Messnerköpfe : traversée W-> E, de Kameriot au lac de Toblach. Suivre les traces ou pas...

Traversée improvisée et pas prévue au départ...du coup plus aventureuse que prévue...voilà ce que c'est de suivre les traces !

Topo détaillé ici

On partait au départ sur un autre circuit glané la veille sur thetop.it, site de référence pour la région. Il s'agissait en gros, depuis le 1er sommet, de faire le tour des Sarlköpfe avec 2 petits cols donnant accès à une très belle pente versant N au pied des immenses parois du Dürrenstein - en conditions parait-il géniales. Aucun souci pour remonter le vallon de départ en coupant les lacets de la piste d'alpage, on arrive au soleil aux chalets de Sarlwiese vers 1950m, on hésite à shunter le sommet en coupant par un col plus à droite, bien tracé...on aurait dû...car la suite va s'avérer bien plus pimentée !

D'abord je crois malin de snober la trace des locaux qui me parait trop s'éloigner du sommet. Sur la grossière carte italienne, je ne vois que des courbes de niveau régulières et bien espacées, on doit donc pouvoir raccourcir. Bref je pars tracer...et on se retrouve rapidement dans une galère infernale : forêt ultra chaotique jonchée de blocs énormes, d'arbres couchés, de trous de lapiaz, micro-relief disloqué au delà de l'imaginable...j'ai cru qu'on en sortirait jamais ! Au bout de quelques dizaines de zigzags hasardeux et acrobatiques on atterrit au fond d'un canyon dont il faut ressortir à pied en enfonçant jusqu'à la taille - pour rejoindre la belle trace des locaux en ayant perdu une heure - et beaucoup d'énergie...

Une fois rejoint le petit col juste sous le sommet des Messnerköpfe, changement de stratégie : on va arrêter de jouer au plus fin et faire confiance aux indigènes. Bref on suit les traces versant Est dont on imagine qu'elles vont rapidement filer à droite pour nous amener au pied du 2ème col de notre circuit. Quelques woums assortis de fissures (heureusement sur des pentes à 10°) viennent mettre de l'ambiance et nous monter qu'il vaudrait mieux ne par tracer n'importe ou. Mais ce coup-ci ces satanées traces descendent droit dans la vallée, à travers une forêt skiable mais quand même bien cabossée pour le genou encore convalescent d'Agnès. Vers 1900m on réalise que le piège se referme : traverser pour rejoindre le tour prévu implique de couper des ravins forestiers biens plus indigestes que ce que la carte laissait penser, repeauter impliquerait des conversions en série qu'Agnès n'a pas encore réappris à faire pas encore faire, bref ne reste plus qu'à poursuivre. Bon le paysage est sublime comme partout ici, la neige se skie bien, on trouve un coin au soleil pour casse-crouter dans une solitude absolue, bref nos petits malheurs sont vite oubliés.

On parvient un peu plus bas au chalet de la Sarlhütte d'ou une route d'alpage excessivement raide, genre piste de bob, descend au fond de la vallée. Nous débouchons finalement sur la piste de ski de fond Toblach-Cortina sous le regard ahuri des fondeurs en train de parfaire leur entrainement en vue du marathon nordique du WE suivant. Ne reste plus qu'à bourriner quelques kms sur les bras (ça change) pour s'attabler devant un strudel au restaurant du Lac de Toblach. Perdu pour perdu, plutôt que d'attendre le bus, on opte pour rejoindre la gare de Toblach à skis, 2.5 kms plus bas. Une journée de repos est décrétée pour le lendemain (juste 30 km de ski de fond, AR entre San candido et l'extraordinaire Fischleintal). Cécile restera à l'appartement bosser ses exams de fac.

Conditions du jour : assez bon enneigement sur le parcours même si la forêt exige quelques précautions dans la descente - manque 1m pour gambader sereinement partout. Fait dire qu'elle est un plus chaotique que ce que les joyeuses cartes italiennes laissent supposer. Poudreuse froide versant W et dans les coins ombrés, un peu alourdie dans la descente plus ensoleillée. Itinéraire déjà pas mal tracé par les locaux même s'il ne figure sur aucun topo ni aucune sortie internet...La piste d'alpage descendant des chalets des Sarlhütten est bien raide, elle était heureusement en neige froide et quasi damée. La fin sur les pistes de ski de fond (4.5km) glisse assez bien...Risque 3 annoncé, bien réel (nombreux woums versant est des Messnerköpfe, heureusement en terrain peu raide...).

Météo : grand beau froid (-10° au départ), vent de NW forcissant en cours de journée avec gros transport de neige sur les sommets.

Accès : accès aisé au téléski de Kameriot, 40mn depuis San Candido, une liaison par heure. De manière générale, desserte exemplaire de tout le Pustertal en TC (rien à envier à la Suisse !), le seul fait de loger ici nous donne droit à un forfait gratuit donnant accès à tous les trains et bus du Südtirol durant la totalité de notre séjour ! Bref on peut quasiment se passer de voiture. Au retour, 2 trains par heure de la gare de Toblach dans chaque direction.

Restauration : rien en chemin, mais 2 excellentes auberges à l'arrivée au bord du Lac de Toblach.

Horaire : départ 9h30, 5h50 au total + 40mn pause, arrivée 16h

Participants : Agnès, Cécile & moi