Lundi de Pâques autour du Sarnersee


Publiziert von stephen , 7. April 2015 um 22:59.

Region: Welt » Schweiz » Obwalden
Tour Datum: 6 April 2015
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-OW 
Zeitbedarf: 4:30
Aufstieg: 425 m
Abstieg: 425 m
Strecke:Sarnen - Camping Giswil - Sachseln - Sarnen
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Sarnen, 3 trains par heure depuis Lucerne
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Sarnen

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Ah, le long week-end de Pâques…  quatre jours de congé pour de belles randonnées printanières au milieu des lapins, des agneaux, des œufs en chocolat. Puis vient la dure réalité : on est encore en plein hiver.  Cette année ne fait pas exception à la règle : vendredi est froid et gris, samedi n’est qu’une longue averse sans fin qui frappe contre les fenêtres de mon appartement du matin au soir. Dimanche matin il ne pleut pas et, malgré le ciel gris, je tente une sortie. Intéressé par une exposition de peinture à Sachseln, je décide d’en combiner la visite avec le tour du Sarnersee. Une fois dehors, je me rends compte que ça caille sérieusement. D’accord, il ne pleut pas, mais des bourrasques de neige venues du nord me font frissonner sur le chemin de la gare, alors qu’un pâle soleil sans la moindre chaleur essaie sans conviction de percer les nuages. Pendant les vingt minutes de train qu’il me faut pour rejoindre Sarnen, cela ne cesse de s’empirer. Je descends du train, prends la mesure de cette grisaille gelée et lugubre, et remonte dans le train. Je retenterai le coup demain, les prévisions météo sont bien meilleures.

Lundi de Pâques, et le contraste est presque total. Ciel bleu, soleil radieux, seul le froid de la veille persiste, mais il semble beaucoup moins méchant sous ce ciel. Difficile de croire que l’on annonce l’arrivée de nouvelles pluies en seconde partie de journée. Le vent cruel de la veille n’est plus qu’une brise légère et, de toute façon, j’ai anticipé le froid et me suis habillé en conséquence avec sous-vêtements chauds, plusieurs polaires, gants et bonnet. Depuis le train, le Pilatus couvert de neige fraîche ressemble à un immense iceberg déchiqueté –dessus d’un océan de conifères sombres.

A Sarnen, à l’extrémité nord du lac, un homme est en train de gratter le pare-brise de sa voiture pour enlever une bonne couche de glace. La petite ville a l’air conventionnel et endormie, mais les apparences sont trompeuses. Au moins un(e) habitant(e) a voulu tenter quelque chose de différent… et est peut-être en train de le regretter, à en croire le graffiti “ANAL LOVE HURTS” sprayé en grosses lettres sur un mur très visible. Deux joggeuses me dépassent en bavardant alors que je suis la rivière vers le lac : l’une a les cheveux très noirs, l’autre est très blonde ; les deux ont des queues de cheval identiques qui remuent de gauche à droite en parfaite unisson.  Des enfants jouent au foot dans la cour de la Kantonsschule moderne et apparemment très bien équipée. Un peu plus loin, au club d’aviron, on est en train de préparer de longs bateaux effilés à ce qui promet d’être une sortie froide sur les eaux du lac… attention de ne pas tomber à l’eau !

Voici maintenant le premier aperçu du lac, grosse étendue d’eau bleu turquoise qui s’en va vers le sud, conduisant le regard entre des roseaux vers les cimes enneigées de l’Oberland bernois par-delà le Brünigpass… il faudra vraiment que j’essaie d’aller plus souvent là-bas cet été. Là-haut sur une colline au-dessus de moi, une petite église blanche se dresse contre le ciel bleu. Alors que je la photographie, sa cloche se met à sonner, comme en signe de reconnaissance. Je traverse une zone résidentielle où des enfants sont en train de jouer dans la rue ; les parents doivent être ravis d’avoir enfin un peu de paix après trois jours où les enfants ont dû rester à l’intérieur ! En fin de compte, Sarnen me plaît bien ; à condition d’être axé plus sur les activités de plein air que sur les boîtes de nuit, il y a pire comme endroit pour grandir.  Quittant la ville maintenant, je suis une petite route sinueuse qui monte au-dessus du lac, avec un panorama superbe qui ne tarde pas à s’ouvrer devant moi, vers le sud. Le bruit de l’eau est omniprésent, toutes les pentes au-dessus de la route sont en train de se vider de la pluie tombée depuis une semaine. Un grand oiseau de proie tourne lentement au-dessus de moi, tout près, le dessus gris clair de ses ailes clairement visible. C’est une matinée magnifique, le contraste par rapport à la veille est assez fou.

La petite route grimpe de quelque 150 mètres au-dessus du niveau de l’eau, puis garde une altitude plus ou moins constante, passant au milieu de plusieurs grandes avenues d’arbres qui descendent de droite à gauche vers le lac. Il y a des signes du printemps : les buissons ont des bourgeons, quelques arbres précoces sont en fleurs, il y a des primevères et même des narcisses. Les grands arbres, quant à eux, sont encore en mode hiver, nus et verticaux contre le ciel bleu et l’arrière-plan montagneux. Au-delà du lac, l’Arnigrat est encore complètement couvert de neige et, malgré son altitude modeste,  sa crête fine ressemble à quelque chose sorti d’un documentaire sur l’Himalaya. Deux promeneurs accompagnés d’un minuscule chien blanc me rattrapent… sauf que c’est plutôt le chien qui donne le rythme et les humains qui suivent. “Ralentis, Tracy, reviens” dit le maître, mais Tracy (en voilà un nom pour un chien…) les ignore complètement, courant devant pour venir me dire bonjour.

