper !

La montée au col est longue, régulière et plutôt facile. Nous démarrons en forêt au milieu des promeneurs du dimanche, mais la plupart de ceux-ci s'arrêtent au lac de Suyen (1536 m). Nous dépassons un couple qui porte du matériel de camping et qui nous demande où nous allons. Lorsque nous leur disons que nous allons dormir à Respomuso, la réponse est plutôt accusatrice : c'est ce que nous voulions faire aussi mais c'est complet et nous devons bivouaquer. Nous reverrons ce couple à plusieurs reprises au cours de la montée et, à chaque fois, ils nous font comprendre que c'est de notre faute s'il n'y a plus de place pour eux au refuge.

Il fait très chaud une fois de plus. Vers une heure et demie, nous nous arrêtons sur une petite terrasse herbeuse au-dessus des lacs de Rémoulis (2019 m) : c'est en plein soleil mais néanmoins tout à fait agréable. Le sentier, pour sa part, reste confortable à parcourir, montant régulièrement, jamais trop raide. Nous commençons à être bien entraînés et, finalement, c'est avec plus d'une heure d'avance sur le temps indiqué en bas que nous atteignons le port de la Peyre St. Martin (2295 m) et passons en Espagne pour la dernière fois.

Une courte descente nous amène au grand replat herbeux de Campo Plano, où plusieurs ruisseaux serpentent et où il y a un lac assez grand et très bleu. Il ne reste qu'une courte montée et une traversée d'une demi-heure et nous voilà déjà arrivés au grand refuge moderne de Respomuso, sous le pic du Balaïtous (3144 m). Sur une petite butte devant l'entrée du refuge, un vieux berger allemand semble contrôler les allées et venues des marcheurs, d'un air de dire "C'est moi qui commande ici".

Le refuge est confortable, il y a même des douches chaudes, ce qui a pour conséquence l'inévitable file d'attente que l'on évite quand il n'y a pas de douche. Comme les toilettes ne sont pas séparées de la douche, la file comporte à la fois des douchistes potentiels et des gens qui veulent juste faire pipi mais qui doivent attendre qu'untel ait fini de se laver les cheveux… c'est un peu la pagaille. Nous avons sept places dans un dortoir assez exigu d'une douzaine de places au total… l'ouverture de la fenêtre va être cruciale cette nuit ! En bas, dans l'immense salle commune, il y a de la bière à la pression et aussi une excellente sangria. Nous refaisons connaissance avec Mélanie et Charlotte, qui tournent autour du Balaïtous dans le sens opposé au nôtre et qui ont passé la nuit dernière à Arrémoulit, où il y avait deux fois plus de clients que lors de notre passage. Cela devait être serré ! Notre guide râle un peu contre le système des refuges espagnols, où la distribution des repas se fait sur des plateaux à travers ce que certaines personnes de ma connaissance appelleraient une bawette, à la manière d'une cantine scolaire. Le chili con carne qu'on nous sert est pourtant bon,  même si la centaine de personnes entassées dans la salle génère beaucoup de bruit.

Dans le dortoir, je me trouve dans le lit du haut pour la première fois depuis le début de la randonnée. L'échelle est très mal conçue et descendre du lit demande pas mal d'effort et beaucoup de souplesse, ce qui n'est pas mon plus grand atout. Manque de chance car, pour la seule fois de la quinzaine, je suis obligé de me lever deux fois pendant la nuit. Mes intestins sont toujours détraqués et, en plus, j'ai mal à un tendon au-dessus de ma cheville droite. Tout cela contribue à ce que, pour la seule fois au cours des deux semaines, je dors mal.

Jour 9 : du refugio Respomuso au refuge Wallon.  620 m de montée, 950 m de descente, T3

Malgré la mauvaise nuit que j'ai passée, je suis en forme pour cette neuvième journée de marche. Ma cheville, qui était un peu douloureux en arrivant au refuge, ne me fait plus mal et je n'aurai plus de problème jusqu'à la fin de la randonnée.

