Mutzbachfall et Oberbüelschnubel


Publiziert von stephen , 12. April 2016 um 19:36.

Region: Welt » Schweiz » Bern » Oberaargau
Tour Datum:10 April 2016
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE 
Zeitbedarf: 3:30
Aufstieg: 575 m
Abstieg: 575 m
Strecke:Riedtwil – Mutzbachfall – Oberbüelschnubel – Oschwand - Riedtwil
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Riedtwil, Bahnhof, bus depuis cff logo Herzogenbuchsee. Attention, trous dans l'horaire en milieu de matinée et d'après-midi.

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Encore un beau dimanche de printemps et, une nouvelle fois, une randonnée avec un thème aquatique, au moins pendant sa première partie. Ruisseaux, cascades, bois et prairies sont au menu de cette courte balade en boucle, au fin fond de la campagne bernoise.

La randonnée commence à Riedtwil, petit village qui somnole au creux d’une vallée entre Herzogenbuchsee et Burgdorf. L’accès depuis Lucerne n’est pas des plus pratiques : la gare de Riedtwil n’est plus desservie et il y a un trou dans la cadence horaire du bus, juste à l'heure qui m’aurait permis de partir de chez moi à neuf heures. Contraint de choisir entre un départ matinal ou tardif je choisis l'option paresseuse, et ce n’est que vers 11 heures 30 que j’arrive enfin au point de départ de la balade : pas très grave dans la mesure où celle-ci demande moins de quatre heures de marche.
 
Riedtwil comporte de nombreuses belles et vieilles maisons, alignées le long d’une rue tranquille bordée d’un ruisseau, le Mutzbach. Le café-restaurant du village est fermé "pour cause d’accident" selon le panneau posé devant l’entrée : l’immeuble, ainsi que les dépendances se trouvant de l’autre côté de la rue, est à vendre.  L’architecture locale est très différente de celle de la région lucernoise : ces maisons à pans de bois ne sont pas sans rappeler celles de la Normandie, même si les immenses toitures sont tout à fait suisses. Le paysage doucement vallonné a lui aussi quelque chose de normand, avec ses ruisseaux et ses arbres fruitiers : seules les vallées plus encaissées suggèrent que la montagne n’est pas si loin que cela.

Je suis la petite route vers le sud à travers le village, jusqu’à ce qu’un sentier herbeux la quitte à droite, restant sur la rive gauche du Mutzbach. Un couple est en train de se faire photographier au bord de l’eau : elle est en robe de soirée noire, lui en costume-cravate. La vallée est calme et très verte, le ruisseau serpente entre des arbres dont les jeunes feuilles sont en train d’éclore.

L’idylle ne dure pas très longtemps. Je ratrappe un groupe de plusieurs familles qui randonnent ensemble. Il doit y avoir une dizaine d’adultes, autant d’enfants et deux ou trois chiens, et ils discutent et rient plutôt bruyamment (sauf les chiens, évidemment). Le groupe s’étale sur plusieurs centaines de mètres et j'hésite : me presser pour les doubler, ou attendre qu’ils partent devant. Finalement je décide de les ignorer et de prendre mon temps, le paysage est trop beau pour que je force le pas. Je m’attarde à côté du ruisseau qui coule joliment par une série de petites cascades dans son écrin de verdure.
 
Au bout d’une demi-heure de marche, la vallée se rétrécit et ses parois deviennent plus hautes et rocheuses. Devant moi apparaît maintenant le Mutzbachfall, point fort de la randonnée. Haute de quelque 15 mètres, cette cascade est plutôt impressionnante, vu la petite taille du ruisseau qui l’a créée au fil des millénaires. Une plume d’eau argentée scintille au soleil, descendant entre deux hautes parois grises pour se fracasser dans le lit de la rivière en dessous. Il y a de beaux contrastes de couleurs ici : à l’argent de l’eau et au gris des falaises, s’ajoutent le brun orangé des feuilles mortes, le vert de la mousse qui décore le tronc des arbres et les couleurs vives de quelques petites fleurs qui poussent au sol.
 
Le sentier grimpe jusqu'en haut de la cascade, qu'il atteint au moyen d'une échelle métallique courte mais presque verticale. Les chiens ont de la peine à venir à bout de l'obstacle, ce qui me permet enfin de passer devant le groupe et de me retrouver de nouveau au calme. Le sentier redescend jusqu'au niveau du ruisseau, le franchit sur une passerelle en bois, puis continue vers le sud sur l'autre rive, sous la voûte verte de la forêt. Le sentier prend alors de la hauteur, vire à l'ouest et quitte la vallée étroite et la forêt pour des paysages plus ouverts.