Le bord du chemin est ponctué de nombreuses jolies maisons anciennes en bois. Tous jouissent d’une vue imprenable sur le lac et les montagnes, et tous ont des volets du même vert clair. Soit c’est une tradition locale, soit quelqu’un a acheté un peu trop de peinture chez Hornbach et a partagé les restes avec tout le voisinage !  La petite route fait maintenant place à une piste forestière et la vue devient provisoirement moins dégagée, bloquée par les arbres. Quelque part au-dessus et sur ma droite, un pic vert est en train de faire un peu de menuiserie, ignorant royalement les interdictions de bricolage bruyant les jours fériés. La piste monte à 640 mètres, point culminant de la randonnée, puis quitte la forêt à la ferme de Holzmatt. Il y a de l’animation ici : les habitants du lieu sont en train de bavarder avec des passants, alors que trois vaches et trois chats s’observent mutuellement, les uns allongés en train de se lécher, les autres fouettant la queue pour éloigner quelques taons précoces. Du rock suisse-allemand sort de l’étable : je suis content de savoir que les vaches d’Obwalden ont une culture musicale.  

Même s’il est encore un peu tôt, je profite d’un banc bien placé face au paysage pour manger mes sandwiches, car la prochaine partie de la randonnée a l’air bien boisée et n’offrira pas de vues.  Il fait un peu trop froid pour tirer vraiment profit du beau panorama que domine le Stanserhorn, et je ne reste qu’une vingtaine de minutes avant de poursuivre ma route. Un peu plus loin, à la lisière de la forêt, une dame à côté d’une voiture rouge est en train de travailler un long morceau de bois souple, qu’elle a  façonné en forme de cercle. Je me demande bien à quel type d’artisanat cela peut servir. Maintenant l’itinéraire redescend vers le niveau du lac et, pour la seule fois de la journée, quitte entièrement les revêtements durs pour un sentier forestier mi-boueux, mi-caillouteux. A ma droite, le bruit d’un torrent devient de plus en plus fort, il doit être de taille importante. Pourtant, lorsque je le franchis sur une passerelle, je suis étonné du peu d’eau qui coule dans un lit très large qui se remplit sans doute vite à la suite d’orages.

Je franchis deux ou trois autres torrents, puis arrive enfin au bord du lac à son extrémité sud, au niveau d’un camping particulièrement bien situé. Le soleil a fait sortir les gens du coin, et le restaurant du camping est bien rempli. Mais quand je regarde vers le nord, je vois que le changement de temps annoncé est en train de s’amorcer. A peine croyable vu le ciel parfaitement bleu d’il y a trois heures, mais le ciel est devenu gris au-delà de l’autre bout du lac, et les sommets du Stanserhorn et du Pilatus sont déjà en train de jouer à cache-cache avec les nuages.

Suit alors une demi-heure dépourvue d’intérêt où il faut marcher le long de la route cantonale, entre des usines à ciment et relativement loin du bord du lac. Le vent s’est levé et la température a baissé, et je suis content lorsque j’arrive à Zollhus et peux quitter de nouveau la route.

Le sentier qui suit la rive est du lac est totalement différent de l’itinéraire que j’ai suivi ce matin. Sur la rive ouest, j’étais entre 150 et 200 mètres au-dessus du lac, entre prairies et bosquets et avec une belle vue devant. La rive est est plus monotone ; le sentier suit de près le bord du lac, au niveau même de celui-ci. Cela a du bon : il y a des bancs de roseaux, le clapotis des vagues, le cri des canards… mais il y a aussi plus d’urbanisation et une voie ferrée que le sentier longe sans interruption. Cela doit être une bonne chose pour les amateurs de trains… quoique, ça reste peut-être un peu limité, le matériel ferroviaire en vue étant limité à deux petits trains rouges et un train rouge un peu moins petit par heure dans chaque direction. Sans doute que le temps qui se dégrade rapidement joue un rôle, peut-être aussi mes pieds qui se plaignent de trop d’asphalte, mais c’est clair que je prends moins de plaisir que sur l’autre rive du lac.

A deux heures et demie j’arrive à Sachseln, où je fais un petit détour au musée Bruder Klaus pour voir l’exposition de peinture à l’origine de l’idée de cette randonnée. Dans la petite exposition, des paysages de la première moitié du 20èmesiècle sont exposés à côté de photos modernes prises du même point de vue. Certains lieux ne semblent pas avoir changé, et il est intéressant de comparer la forme des montagnes vues par le peintre avec la réalité captée par le photographe. D’autres endroits ont été complètement transformés… Melchsee-Frutt, je te montre du doigt…

L’exposition n’est pas très grande et au bout d’une petite demi-heure, je me remets en route pour la courte étape jusqu’à Sarnen. Pendant que j’étais à l’intérieur, le ciel s’est entièrement couvert et les eaux bleues du lac ont viré au gris métal. Je me demande si j’arriverai avant la pluie, que j’imagine bien, bien froide. Le paysage devient de plus en plus urbain, jusqu’à ce que j’atteigne enfin le bout nord du lac, au niveau d’un autre terrain de camping. Le chemin de retour à la gare me fait passer par une grande zone dédié aux sports et loisirs de plein-air, puis par les abords de l’hôpital cantonal.

J’arrive à la gare sans avoir pris la pluie, cinq minutes avant le départ du train pour Lucerne, du bon timing à la fin d’une journée très sympathique, surtout dans sa première partie. Comme chaque année, la première « randonnée d’été » est un grand plaisir. Météosuisse nous annonce 20 degrés pour la seconde partie de la semaine… cette fois, le printemps semble bel et bien être sur le point d’arriver. 

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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Kommentare (1)


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Nik Brückner hat gesagt:
Gesendet am 1. September 2015 um 15:47
Hiho!

Whatever they may say - or spray: If it hurts, you're doing it wrong!


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