Sur la Route des Préalpes fribourgeoises


Publiziert von stephen , 17. Mai 2010 um 19:55.

Region: Welt » Schweiz » Freiburg
Tour Datum:13 Mai 2010
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-FR 
Zeitbedarf: 4 Tage
Strecke:Fribourg - Plaffeien - Schwyberg - Schwarzsee - Euschelspass - Jaun - Chalet du Soldat - Petit Mont - La Gueyre - Gros Mont - Ciernes Picat - Château d'Oex
Zufahrt zum Ausgangspunkt:Gare CFF de Fribourg
Zufahrt zum Ankunftspunkt:Gare MOB de Château d'Oex
Unterkunftmöglichkeiten:J'ai dormi : au Landgasthof Hirschen à Plaffeien, à l'Hotel Bad à Schwarzsee et au Chalet du Soldat au-dessus de Jaun
Kartennummer:253T Gantrisch, 262T Rochers de Naye

J’avais prévu depuis longtemps de consacrer le long week-end de l’Ascension à une randonnée de quatre jours sur l’itinéraire balisé des Préalpes fribourgeoises, entre Fribourg et Château d’Oex (voir http://www.wanderland.ch/fr/routen_detail.cfm?id=317850).  Ce que je n’avais pas forcément prévu, c’est que l’hiver n’avait pas encore dit son dernier mot…
Première étape, de Fribourg à Plaffeien. 5 heures de marche, 500 mètres de montée
Jeudi matin… il tombe des cordes à Neuchâtel pendant que je bois mon café matinal. Je suis à deux doigts de renoncer, je vais même me recoucher pendant une heure. Lorsque je me relève, il pleut toujours mais le ciel est un peu moins chargé et je décide d’y aller quand même. Par la fenêtre du train qui m’emmène à Fribourg, c’est un paysage sombre et humide que je contemple, sachant que les prévisions météo des prochains jours ne sont guère meilleures.
A Fribourg il tombe encore un petit crachin mais, le temps de descendre à travers la vieille ville jusqu’au pont de Berne, la pluie s’arrête et le reste de la journée sera sec. Dans les gorges du Gottéron, les nombreux escaliers et passerelles en bois sont très glissants, il faut vraiment faire attention. Sorti des gorges, le sentier continue de longer la petite rivière jusque sous la chapelle de St. Ursen (700 m), que j’atteins par une petite montée raide.
Cette première étape de la Route des préalpes n’est pas du tout montagnarde, mais plutôt une longue marche d’approche au cours de laquelle on va de la plaine vers la montagne. J’imagine que son principal attrait doit être cette vue vers les Préalpes s’approchant peu à peu avec chaque colline franchie. Hélas, aujourd’hui il n’y a pas de vue, les nuages sont bas et les montagnes restent invisibles.
Les couleurs du printemps sont néanmoins belles, tout est très vert sauf les champs jaune vif de colza. Après Etiwil il faut supporter un peu de macadam, mais dans son ensemble l’itinéraire réussit à éviter les routes goudronnées, même pendant cette étape de plaine. A Rechthalten, je tourne à gauche pour entamer la première vraie montée de ma randonnée. Depuis cette montée, on voit tout l'itinéraire parcouru depuis Fribourg. Le sentier grimpe en forêt jusqu’à la petite Büchenchäppeli, point culminant de l’étape à 1032 mètres.
Il ne me reste alors qu’une courte descente par de petites routes jusqu’à Plaffeien et mon hôtel au centre du village. Ma fenêtre donne sur l’église, qui sonne les heures, demi-heures et quarts d’heure toute la nuit…
 
