Superbe combinaison très soutenue dans le 6a / 6a+ pour gravir la fameuse Grande Candelle de Sujiton, sommet phare des Calanques, en partant du bas de son socle. Il n'y a que 7 longueurs mais toutes grimpent fort - et il faut marcher 1h/1h30 dans chaque sens pour grimper.
Ras le bol de la pluie à 1700m dans les Alpes, je file à l'arrache à Marseille pour randonner et grimper au soleil...Vive la retraite pour se permettre ce genre de bêtise. Que pèsent 2x7h de train depuis Berne face au bonheur de retrouver les sentiers de Pagnol et les murs de rocher blanc ? Rien, on est d'accord...en plus quel plaisir de découvrir la facilité avec laquelle tous les massifs avoisinants sont accessibles en transports publics - sans le stress d'affronter la conduite infernale de Marseille ! La veille belle et longue balade au Garlaban - en traversée d'Allauch à Aubagne.
J'avais eu la chance de connaitre mon moniteur Aymeric en mai dernier, il m'avait emmené dans l'impressionnante voie du Baou Rouge au Devenson. Ce coup-ci plus de rappels effrayants pour aller au départ mais une grimpe soutenue dans mon niveau max, j'avais les bras bien farcis en sortant en haut. Avec un joli comité d'accueil en haut de la Candelle sous la forme d'une bonne giboulée à l'horizontale assortie d'un vent de NW glacial - on ne faisait pas trop les malins, surtout qu'on ignorait qu'il fallait en fait encore tirer une longueur avant de sortir sur le plateau...Sur le coup on aurait pu se croire en Suisse centrale...mais le soleil était déjà de retour sitôt replié le rappel.
Incroyables Calanques ou - en tous cas un jour de semaine en jenvier - on peut grimper au dessus de la mer sans n'apercevoir ni être humain, ni route ni batiment, sans même de réseau téléphonique...le tout à une encablure d'une ville de plus d'un million d'habitants.
Détails de l'itinéraire : topos ici et là.
Conditions du jour : solitude complète en ce jour, pas vu un bateau ni un autre humain qu'un petit groupe de randonneurs le matin quand on s'équipait. Même le téléphone ne passe pas...On a trouvé la Gutenberg magnifique mais bien soutenue entre 6a et 6a+. Comprendre : Aymeric randonnait et moi je couinais - mais les bonnes résolutions 2025 de moins tricher ont été tenues et j'ai réussi à ne rien tirer. Le rocher encore étonnamment peu patiné aide bien, c'est vrai. Et puis on a la fierté qu'on peut.
Je pensais pouvoir souffler dans la cheminée Bouisson (10mn de marche depuis la sortie de la Gutenberg, départ assez facile à trouver à l'aplomb d'une sorte de brèche bien visible en haut de la Candelle) mais elle n'est en fait guère plus facile...Pour commencer on n'a pas bien compris quelle ligne de spit prendre sur l'éperon de départ à gauche de la cheminée, il y a deux (puis 3 puisque celle de droite se scinde en 2 voies distinctes...). On a pris la ligne de droite au départ, mais c'était plutôt 6a+ bien tassé en dalle selon Aymeric (moi j'ai pas d'avis, de toutes façons vu mon niveau dès que ça cote 6 quelque chose je suis au taquet). Même interrogations dans la 2ème longueur (celle qui aboutit au pied de la cheminée) : on a pris la ligne de droite, rocher blanc tout neuf...mais vieux pitons...là encore un 6a(+) assez soutenu. Bon dans la cheminée plus possible de se tromper ! C'est teigneux à souhait, priseux mais savonneux +++, nous avons tous les deux été obligés de treuiller nos sacs.
Attention en haut : une fois sorti de la cheminée, il faut encore tirer une courte longueur (4b, 4 spits) le long de l'arête avant de déboucher sur le plateau sommital d'ou les cairns amènent au rappel.
Météo : grand beau bien frais (6° à 12° max) avec vent d'W assez marqué - on a tout fait avec 3 couches de vêtements ! Brève giboulée inattendue avec violentes rafales en sortant au sommet à 15h. Bref le sud en janvier c'est pas toujours la plage.
Accès : vaste parking à Luminy. Aymeric m'y a gentiment voituré mais on s'y rend aisément en bus.
Horaire : départ 9:20, attaque 10:20, sortie 12:20-->13h, sortie Candelle 14:30, retour 16:10.
Participants : Aymeric (guide) et moi
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