Eperon Mauri à la Punta Torelli (3137m) : granito ghiacciato...


Publiziert von Bertrand , 29. Juli 2011 um 16:25.

Region: Welt » Italien » Lombardei
Tour Datum:25 Juli 2011
Wandern Schwierigkeit: T5 - anspruchsvolles Alpinwandern
Hochtouren Schwierigkeit: S+
Klettern Schwierigkeit: VI (UIAA-Skala)
Wegpunkte:
Geo-Tags: I 
Aufstieg: 2000 m
Abstieg: 2000 m

Magnifique itinéraire sur un rocher exceptionnel tout du long, l'une des 3 classiques de Gianetti avec l'éperon Vinci à la Punta Angela et la Molteni au Badile. C'était la suite de notre fuite vers le rocher du sud après le Prevat et la Grignetta, on sera donc passés du gneiss à la dolomie puis au granit, mais surtout du rocher tiède au rocher frais pour finir dans un véritable congélateur. D'interminables débats autour des bulletins météos lombards et suisse, des radars de précipitation et de la puissance respective des ondes positives d'Agnès et de mes ondes négatives avaient animé la soirée de la veille au Rifugio Porta. Bon, on est venu faire de la montagne, le granit légendaire de la Bregaglia nous tend les bras, l'accueil et l'ambiance "alpine" du Rifugio Gianetti achèvent de donner le change, cap sur les Bagni di Masino. A San Martino les nuages ont le bon gout de se lever (brièvement) pour nous laisser contempler un spectacle consternant : Badile, Cengalo & co sont tout blancs, la neige s'est abaissée à 2000m dans la nuit, de même que notre moral en cet instant précis. Le projet initial de l'éperon Vinci au Cengalo s'en va donc aussitôt rejoindre ses petits camarades de l'Eiger et du Bietschhorn dans le tiroir bien rempli des projets remis à des jours meilleurs.

Re-café dans un bar du village, re-re-conciliabule, le Val di Mello ne propose que des voies trop indigestes pour nous, l'Eperon Gervasutti à la Punta Allievi a l'air encore plus blanc que le reste, la seule alternative serait une longue voie dalleuse en fond de vallée avec la garantie de ne pas trembler et d'avoir (presque) chaud, mais il manque un petit quelque chose que chaque montagnard sait ressentir...Bref l'appel des cimes reste le plus fort et nous entamons les 1400m de montée à Gianetti dans un paysage enchanteur, avec 50% de chance de ne rien pouvoir faire et de redescendre bredouilles le lendemain. Arrivés au refuge sous un ciel qui se dégage mais dans une atmosphère absolument glaciale (0° et un vent du N en bourrasques), par contre bonne surprise (enfin vu la suite je ne sais pas...), l'éperon Mauri à la Punta Torelli est presque libre de neige alors que le Badile voisin, pourtant seulement 170m plus haut, ressemble toujours à une pièce montée abondamment garnie de Chantilly. A peine réchauffés par un bol de thé, nous partons courageusement (ben oui, quoi, il faut le dire !) grimpouiller sur les dalles du Pt 2869m à 1/2 du refuge, sous les (fortes) incitations de notre guide il est vrai ("on a fait du gneiss et du calcaire, il faut se réhabituer au granit sinon demain on sera trop lents", etc...).

Le vent du N continue à secouer le refuge durant une partie de la nuit mais il est presque tombé au matin. Chic...ben non, car du coup le ciel s'est recouvert. L'exposition SE de l'éperon Mauri, qui nous faisait déjà fantasmer sur une partie de grimpe-plaisir au soleil malgré la température frisquette, ne nous servira donc pas à grand chose. Avec une motivation proche de zéro en ce qui me concerne, nous nous dirigeons néanmoins mécaniquement vers le névé d'attaque ou Daniel tire une 1ère longueur grâce à ses crampons. Les longueurs faciles (III/IV) de la rampe d'attaque donne déjà le ton : rocher glacial avec plaques de verglas pour mettre un peu d'ambiance, aucun équipement et des relais pas commode à installer sur des dalles moutonnées assez compactes. A la sortie de la rampe, Daniel tire un chouia trop à gauche vers ce qui semble être un relais de la Mauri (UN spit rouillé + 1 friend, le grand luxe !). Droit au dessus une dalle improtégeable semble amener à un vieux piton 7m plus haut...Daniel bagarre 1/2h en vain (un bon 6b dalle avec chute sur le relai dira-t-il plus tard) pendant que nous grelottons autant de froid que de peur de le voir redescendre sur nos têtes à Mach II. Rien à faire. Ou plutôt si : aller voir 10m à droite derrière l'éperon ou se trouve le vrai relai de la voie sur une bonne terrasse avec une bonne sangle...

