Looking for Ötzi day 3 : Riders on the Storm

Ultime et dernier jour de notre séjour en Ötziland. Ce matin c’est tout de même un peu grasse matinée. En effet la météo de la veille annonçait de légères chutes de neige devant s’arrêter en fin de matinée. Alors petit déjeuner tranquille et préparation de sacs sans stress. Dans la chambrée, ça discute ferme autour du programme de la journée. Nos amis d’Haute-Autriche ne sont pas très chaud à l’idée de se battre avec une météo hostile et la certitude ne de faire aucun sommet. Ils décident donc de redescendre directement en fond de vallée et d’en profiter pour rentrer tranquillement chez eux. Notre petit groupe du Vorvor est un peu déçu par cette attitude pusillanime, car nous sommes tous d’avis que de rebrousser chemin sans tentative de sortie revient à s’avouer vaincus trop rapidement.
 
Bref on discute et négocie avec nos amis la prise en charge d’un peu de notre matériel. Après délibération ils veulent bien nous alléger d’une corde. L’affaire est rapidement validée et nous disons au revoir à nos amis avant d’entamer nos préparatifs. Sur le pas de la porte, on croise deux retraités vus au petit-déjeuner. Ils s’étaient hâter de manger avant de se mettre en route. A voir nos accoutrements, ils froncent les sourcils et nous conseillent de renoncer. Un vent tempétueux les a cueilli a froid, à peine ½ heure après avoir quitter le refuge. On se laisse tout de même pas démotiver et entamons notre sortie. L’objectif sera le refuge de la Similaun Hütte, côté italien, histoire de pouvoir boire – enfin – un Espresso digne de ce nom !
 
La remontée de la vallée du Niedertal se révèle sans histoires malgré un vent soutenu qui souffle régulièrement des gerbes de neiges dans les visages. Dès que nous mettons pied sur le glacier du Niederjochferner, les choses se corsent. La vallée qui nous abritait tant bien que mal s’ouvre à présent sur un large glacier sur lequel le vent peut déployer toute sa fureur. Les rafales deviennent si violentes qu’elles menacent parfois de nous jeter au sol. La visibilité varie entre une dizaine de mètres et deux à trois mètres lorsqu’un coup de vent soulève des milliers de fines particules de neige. Ca me rappelle une tempête de sable essuyée au cours d’une semaine de méharée dans le Sahara. Dans ce brouillard nous rattrapons deux autres naufragés des montagnes qui nous saluent dans un anglais que j’ai du mal à comprendre. Mais leurs acclamations nous confirment que nous faisons partie de la même catégorie de randonneurs qui ne se laisse pas impressionner par les intempéries.
La bataille continue jusqu’au col du Niederjoch, derrière lequel se dresse le refuge de la Similaun Hütte. Une petite niche dans la pierre du refuge accueille nos skis et les bâtons, puis nous poursuivons nos efforts en direction de la porte d’entrée du refuge. C’est là, sur le versant Sud du col, que le vent se déchaine pleinement. Nous avançons en nous accrochant à la rambarde de la terrasse, nous soutenant mutuellement, sans ces précautions les bourrasques nous balaieraient comme des fétus de paille. La poignée de la porte devient un objectif vital. Une fois en main, il reste encore à ouvrir la porte. Or l’importante différence de pression entre l’intérieur du refuge et l’extérieur fait qu’ouvrir la porte réclame un force largement au-delà de la moyenne.
 
Ouf, on est dedans au chaud, par contre pas d’Espresso sur la carte du refuge. Ce sera donc soupe bien chaude histoire de reprendre des forces pour la descente.
 
Horaire : 6h30
 
Participants : Dominik, Florian, Caroline, moi!
 
Conditions : Violente tempête, avec des rafales à plus de 100 km.
 
Nota : revu les deux anglais au drôle d’accent au refuge, ce sont en fait deux écossais faisant une traversée de l’Ötztal. Ils étaient tous les deux radieux devant une bière m’expliquant que ce temps leur rappelait un peu le Ben Nevis.