De Erstfeld à la cabane Windgällen (ou presque)

 

 

Alors que les Moscovites suffoquent sous leur chape de cendres, de CO2 et de particules nocives en tout genre (on pense bien à eux), nous avions décidé de nous aérer dans les montagnes de Suisse centrale. Notre randonnée devait ne pas commencer trop tôt le samedi matin et ne pas finir trop tard le dimanche soir, compte tenu de notre trajet de retour vers Bienne, resp. Berne.

 

J'opte donc pour un itinéraire un peu "trekking" de Erstfeld à la cabanne Windgällen et retour via l'hôtel Maderan, qui présente l'avantage d'être agrémenté de quelques moyens mécaniques pour éviter des montées et descentes à répétition. N'ayant pas trouvé de chambre libre à Golzern ni à l'hôtel Maderan (augurant que nous ne serions pas seuls), nous devions de toute façon opter pour une nuitée à Bristen, dans le seul hôtel restant du village principal de la vallée.

 

Le pittoresque téléphérique d'Erstfeld à Schwandi qui n'embarque que 4 personnes à la fois nous amène sur l'alpage du même nom. Un franc soleil, un silence profond et une vue imprenable sur la vallée nous y accueillent. Avec quelques bons sandwiches dans l'estomac, nous nous mettons en route sur ce sentier qui longe le flanc gauche de la vallée du Gothard. Et même si l'altitude est plus ou moins constante, des éboulements ici et là contraignent à des détours qui se traduisent par des plongées ou des montées spectaculaires. Mais les échappées sur les impressionnants sommets des Windgällen et une nature encore sauvage à quelques centaines de mètres au-dessus des chantiers de la NTFA (Nouvelle traversées ferroviaire alpine) et l'autoroute du Gothard qui se déploie tel un ruban chargé de ses cohortes de vacanciers rendent le cheminement très plaisant.   

 

Au dernier moment, le sentier bifurque vers le Maderanertal, vallée latérale du Gothard. Il faut descendre de quelques centaines de mètres pour arrivée à Bristen, le seul village de la vallée, caractérisée par son habitat très dispersé. N'avons en tout et pour tout croisé qu'un trio de randonneurs.

 

La soirée et la nuitée à l'hôtel Alpenblick sont des plus agréables (dîner parfait et chambre des plus confortables).

 

Le lendemain, de lourds nuages viennent plomber notre espoir d'un soleil radieux. Départ avant huit heures en empruntant le "téléphérique" self service de Waldiberg. Téléphérique est un bien grand mot pour cette nacelle quasi à l'air libre qui dessert le petit hameau. Un jeton dans la boîte correspondante, une sonnerie et la nacelle se met en branle et vous fait survoler en quelques seconds cîmes des sapins et ravins (personnes sensibles au vertige s'abstenir).

 

Décidés malgré les nuages et la pluie menaçante à rallier le lac de Golzern, nous nous mettons en route en suivant le sentier assez raide et escarpé par endroits. L'arrivée dans la conque de pâturages qui entoure le lac de Golzern sous un ciel qui retrouve des couleurs est un pur délice. En descendant vers le hameau, nous nous apercevons rapidement que nous ne sommes pas les seuls randonneurs. Halte sereine autour du lac et ses espèces faunistiques et botaniques archi-protégées.

 

L'ami Manu qui se croyait au bout de ses peines, doit affronter une nouvelle montée relativement raide avec une cohorte d'autres randonneurs. Il peste et met le turbo, décidé à avaler le plus vite possible la dénivelée jusqu'au sommet.(nous n'rons pas jusqu'à la cabanne, d'où le titre.

 

Heureusement, la vue impressionnante sur le fond du Maderanertal est tellement belle avec les glaciers étincelants sous le soleil, son dédale de vallées et leurs pentes au vert généreux, les impressionnantes falaises des Windgällen l'apaisent... ça valait l'effort.
 

Nous admirons aux jumelles une cordée à l'assaut de l'Oberalpstock et l'envie d'une prochaine course glaciaire me prend. Après une longue pause au sommet, nous redescendons vers l'Hôtel Maderan par le sentier des chevriers (à déconseiller aux articulations sensibles) puis vers Golzern et le car postal le long du chemin agrémenté d'étals de cristaux proposés aux promeneurs.

 

Belle balade à recommander mais peut-être lorsqu'il y a un peu moins d'affluence!