Entretemps les nuages se sont doucement mais surement installés pour la journée sur le Badile et le Cengalo mais la suite de la voie s'avère finalement bien plus digeste (et dès qu'elle ne l'est plus notre guide laisse pendre force sangles que nous n'avons guère de scrupules à utiliser !), elle est objectivement de toute beauté comme toutes les classiques de la Bregaglia sur un granit à knobs comme on n'en rencontre pas souvent, dans un cadre vraiment exceptionnel, bref il n'aura finalement manqué que le soleil et 10° (ou 20° !) de plus pour pleinement en profiter. Nous rejoignons la croix du sommet avec un certain soulagement, le casse-croute est bref, quelques gouttes, une descente de la VN bien cairnée mais partiellement enneigée et qui exige encore pas mal d'attention en terrain à chamois...puis les grands pierriers qu'il faut encore se farcir pour retrouver le plancher des vaches...nous finissons même par nous réchauffer et par enlever l'une ou l'autre de nos 4 ou 5 couches de vêtements.

La gardienne nous offre le café en guide d'adieu pour nous encourager à revenir, pas de souci à ce sujet, reste encore la Molteni au Badile et la Vinci au Cengalo, on fera juste en sorte de commander le soleil (ou de rajouter encore des couches supplémentaires). La descente achève de nous flinguer les genoux, après le rocher du sommet et les pierriers jusqu'au refuge, ne pas s'imaginer que les 1400m inférieurs se font sur l'herbe, le sentier de Giantti est entièrement composé de dalles et autres bouts de rochers assemblés en forme de voie romaine, les 2000m séparant la Punta Torelli des Bagni di Masino se font donc à 95% sur du caillou dont seul la forme et la couleur change un peu. Le tout suivi de 5h30 de route chargé à coup de pilules de caféine made in US pour atterrir à Berne au milieu de la nuit. Mais nous reviendrons quand même...

Horaire : Refuge 7h, attaque névé 8h, sommet 13h/13h30, refuge 15h/15h30, vallée 18h.

Participants : Agnès, Daniel M (guide), seuls dans tout le cirque Badile - Cengalo (pas fou les autres !)

Météo et conditions : Éclaircies et passages nuageux, température proches de 0° toute la journée, vent N modéré, ambiance glaciale...Névé sous la rampe, crampons indispensable le matin pour le 1er de cordée, evtl piolets légers pour les seconds. Quelques plaques de verglas dans le bas de la rampe, peu gênantes. Un peu de neige dans la descente de la VN, pas trop gênant non plus.

Itinéraire détaillé :

J1 : Monter au refuge Gianetti (2534m) depuis les Bagni di Masino (+1400m, 3h30/4h)

J2 : L'éperon est parfaitement visible du refuge, il descend de la Punta Torelli qui est la 1ère pyramide à G du Badile, 170m plus bas que ce dernier. Rejoindre à vue (pierriers) le névé à gauche de la base de l'éperon (caillasse en fin de saison), le remonter (crampons au moins pour le 1er) jusqu'à la base de la rampe évidente à G de l'éperon. La remonter en 3 longueurs (3a - 3c - 4c), quasiment pas d'équipement en place, relais pas toujours commodes à installer, nombreux passages possibles. Sur la fin tirer bien à D (cannelures) pour trouver le bon relais sur le fil de l'éperon (vieilles sangles). ATTENTION : 10m à G du relais se trouve un autre relais sur (vieux) spit + maillon au pied d'une dalle avec un piton visible 6m au dessus, ne pas s'y engager : dalle en bon 6b improtégeable avec chute sur le relais...

Remonter alors le fil de l'éperon (ou sa droite) par 2 longueurs magnifiques en 5c+ (pitons, relais sur spits récents). S'engager ensuite dans une traversée ascendante impressionnante à D du fil de l'éperon (5a, pitons) à l'assurage malcommode pour le second. L'éperon se couche un peu et la longueur suivante est plus facile (4c), elle mène à un relais au pied d'une belle dalle orangée parsemée de knobs. Remonter la dalle (5b assez expo pour le 1er, 1er piton en haut de la dalle 8m au dessus du relais) puis à nouveau le fil de l'éperon. Une dernière longueur facile (3c) amène à un empilement de blocs d'où la croix du sommet se gagne rapidement en  marchant.

Descente : emprunter l'arête W jusqu'à une sorte de replat puis suivre les cairns à G pour effectuer une traversée descendante dans les vires de la face SW jusqu'à déboucher sur le pierrier (cotation PD, II, T5, un peu délicat si mouillé ou enneigé). Rentrer alors à vue sur Gianetti par des pierriers de gros blocs. Compter 1h30 du sommet à la cabane.

Remarques : . Relais rééquipés sur spits à partir de R3, sinon (vieux) pitons dans les passages difficiles. Cadre grandiose face au Badile et au Cengalo. Les cotations indiquées sont celles du Topo du CAS.

Tourengänger: Bertrand


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