Nous refaisons le chemin de la veille jusqu'au Campo Plano, puis bifurquons à droite pour remonter vers le col de la Fache. Cette montée est de toute beauté, tout d'abord le long d'un beau torrent qui coule dans une petite gorge puis, plus haut, dans un terrain minéral fait d'éboulis et de gros blocs. Je crois que nous sommes arrivés au col… mais il y aura plusieurs "faux cols" au cours de cette montée, celui-ci n'en est que le premier. Sur un replat, nous arrivons devant un névé qui surplombe un lac glaciaire d'une grande beauté. Il y a une trace bien faite sur le névé et le sentier est bien visible de l'autre côté. Mais notre guide, prudent, renonce à nous y faire passer, préférant faire le tour du lac même si cela demande une demi-heure de plus. Il est vrai qu'une glissade pendant la traversée du névé entraînerait inévitablement la chute dans 1m 50 d'eau probablement à 3 ou 4 degrés seulement… à éviter si possible.

Nous continuons jusqu'au col de la Fache (2664), point le plus élevé de notre tour jusqu'à présent, où nous repassons en France. Du côté français, nous descendons à côté d'un grand névé, puis quittons le sentier pour faire notre pause déjeuner à côté de l'un des lacs de la Fache, petit bijou d'un lac situé à 2427 mètres d'altitude. Le pique-nique fourni par le refuge Respomuso est minimaliste, mais la sieste qui suit est somptueuse… Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour descendre au refuge Wallon, grande bâtisse de pierre très bien située au-dessus d'un joli torrent. Il fait encore très chaud ; nous achetons des bières et allons les boire au bord du ruisseau, les pieds dans une eau pas froide du tout.

Ce grand refuge est plutôt confortable, quoique vieillot… le papier peint style "années 60" dans le couloir des dortoirs est une vraie pièce de musée ! Les dortoirs eux-mêmes sont bien : petites chambres à 3 ou 4 lits, ce qui diminue tout de suite le nombre de ronfleurs potentiels. La vue depuis la terrasse est d'une grande beauté, l'une des plus belles du tour, même si elle peut difficilement rivaliser avec celle depuis Ayous.  Le repas est une fois de plus bon (nous avons bien mangé quasiment partout), mais servi d'une manière assez expéditive, de sorte que nous nous sommes levés de table à 19 heures 30, sans trop savoir quoi faire du reste de la soirée. Il y a une centaine de personnes au refuge mais pourtant, la nuit est très calme et je dors bien.

Jour 10 : du refuge Wallon au refuge du Clot.  600 m de montée, 900 m de descente, T2

Cette petite journée de marche ne nous verra couvrir que cinq ou six kilomètres à vol d'oiseau. Par le chemin le plus direct, il suffit d'une heure et demie pour aller du refuge Wallon à celui du Clot : d'ailleurs, hier soir à Wallon, nous regardions repartir de nombreux randonneurs montés depuis le Pont d'Espagne pour l'après-midi. Notre guide nous a cependant prévu un itinéraire moins direct, qui nous fera passer par une série de lacs de montagne... encore des lacs, qu'est-ce qu'il peut y avoir comme lacs dans les Pyrénées !

Les prévisions météo du jour ne sont pas optimistes : nous verrons certainement de la pluie aujourd'hui, avant que le temps ne se remette au beau fixe pour les quatre derniers jours de notre randonnée. Nous partons sous un ciel gris, remontant vers le nord-ouest. Au fur et à mesure que nous nous élevons, le ciel devant nous devient de plus en plus noir et menaçant. Nous passons un premier lac, le lac Nère (2309) qui, aujourd'hui, porte bien son nom. Peu après, nous ressentons les premières gouttes et puis, juste le temps de nous équiper de vestes et de pantalons imperméables, il pleut assez fort. Et puis c'est tout : l'averse est passée, le ciel s'éclaircit un peu (mais pas trop) et, au lac du Pourtet (2420 m) nous pouvons nous déshabiller à nouveau. Depuis ici, il était plus ou moins prévu que nous montions au Soum de Bassia (2758 m) mais, devant le mauvais temps, notre guide y renonce.