Un grand panorama rural s'ouvre maintenant devant moi : prairies où paissent des vaches, collines arrondies coiffées de lignes d'arbres, haies et bosquets… c'est la Normandie, une fois de plus. En revanche, les ravins latéraux qui redescendent vers la vallée du Mutzbach n'ont rien de normand. J'avance au milieu des vaches vers les quelques maisons de Rüedisbach, à une altitude de 640 mètres. Le village est minuscule et il ne me faut que quelques minutes pour le traverser de bout en bout. Je remonte ensuite par un champ qui sent fort le chou puis, assez raide, par un sentier herbeux qui finit par déboucher sur une petite route, près du hameau de Wil. Deux dames venant en sens inverse me demande si je sais où se trouve une maison qui, apparemment, a figuré dans un film. Je ne peux pas les renseigner, mais leur montre où nous nous trouvons sur la carte que j'ai imprimée chez moi, puis leur donne la feuille qui couvrait la première partie de la randonnée et dont je n'ai plus besoin.
 
Toujours en montée, je continue en direction de l'Oberbüelschnubel, point culminant de la randonnée avec ses 818 mètres. La vue vers le sud et le sud-est devient de plus en plus panoramique, avec un grand patchwork de prés, de bois et de fermes et, tout au fond et à peine perceptible à travers la brume, les sommets de l'Oberland bernois. Au premier plan, les arbres fruitiers commencent à fleurir : sans les trois jours de météo plus froide en fin de semaine, ils seraient probablement déjà en fleurs aujourd'hui. Un oiseau de proie me survole à basse altitude, plonge pour ramasser quelque chose dans le champ labouré à droite de la route, puis s'envole à nouveau.

J'arrive au sommet ronde et herbeuse de l'Oberbüelschnubel vers une heure dix, juste bien pour manger. Il y a quelques bancs au sommet, mais ils tournent le dos à la vue et, en plus, des enfants y jouent joyeusement mais bruyamment. Je redescends donc de quelques mètres sur le versant est, où je trouve un banc parfaitement situé pour que je puisse profiter du paysage en mangeant mes sandwiches, quelques petites tomates et une pomme. Je continue ensuite par une crête herbeuse qui descend tout doucement vers le village de Ferrenberg, 754 mètres.

Plus encore que Rüedisbach, Ferrenberg a une ambiance de bout du monde oublié. Au centre du village, quelques personnes âgées sortent d'un restaurant qui semble avoir été figé dans les années 30 ou 40. La façade du restaurant porte une collection aussi éclectique que bizarre d'enseignes : une réclame antique pour la bière Feldschlösschen, un écriteau annonçant fièrement la présence d'un téléphone.  L'enseigne même du restaurant est décorée de l'image de ce qu'on aurait sans doute autrefois appelé un "sauvage", nu sauf un pagne, arc et flèche à la main. Un peu plus loin, mon chemin passe sous une galerie couverte qui relie deux beaux bâtiments de ferme : au-dessus du passage, en plus que le panneau standard indiquant une hauteur limitée à 3 m 60, il y a un panneau avec, en anglais, "Cows crossing" écrit dessus.
 
Quittant la petite route, je remonte par un chemin herbeux (il y en a un certain nombre pendant cette randonnée) vers une nouvelle crête, sans nom sur la carte mais avec une altitude de 815 mètres. Mon itinéraire tourne alors vers le nord et j'entame le retour vers le point de départ de la balade. Pendant une heure, je suis une série de petites routes asphaltées et de pistes forestières et la vue devient moins intéressante, souvent masquée par la forêt. Je vois beaucoup de cyclistes : des VTT évidemment, mais aussi des vélos de ville et même quelques vélos électriques. De toute évidence, les routes tranquilles, les pistes faciles et le paysage gentiment vallonné font de ce coin un petit paradis pour les tours à vélo. La route tourne autour de quelques collines vertes avant de descendre jusqu'à Wäckerschwenden, encore un village qui semble avoir été oublié par le stress des temps modernes. Difficile de croire que la capitale ne se trouve qu'à une grosse demi-heure d'ici ; je ne me souviens pas d'avoir vu d'autres régions de plaine en Suisse qui font à ce point campagne profonde.
 
Quittant le village, je remonte vers un croisement de routes et de pistes à 760 mètres, redescends un peu… et tout d'un coup, en atteignant la lisière de la forêt, voilà le Jura droit devant, longue barrière bleue que domine le Weissenstein au-dessus de Soleure. Au premier plan, un champ fraîchement labouré montre des dégradés de brun devant ce fond bleu et brumeux. Je poursuis mon chemin par de petites routes d'accès à des fermes jusqu'à ce que j'arrive à Oschwand, qui a l'air un peu plus grand que les autres villages que j'ai traversés. Depuis ici, le dernier des sentiers herbeux du jour redescend par un vallon vert vers le Mutzbach, que je retrouve juste à l'entrée de Riedtwil. Randonnée courte et peu spectaculaire, certes, mais que de beaux paysages de campagne dans la douceur printanière !

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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