Deuxième étape, de Plaffeien à Schwarzsee, 5 heures de marche, 800 mètres de montée
Vendredi matin, il tombe des cordes à Plaffeien pendant que je bois mon café matinal. Une fois de plus, je suis à deux doigts de renoncer ; il serait si facile de sauter dans un bus et de rentrer à la maison. Mais le bus ne part qu’à dix heures et, en attendant, la pluie s’arrête ; je décide d’y aller en espérant que l’amélioration se poursuivra. Je suis apparemment le seul client de l’hôtel ; la patronne me fait la conversation en allemand, langue que je n’ai pratiquement pas parlée depuis le lycée, il y a 33 ans…
Fier de mes efforts de conversation allemande, je me lance vers les pentes boisées du Schwyberg. Le plafond nuageux est encore plus bas qu’hier, j’atteins la lisière de la forêt et les nuages en même temps. Dans le brouillard cette forêt est mystérieuse, angoissante même, et je ne suis pas mécontent lorsque j’émerge sur les pentes découvertes au-dessus. Heureusement que le sentier est facile à suivre, car le brouillard devient de plus en plus épais, la visibilité n’est que de quelques dizaines de mètres. Au chalet de Gross Schwyberg (1589 m), il tombe quelques flocons de neige. Le Schwyberg est sûrement un point de vue magnifique…  mais j’y étais déjà en janvier et il y avait zéro visibilité ce jour-là aussi !
Je finis par atteindre l’arrivée de l’ancien télésiège, ruine sinistre dans le brouillard. Je fuis cet endroit à l’ambiance menaçante pour prendre la longue crête boisée qui descend vers le nord-est. Assez étroite et raide au début, la crête s’élargit ensuite. Je croise une randonneuse solitaire, la seule autre personne que j’ai vue de la journée. A la sortie de la forêt, je quitte enfin les nuages et aperçois le Lac Noir, qui mérite bien son nom aujourd’hui. Il se met à pleuvoir ; je me réfugie au restaurant Gypsera en attendant que l’averse s’arrête… mais elle ne s’arrête pas, et c’est sous une pluie battante que je termine l’étape en faisant le tour du lac jusqu’au très confortable hôtel Bad, à son extrémité sud.
Troisième étape, de Schwarzsee au Chalet du Soldat, 6 heures de marche, 1200 mètres de montée
Samedi matin, rien de nouveau, il tombe des cordes à Schwarzsee pendant que je bois mon café matinal… mais je suis blasé maintenant, cette pluie ne m’arrêtera pas !  Je ne suis pas pressé, j’ai toute la matinée pour arriver à Jaun, où j’ai rendez-vous avec une amie qui va m’accompagner sur la dernière partie de la randonnée.  Je suis surpris de découvrir d’autres randonneurs au petit déjeuner malgré la pluie : cinq Genevois venus la veille de la Valsainte et qui vont à Plasselb par le Schwyberg, et un autre groupe de trois qui envisage d’aller à la Berra.
Je monte tranquillement en forêt par Wälschi Rippa sous une pluie battante, franchissant de nombreux ruisseaux bruyants. Petit à petit la température baisse et, à partir d’Unter Euschels, la pluie se transforme en neige. Il y a normalement une belle vue vers le sud depuis l’Euschelspass (1567 m), mais ce matin il n’y a rien à voir, je suis encore dans les nuages.
Un petit café à la buvette de Ritzlialp me réchauffe pour la courte descente vers Jaun. L’amie avec qui j’ai rendez-vous arrive par le bus de 12h 30 et nous allons nous réchauffer avec un bon plat de macaronis montagnards au restaurant de la Cascade, avant d’entamer les 700 mètres de montée au Chalet du Soldat (1752 m). La météo s’améliore un peu, le soleil tente même une percée pas très convaincante, mais bientôt la neige reprend et c’est dans des conditions hivernales que nous arrivons au chalet, avec son réfectoire boisé et son poèle à bois bien chaud. Pas mal de courageux ont bravé les éléments pour monter, nous sommes une vingtaine de personnes en tout, dont plusieurs familles avec des enfants. Une petite bière, une autre, puis c’est l’heure du souper : au menu du soir... des macaronis montagnards !
Quatrième étape,  du Chalet du Soldat à Château d’Oex, 8 heures de marche, 600 mètres de montée
Dimanche matin, ô surprise, il ne tombe ni pluie, ni neige ! Cependant, le brouillard est toujours là et la neige de la veille n’a pas fondu. Nous avons une longue étape devant nous, 7 heures de marche selon le panneau jaune devant le chalet, un peu plus avec les détours que nous allons faire.
La descente sur Schänis est glissante en raison de la fine couche de neige qui recouvre un terrain boueux. La météo semble quand même s’améliorer ; si les nuages restent bas et nous ne voyons que furtivement les sommets, au moins nous aurons une journée sans brouillard. Des giboulées de neige nous accompagnent pendant que nous remontons la vallée du Petit Mont. Les vaches ne sont pas encore montées à l’alpage ; à leur place, ce sont des chamois que nous comptons presque par dizaines autour du chalet du Lapey et dans les pentes de la Hochmatt.
La descente du col de la Gueyre (1724 m) est encore plus glissante que la précédente. A un endroit, un glissement de terrain qui semble tout récent a complètement emporté le sentier sur une quinzaine de mètres, laissant une traversée un peu délicate dans une pente de terre raide. Un peu plus bas, je fais une magnifique glissade sur le dos dans une boue épaisse… complètement trempé, je suis obligé d’improviser un strip-tease en pleine montagne pour mettre des vêtements secs.
Depuis l’alpage du Gros Mont, l’itinéraire emprunte le vallon des Morteys et sentier en altitude par les Bimis et Doréna. Nous montons les 300 mètres jusque sous la Dent des Bimis mais ici, à 1800 mètres, la quantité de neige est plus importante que prévu et, un peu plus loin, nous sommes obligés de redescendre par la Leyta dans la vallée des Ciernes Picat. Cette vallée avec sa piste monotone me paraît interminable, une fin un peu décevante pour la randonnée…   heureusement, il y a une belle récompense avec l’arrivée au-dessus de Flendruz et du Pays d’Enhaut. Subitement, les Préalpes fribourgeoises sont derrière nous et devant, au-delà de la vallée de la Sarine, ce sont les Alpes vaudoises, un nouveau pays qui attend d’être découvert. Un joli sentier traverse vers l’ouest dans des prairies très vertes et fleuries. L’hiver semble loin tout d’un coup : vaches, moutons, agneaux et ânes nous regardent passer, le soleil apparaît pour de vrai pour la première fois depuis le début de l’itinéraire. Nous avons presque chaud en descendant vers Château d’Oex … avant une dernière giboulée de pluie alors qu’il nous reste encore un kilomètre jusqu’à la gare et au petit train bleu du MOB. C’est une jolie fin pour ce qui aura été une belle randonnée, gâchée seulement par une météo qui m’aura empêché de profiter pleinement des paysages.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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