Nous descendons vers les jolis lacs de l'Embarrat, miroirs gris-argentés loin en dessous. Les lacs semblent être juste au-dessus de la chape nuageuse qui recouvra la vallée : peut-être que nous aurons même un rayon de soleil pour manger ? Mais le brouillard remonte et, en fin de compte, c'est juste à  la limite des nuages que nous cassons la croûte. Tous les refuges du coin semble proposer les mêmes choses dans leurs paniers pique-nique : salade de thon Saupiquet, pâté toujours de la marque Léo et Léa, jus de fruits, pain et pomme.

Nous entamons alors la descente vers le Pont du Cayan (1680 m), dans le brouillard pour la plupart du temps. Nous croisons beaucoup de petits groupes de marcheurs venant en sens inverse : le circuit Pont d'Espagne – Embarrat – Wallon - Pont d'Espagne doit faire partie des classiques du coin. Au cours de la descente, nous admirons de nombreuses fleurs bleues à longue tige : quelqu'un du groupe m'en dit le nom, mais je n'ai jamais réussi à retenir les noms des plantes et celle-ci ne fait pas exception à la règle.

L'étape du jour se termine par un long replat jusqu'au refuge du Clot. Nous rattrapons un couple déjà vu la veille au refuge Wallon : lui est allemand, elle est native de la région, il est venu depuis Berlin pour passer quelques jours à la montagne. Il a un gros problème de chaussure : l'une de ses semelles, qui montrait déjà quelques signes de fatigue hier soir, a complètement rendu l'âme et ne tient plus à la chaussure qu'au talon. Une petite séance de rafistolage plus tard et c'est reparti pour le dernier kilomètre.

Comme nous sommes arrivés au refuge de bonne heure, nous poursuivons jusqu'au site du Pont d'Espagne, un quart d'heure plus bas dans la vallée. Un vieux pont de pierre enjambe la confluence de deux torrents rugissants ; il y a aussi un gros parking et des remontées mécaniques. Nous décidons d'aller boire quelque chose à l'auberge qui se trouve juste à côté du pont ; par ce temps frais et gris, tout le monde est très tenté par l'écriteau qui annonce fièrement "VIN CHAUD". "Ah non," nous dit le serveur d'un air de quelqu'un qui est profondément fatigué de la vie, "nous ne faisons pas de vin chaud". Je lui suggère que ce serait bien de l'effacer du tableau noir dans ce cas, suggestion qui ne provoque aucune réaction. La tentation d'aller l'effacer moi-même est presque irrésistible…  Une demi-heure plus tard, alors que nous nous préparons à repartir, je signale à un autre serveur qui a l'air un peu plus éveillé que le tableau noir indique des choses que la maison ne propose pas en réalité. "Ah oui, on nous le dit tout le temps" répond-il. "Alors ne pourriez-vous pas l'effacer ?" je demande…  mais il se contente de me regarder comme si j'avais dit une bêtise énorme.  Vous aurez compris, je n'ai pas trop aimé le Pont d'Espagne…

Le refuge du Clot, où nous dormons, est assez luxueux avec douches chaudes et petits dortoirs, une salle de bar en bas et une salle de restaurant à l'étage. "Mais si vous voulez discuter, allez plutôt dans la salle hors sac au sous-sol", nous demande le gardien.  Le repas est, une fois de plus, très bon, la qualité de mon sommeil aussi. Tant mieux, car l'étape du lendemain promet d'être rude.
 
Quatrième partie

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


Minimap
0Km
Klicke um zu zeichnen. Klicke auf den letzten Punkt um das Zeichnen zu beenden

Galerie


In einem neuen Fenster öffnen · Im gleichen Fenster öffnen


Kommentar hinzufügen»