Wildstrubel (3244m) : traversée familiale Gemmi - Engstligenalp

Une belle façon de traverser ce sommet connu si on souhaite limiter la montée et rallonger la descente, au prix de deux passages un peu pimentés pour les enfants...C'était pour nous le retour des sorties familiales après avoir profité d'un peu de liberté à deux pour se promener autour di Mont Viso. Les enfants n'avaient plus utilisé leurs petites jambes depuis les 220km du Canal du Midi à vélo le WE de Pâques, il a donc fallu dérouiller ça le samedi pour rejoindre la Lämmerenhütte...inutile de dire on n'a pas été bien rapides, arrivant juste pour le repas du soir !

L'allure était déjà un peu moins laborieuse le lendemain, même si chaque pause a dû être négociée pied à pied avec Arnaud qui n'avait pas toujours la même conception que nous du "prochain replat"...il a quand même été plutôt valeureux sur les ressauts en neige dure avec ses petites raquettes. 1ère grosse émotion au bout d'1/2h de marche : Agnès me fait remarquer que j'ai oublié les skis d'Arnaud à la cabane...(il monte encore en raquettes et nous lui portons skis + chaussures de piste). J'en suite quitte pour un AR express avec le coeur à 180.

La frayeur suivante est pour le sommet : un guide anglais à perdu son ski en faisant (pas très intelligemment, il faut le dire...) un virage un peu agressif entre la croix du sommet et la corniche, il s'est arrêté (juste) à temps mais son ski est resté suspendu au dessus du vide. Le reste de son équipe a du l'encorder pour aller délicatement récupérer la latte qui ne tenait que par un stop-ski à peine planté...enfin tout s'est bien terminé, ils auront des choses à raconter !

Bon pour ce qui est des sketchs on a aussi assuré le spectacle dans la descente du passage exposé sous le Frühstücksplatz. Cécile est passée comme une pro en dérapage (le passage est bien taillé, mais la chute est interdite sur 20m), mais Agnès et moi n'avons (à tort sans doute) pas osé lancer Arnaud dedans sans assurage. On a donc déchaussé tous les trois, et mis les skis sur le sac pour passer à pied en encadrant notre poussin. Mauvaise pioche : la trace à ski est certes bien marquée mais la pente très raide et la neige encore hivernale rendent le rechaussage plus bas assez acrobatique - comme par malheur c'était justement l'heure de pointe avec 20 personnes dans chaque sens se croisant précisément dans la zone merdique, on a créé un gros bouchon qui n'aidait vraiment pas à dégager plus vite...

J'ai pu finalement rechausser Arnaud en lui tenant les skis avant de le balancer sans ménagement dans la pente devant les rires de l'entourage - il a parfaitement géré la suite. Bon la 1/2h perdue en a surement excédé quelques uns (pardon si l'un d'eux lit ces lignes...) mais nous a permis de descendre les 900m restants sur une moquette parfaite. Moralité : si monter à pied se justifie souvent dans les coins scabreux, à la descente on est finalement mieux à ski la plupart du temps, même si c'est un peu impressionnant !

A noter que le plat d'Engstligenalp se parcourt facilement (dans les 2 sens, d'ailleurs) grâce au petit fil à neige gratuit reliant le bas du téléski et l'arrivée du téléphérique. Il n'y a donc pas un coup de baton à donner.

Conditions du jour :  Excellent regel (iso 0° à 2200m et nuit en partie dégagée). Tout le parcours est encore très bien enneigé. Neige de printemps bien consolidée sur tout l'itinéraire en dehors de la descente plein N > 2800m, un peu cartonnée par endroits (mais restant bien skiable). 5-10cm de fraiche de la veille, déjà mouillés et s'intégrant parfaitement à la moquette. Moquette quasi parfaite de 2800m à 1900m en descendant vers midi, C&A ont découvert avec enchantement le concept de neige de printemps qui fait vite oublier le réveil matinal...

3 petites zones un peu délicates (rien de méchant) :